108 propositions pour une République Française laïque, écologique et sociale

jeudi 15 février 2007.
 

Ce texte est paru sur le site officiel de la campagne de José Bové à la rubrique Programme politique. Comme nous avons déjà mis en ligne des textes soutenant d’autres candidats antilibéraux sans être toujours d’accord sur tout, nous faisons de même pour celui-ci. Ceci dit, nous rédigerons ce 20 février, dans cette même rubrique un article de critique sur ce site tellement les positions défendues sont surprenantes.

Contribution à la réflexion programmatique (extrait du livre : Guide de l’écologie politique de Marc Jutier)

La France, terre d’accueil, de tolérance et d’échange, territoire relativement homogène aux niveaux linguistique, historique, géographique et culturelle pourrait être le théâtre d’une vraie révolution, mais contrairement à l’exemple sanglant de 1789, elle donnera l’exemple d’une révolution non-violente, d’une révolution profonde des rapports sociaux et de notre relation à la nature.

L’avenir sera... ce que nous en ferons.

Préambule

La prise de conscience de l’existence et de la gravité de la crise écologique conduit au dépassement des antagonismes de classe par la découverte d’une solidarité de destin entre tous les membres du corps social. Notre projet affirme la nécessité d’assurer à chacun l’accès à un travail digne et à un revenu décent. Il vise également à réduire les disparités : inégalités de qualité de vie (environnement, logement), d’accès à la connaissance et à la santé. Ce sont, au-delà des considérations morales qui plaident en ce sens, des enjeux fondamentaux pour la cohésion du monde. Pour nous, le progrès social ne se mesure pas au pouvoir d’accumuler des biens matériels mais aux potentialités d’épanouissement physique et mental de chacun et à la capacité de donner un sens à sa vie. La pensée écologiste est née de la prise de conscience des menaces que les activités humaines font peser sur la planète. L’augmentation sans précédent des mobilités, l’accélération d’un progrès technique non maîtrisé constituent des défis inédits, dont l’enjeu est vital, puisque c’est la vie elle-même qui est menacée. L’épuisement des ressources, l’effondrement de la biodiversité, les concentrations humaines dans de vastes mégalopoles, ou l’accumulation de moyens de destruction massive, exigent la mobilisation sans retard de toute l’Humanité. Dans les pays développés, le pouvoir d’achat se substitue peu à peu au pouvoir de vivre, tandis que dans les pays Tiers, des centaines de millions d’êtres humains survivent dans le dénuement absolu. Une économie harmonieuse doit permettre à chacun de se loger, de se nourrir, de se cultiver, de s’informer et de se soigner sans remettre en cause par son mode d’existence la survie de l’Humanité sur la planète. Cela implique une décroissance de la production de déchets, de la consommation d’énergies non renouvelables et une utilisation rationnelle des matières premières et des espaces fertiles.

Les détenteurs du pouvoir financier appuyés par leurs relais politiques, intellectuels et médiatiques, et servis par le prodigieux développement de la technoscience, ont entrepris et presque réussi la colonisation de la planète. Ces transnationales imposent à toutes les formes de vie - humaines ou non - une même civilisation qui se teinte des cultures qu’elle absorbe. Partout, des mémoires et des savoirs millénaires sont effacés, des danses et des costumes sont oubliés, des dieux et des temples délaissés, des peuples et des cultures disparaissent pour toujours. Partout des champs sont surexploités et des écosystèmes dévastés. Dans chaque pays les valets politiques et technocratiques des firmes transnationales trahissent les intérêts de leurs communautés en oeuvrant à la généralisation de la guerre économique et à l’uniformisation du vivant. Car, contrairement à ce que nous répètent les médias et quelques naïfs, ce n’est pas l’amour entre les hommes qui est le véritable moteur de cette mondialisation, mais, uniquement la loi du profit.

Comment et pourquoi en est-on arrivé là ? Comment s’est imposé la technoscience en tant que croyance dominante ? Pourquoi la vision politique de la caste des commerçants devenus économie politique puis science économique s’est imposée comme la pensée unique ?

C’est à partir de la renaissance que l’économie politique - l’expression apparaît en 1615 - devint une discipline de pensée, détaché de la philosophie est préoccupé exclusivement de la création et de la circulation des biens matériels. L’économie politique se transformera en sciences économiques, cette mutation fut favorisée par le recours de plus en plus fréquent à l’arsenal mathématique - essentiellement l’analyse et la statistique.

En fait la "science économique" est une imposture, elle n’a qu’un seul objectif : contribuer à convaincre et soumettre le peuple au choix philosophique, au choix politique qui a été fait au 18ième siècle par la caste des commerçants.

L’origine de la pensée libérale remonte à la renaissance. Face à l’obscurantisme religieux, émerge la foie en la raison comme idéal et comme moyen pour comprendre la nature. Donc, contre la recherche d’un bonheur dans l’au-delà, on propose l’optimisme de la science. D’un point de vue métaphysique, l’Occident a basculé progressivement de la croyance en l’existence d’une entité ou d’un soi permanent, unique, indépendant, créateur de l’univers - la judéo-chrétienté ou éternalisme - à sa négation - le matérialisme scientiste ou nihilisme. Le libéralisme est un ensemble hétérogène d’idées qui se fondent sur la croyance que l’homme a la possibilité de se rendre maître de l’univers pour le conquérir et en jouir.

En 1970, le club de Rome nous avait déjà mis en garde contre les excès du libéralisme. Leurs avertissements sont restés lettres mortes, pour survivre, la société de consommation se devait d’aller toujours plus loin. La solution n’est ni de type Keynésien - économiste qui a préconisé des dépenses publiques destinées à remplir les poches des consommateurs afin qu’ils se précipitent à consommer -, ni de type monétariste - économie qui consiste en la manipulation des taux d’intérêts et de la masse monétaire ce qui permet d’accroître alternativement le pouvoir d’achat ou l’épargne. En fait l’argent, le capital, symbole d’énergie humaine cristallisé, n’est en soi rien d’autre qu’un instrument permettant de mobiliser les hommes pour l’action, qu’un canal pour utiliser l’énergie humaine et il ne doit être utilisé à des fins productives que s’il contribue au bien-être des hommes. La solution à notre soi-disant problème économique n’est pas de dépanner la croissance ou d’arriver à une croissance zéro, comme pouvait le recommander le Club de Rome. La vraie réponse, la seule issue à long terme c’est de sortir du paradigme économique dans lequel nous nous sommes enfermés. Nous devons réfléchir à la notion de croissance. L’augmentation de la production, de la consommation et donc de la pollution ne sont pas synonyme d’un accroissement du bien-être et de la qualité de la vie. Tout système vivant produit une énergie excédentaire et cette énergie doit être sacrifiée d’une façon ou d’une autre. À ce sacrifice, par manque d’imagination, nos solutions sont pitoyables : la société de consommation ou pire encore la guerre.

Citation : "Quand un problème nous résiste malgré de grands efforts de recherche, nous devons mettre en doute ses principaux postulats. L’imagination est alors plus importante que le savoir". Albert Einstein

Le scientisme est à l’origine de la plupart de nos problèmes actuels. La position empiriste occupe une très grande place sur échelle intellectuelle actuelle. Cette tradition est devenue l’orthodoxie intellectuelle dominante, elle inspire nos pensées et jugements et c’est elle qui a chassé les valeurs de notre société, de nos universités, de nos vies individuelles. Une multitude de causes et d’effets sont à démêler avant de comprendre comment les visions et aperçus originaux de Bacon, Galilée, Descartes etc. ont donné naissance aux doctrines, comment ils ont pénétré les divers domaines de l’érudition et de la vie et comment ils se sont développés au cours des siècles. Et comment ce processus continue à s’auto-développer et à exercer un contrôle rigide, séparant les valeurs légitimes des illégitimes. Ainsi, les recherches des armes chimiques sont " légitimes " parce qu’elles sont une extension des " connaissances objectives " dans le domaine de la " chimie ", tandis que les recherches en acupuncture sont " illégitimes " parce qu’elles semblent s’opposer à certains principes fondamentaux du monde empiriste.

Cette tradition intellectuelle a directement ou indirectement entraîné l’abandon des valeurs au cours du 17ième siècle. À cette époque, les doctrines de Bacon, Galilée, Newton, Hobbes, Locke, etc. remaniaient le monde, ou plutôt l’image que nous en avions, pour le rendre indépendant des religions. Au cours du 18ième siècle, le centre de gravité s’implanta en France où d’Alembert, Condillac, Condorcet, Diderot, Voltaire, Laplace, La Mettrie et d’autres promurent la cause du laïcisme et de la vision du monde scientifique. Puis, au 19ième siècle, la tradition se perpétua par Auguste Comte en France, Jeremy Bentham et John Stuart Mill en Grande-Bretagne, ainsi que par les maîtres du matérialisme : Feuerbach, Marx, Engels et Lénine.

Arrivée au 20ième siècle, la tradition trouve son expression la plus subtile dans les écrits de Bertrand Russell et des empiristes logiques du Cercle de Vienne. Plus récemment, cette tradition se retrouvait dans la philosophie analytique, la psychologie du comportement, la science sociale opérationnelle, la science politique quantitative obsédée par l’information et une quantité d’autres disciplines basées sur les faits et les chiffres. L’évolution de la pensée de Francis Bacon à B.F. Skinner est esquissée comme s’il s’agissait d’un développement homogène et ininterrompu ; comme si la situation actuelle était le résultat logique d’un processus inexorable. Mais ce dernier fut loin d’être homogène. Il est surprenant de constater que, malgré une multitude de tendances intellectuelles opposées, la vision du monde empirico-scientifique ait prévalu de façon si remarquable.

Le 19ième siècle fut marqué par le triomphe de la science et de la technologie et par une extension sans précédent de la vision scientifique du monde. L’imposition agressive du positivisme et du matérialisme (dont le marxisme fut un aspect), de la rationalité scientifique et de l’efficacité technologique, ouvrirent la voie à l’industrialisation qui, hélas, se développa en âge de dévastation de l’environnement. Le cap était mis sur le "meilleur" des mondes, condamnant les valeurs intrinsèques à l’oubli. La science ne prit pas son essor dans un vide social, mais dans une culture en voie de développement. La lutte contre les aspects figés des religions institutionnalisées fut menée au 17ième et 18ième siècle avec presque autant d’intensité qu’au 19ième. Mais ce dernier fut plus agressif et réussit mieux à freiner l’influence de la religion sur la pensée. La vision laïque, rationnelle et scientifique du monde se répandit victorieusement à cette époque. Il semble qu’il ne restait plus qu’à l’appliquer ; le paradis terrestre était proche. La lutte entre la science et la religion ne se limita plus à l’intellect, à l’explication du monde qui nous entoure. Ce fut une bataille idéologique. Représentant le statu quo, la religion était tournée vers l’intérieur ; elle enjoignait l’homme de se perfectionner et de chercher sa récompense ultime dans l’au-delà. La science représentait un processus de changement continuel : tournée vers l’extérieur, elle promettait la délivrance ici et maintenant, sur terre. Dans cette lutte, la religion contractait souvent alliance avec les valeurs intrinsèques, les soutenant et s’appuyant sur elles. La science par contre s’alliait au progrès. Les corollaires de ces deux forces opposées - les valeurs intrinsèques et le progrès - devinrent des adversaires. Ainsi, des individus " progressistes " et " révolutionnaires " démystifiaient avec la même véhémence et les religions et les valeurs traditionnelles qu’ils identifiaient aux mœurs féodales et bourgeoises, les déclarant indignes des temps nouveaux qui aspiraient à la vigueur, au rationnel et au pragmatisme. Ce climat fut le terrain idéal pour écarter progressivement les valeurs intrinsèques comme les vestiges d’un monde désuet. Il n’est donc guère étonnant que les nouvelles doctrines sur les valeurs s’efforcent de servir la vision scientifique du monde et de justifier sa suprématie. La doctrine utilitariste proclamait que notre éthique et nos actes devaient être basées sur le principe du plus grand bien pour le plus grand nombre. Formulé ainsi, l’utilitarisme ne semble pas soumettre l’éthique aux diktats de la science. Toutefois, le courant fut aussitôt vulgarisé et il en résulta la traduction suivante : la plus grande quantité matérielle pour le plus grand nombre d’individus.

Tel est l’éthique sous-entendue par la société technologique ou de consommation. Nous pouvons donc voir que l’utilitarisme est devenu l’allié du progrès matériel, sa justification éthique. Ce progrès lui-même est devenu une part essentielle de la vision scientifique et technologique du monde. Les doctrines éthiques sont jugées en fonction de leur application dans la pratique. L’utilitarisme fut " instrumentalisé " et intégré par la société technologique avec tant de facilité, ce qui montre simplement combien il était en accord avec l’homogénéisation croissante du " meilleur " des mondes.

D’autre part, le nihilisme et le scientisme proclamaient haut et fort l’évangile de la science, divinisaient les faits et discréditaient tout produit de l’esprit humain en le considérant comme dépourvu de sens et réactionnaire. Sergei Bazarov est l’un des représentants des plus frappants de cette nouvelle pensée. Bazarov est un robuste défenseur exubérant de la science, du matérialisme et du monde qui a adopté les faits et les connaissances positives comme valeurs suprêmes. Il renie l’art, la poésie et les autres " niaiseries romantiques ". Bazarov incarne une synthèse du nihilisme, du matérialisme, du scientisme et du positivisme dominants qui, chacun à sa manière, considéraient les valeurs intrinsèques comme secondaires, insignifiantes ou inexistantes dans un monde où règnent les faits nus, l’objectivité clinique et la raison scientifique. Il en faut peut pour réaliser que la pensée de Bazarov a remporté la victoire ; sa philosophie est incarnée par des sociétés entières. Le Bazarovisme a imposé sa domination, ne serait-ce qu’à titre implicite, dans la société technologique contemporaine, en Orient comment en Occident. Un regard serein est suffisant pour réaliser que l’Union Soviétique était autant dominée par les Bazarovs que la nôtre. La manie de la croissance économique continue, la pensée endoctrinée appelée analyse des coûts et des profits (considérée à tort comme la méthodologie la plus valable), les efforts considérables pour rationaliser tous les aspects de l’existence humaine, sont tous des pièces du même puzzle, de la même philosophie.

Nos universités se sont spécialisées pour produire et former des Bazarovs. Le problème est grave car, même si nous en sommes profondément conscients, nous n’y pouvons rien. Comme courant social dominant, le Bazarovisme a envahi les structures de notre société et de notre enseignement. L’un des aspects des plus alarmants de la situation est que les Bazarovs se considèrent comme les " flambeaux du progrès ", " les pionniers de l’humanité ", " les nouveaux constructeurs du monde au bénéfice de tous ". Ils servent ainsi les intérêts les plus grossiers du statu quo et sont les pionniers des destructions écologiques et humaines. En fait, ils n’incarnent que le conformisme et la servitude. En quelques décennies, les " révolutionnaires " et les " progressistes " sont devenus partisans résolus du statu quo.

L’une des grandes mésaventures de la pensée occidentale moderne a été le lien des valeurs intrinsèques avec les religions institutionnalisées. Aux yeux de beaucoup, la faillite de l’une des religions institutionnalisées fut l’équivalent de la chute de la religion en tant que telle, et de ses valeurs propres. Cette identification repose sur une logique défaillante. Les religions, et surtout les valeurs intrinsèques, ne sont pas que des instruments permettant au clergé de faire régner l’ordre - même s’il est arrivé qu’il s’en soit servi à cette fin -. Ce sont des formes et des structures, élaborées au cours des millénaires d’expérience humaine, qui permettent à l’individu de se transcender et ainsi d’obtenir le meilleur de lui-même. Le climat du 20ème siècle nous a rendu insensibles à notre héritage spirituel, et la philosophie n’a guère remédié à cette situation. Les positivistes logiques ont notoirement manifesté leur insensibilité au problème des valeurs. L’ombre du positivisme nous a tous envahis. L’absence des valeurs a été un sous-produit inévitable du deuil des religions et de l’émergence d’une vision séculaire du monde.

À cause de l’erreur philosophique fondamentale du matérialisme métaphysique que toute notre culture a commise. On a pris, la décision métaphysique qui s’est maintenue depuis le 17ième siècle jusqu’à nos jours, d’exclure l’esprit de l’ordre naturel et de traiter tous les problèmes comme étant physiques. La philosophie du 20ème siècle a signé sa propre condamnation à mort en arrivant, de diverses manières, à la conclusion que la philosophie était finie, que l’exploration de la réalité n’avait pas de sens, si ce n’était en la mesurant par l’extension des sens que sont les instruments scientifiques. On a oublié que la décision de considérer la réalité comme matérielle a été une décision prise collectivement et non une découverte objective. Tout ceci nous a conduit au dogmatisme actuel, le matérialisme scientifique.

Les modèles inventés pour expliquer les phénomènes physiques, chimiques, biologiques et autres ne sont justement que des "modèles". L’arsenal mathématique et donc conceptuel qui sous tend ces modèles ne représente, en aucun cas, une vérité ultime. En clair, la vérité scientifique n’existe pas. Même si le modèle matérialiste est parfois utile et pratique pour expliquer certains phénomènes, il ne faut surtout pas en rester prisonnier. La technoscience s’est instaurée comme la religion, la croyance dominante en Occident.

Au nom de cet intégrisme on se permet, entre autre, de manipuler le vivant. En fait, aussi longtemps que nos démocraties seront aux ordres des pouvoirs financiers et de leurs gourous les techno-sorciers économistes, physiciens ou biologistes ; aussi longtemps que la croissance et le profit de quelques privilégiés passeront avant le respect de la nature, des êtres vivants en général et des milliards d’être humains en particulier ; aussi longtemps que nous accepterons de travailler, de con-sommer et de vivre sans nous remettre en question ; aussi longtemps que nous aurons peur d’avoir peur du changement ; le matérialisme néo-libéral continuera inexorablement sa destruction des cultures, des peuples, des forêts tropicales, de la couche d’ozone... et de notre propre humanité intérieure. Nous deviendrons alors les rouages parfaitement efficaces, productifs et rentables du nouvel ordre mondial néo-libéral.

Les peuples heureux ignorent le Progrès. Ils ignorent la rationalité, le temps calculé et les mathématiques, donc l’économie et le calcul économique. Technique et économie sont enchâssées dans le social. Leurs représentations en témoignent. Celles-ci sont le plus souvent tournées vers le passé, donc anti-évolutionnistes : l’homme descend des dieux et non des singes... La construction imaginaire du progrès comme du développement est dans ces conditions quasi impossible. Dans beaucoup de civilisations - peut-être toutes - avant le contact avec l’Occident, le concept de développement était tout à fait absent. Ces sociétés traditionnelles ne considèrent pas que leur reproduction soit dépendante d’une accumulation continue de savoirs et de biens censés rendre l’avenir meilleur que le passé. Les valeurs sur lesquelles reposent le développement, et tout particulièrement le progrès, ne correspondent pas du tout à des aspirations universelles profondes. Ces valeurs sont liées à l’histoire de l’Occident, elles n’ont aucun sens pour les autres sociétés. En dehors des mythes qui fondent la prétention à la maîtrise rationnelle de la nature et la croyance au progrès, l’idée du développement est totalement dépourvue de sens et les pratiques qui lui sont liées sont rigoureusement impossibles parce qu’impensables et interdites. Ces peuples traditionnels - d’Afrique, d’Amérique du sud ou d’Asie - sont heureux car ils ignorent "cette idée neuve en Europe", le bonheur, qui découle du progrès.

Revenons aux vraies valeurs, renouons avec notre nature profonde et réconcilions-nous avec notre mère à tous : la Terre. Le moine dominicain Mathew Fox a dit dans un écrit au titre provocateur, " ma dernière déclaration avant d’être réduit au silence par le Vatican" : " la Terre-mère est en danger, à cause de l’anthropocentrisme de la religion, de l’éducation et de la science de ces trois derniers siècles. Nous avons besoin d’un nouveau commencement, axé sur le caractère sacré de la planète... Nous croyons que tous les adultes peuvent toucher l’enfant divin qui existe à l’intérieur d’eux-mêmes."

La société des siècles à venir sera écologique parce que l’ère du monde fini a commencé. Au fond, la crise écologique est une crise relationnelle : entre l’Homme et la nature et l’Homme avec lui-même. Elle est environnementale, urbaine, sociale et culturelle. Elle concerne sans distinction tous les êtres humains, où qu’ils vivent et quel que soit leur niveau de développement, ou leur position sociale. Sa résolution conditionne la réponse à toutes les autres questions. C’est ce défi sans précédent que l’Humanité se doit de relever, si elle veut vivre. Pour y parvenir, il est urgent d’agir sur les causes de cette crise afin de permettre à la planète, et à ceux qui y vivent, de recouvrer harmonie et équilibre.

La relation des communautés humaines avec leur territoire et la vie qui s’y développe, est le reflet d’une culture collective et d’une organisation sociale. Dans un pays développé comme la France, les choix réalisés dans tous les domaines de la vie publique (agriculture, industrie, transports, énergie, urbanisme, travail,...) sont révélateurs d’un état d’esprit vis à vis de la planète. Ils sont décidés au nom de la collectivité dans les institutions issues du suffrage universel. C’est pourquoi, la réponse est nécessairement politique, au sens noble du mot : l’art de gérer la cité. Mais, elle est aussi culturelle. C’est une vraie révolution des mentalités que l’Homme est invité à réaliser. Il s’agit pour lui : 1 - § d’assumer sa responsabilité d’être pensant, car il est le seul de toutes les espèces à avoir la capacité à évaluer les conséquences de ses actes et à s’élever au-dessus de ses réflexes biologiques. 2 - § de limiter volontairement son emprise sur le monde pour laisser une place aux autres formes vivantes, qu’elles soient animales ou végétales ; 3 - § de maîtriser les moyens considérables qui sont à sa disposition pour les rendre compatibles avec la vie ; 4 - § de fonder une économie consciente des limites de la planète, de son espace habitable et de ses ressources ; 5 - § d’organiser une solidarité qui réunisse les femmes et les hommes de toute la Terre, pour assurer la sauvegarde de notre avenir commun.

La pensée écologiste s’appuie sur quelques fondements, qui ont en commun d’exprimer notre amour de la vie : 1 - § le respect de la diversité : diversité des espèces, des communautés vivantes et des cultures. Elle est l’expression même de la complexité et de la richesse de la vie. Cette diversité est un formidable patrimoine, qui rend la Terre capable de combler notre besoin de découverte et d’émerveillement. 2 - § l’adaptation aux limites de la Terre : toutes les ressources de la Terre sont limitées, son étendue, son potentiel de production et sa capacité à digérer nos déchets. Les logiques économiques et les stratégies sociales doivent intégrer cette finitude du monde. Nous rejetons les régulations par catastrophes qui jalonnent l’histoire de l’Humanité. 3 - § la globalité de l’individu : l’être humain n’est pas seulement un consommateur et un producteur, il est aussi, et d’abord, un être sensible et un corps vulnérable. Aucune politique ne doit privilégier les intérêts économiques au détriment de l’intégrité de l’individu. 4 - § l’identité des personnes et des cultures : les droits individuels sont universels comme l’affirme la déclaration des Droits de l’Homme ; les individus sont divers, identifiés par leur culture, leur attachement à un territoire et à la communauté humaine qui l’habite. Ces liens et leur manifestation (langue, patrimoine collectif, culture) doivent être respectés et reconnus. 5 - § la liberté : cette valeur fondamentale ne peut être aliénée par l’Etat. Elle s’exerce dans une démocratie participative ou chacun doit avoir la possibilité de s’exprimer, de s’associer ou d’entreprendre dans le respect de la liberté des autres. Elle nous conduit à rejeter les régimes totalitaires, collectivistes ou ceux qui abandonnent la souveraineté politique au profit de mécanismes économiques. 6 - § la responsabilité : l’Humanité est responsable de la planète et de l’avenir de ses enfants. Par delà le temps et les distances, les générations et les peuples de la Terre sont solidaires d’un même futur. Nous sommes partisans de créer un droit des générations futures. 7 - § l’égalité dans la différence : les êtres humains ne naissent pas semblables, mais ils sont égaux en dignité, en droits et en devoirs. Chacun a droit aux mêmes chances éducatives, à la même qualité de la vie, au même accès à la citoyenneté, au même respect. Chacun a le devoir de contribuer à l’épanouissement de la communauté humaine et au respect de son environnement.

L’Humanité a les moyens de détruire ce qui donne un sens à la vie, c’est à dire la vie elle-même. Elle a les moyens de construire le "meilleur des mondes", cette grande fourmilière dans laquelle l’individu perdrait son identité et sa liberté. Le capitalisme et le socialisme ont engagé une telle évolution en se fondant sur un postulat erroné : celui d’une production illimitée de biens matériels et de richesses par le travail humain. Or, tout est limité sur notre planète : les matières premières, l’eau, le territoire, les ressources renouvelables... Les formations qui ont gouverné le pays n’ont jamais été capables de quitter leur logique de croissance, que ce soit en matière démographique, de consommation d’énergie et d’espace, ou de mobilités. Les valeurs non marchandes comme l’harmonie d’un paysage ou la convivialité d’un quartier pèsent de peu de poids face aux exigences de l’économisme. Les dernières forêts rhénanes, ce qui reste de littoral intact et les quelques ours des Pyrénées, sont sacrifiées sans état d’âme sur l’autel d’un développement qui a oublié sa finalité : l’épanouissement de l’individu et des sociétés humaines. La violence parait légitime à la droite et à la gauche lorsqu’elle sert l’Etat ou leur vision du progrès. La résolution armée des conflits, l’écrasement de l’individu par la machine étatique, certaines technologies, expriment cette violence que nous rejetons.

La prise en compte des limites de la planète conduit à écarter l’option de la croissance matérielle, présentée hier comme une réponse au chômage. Le respect de la vie comme éthique de la responsabilité humaine s’oppose à l’exploitation sans retenue des ressources de la Terre et à la domination sans partage de tout le territoire planétaire. L’exigence de solidarité mondiale ne supporte pas les égoïsmes nationaux. La non-violence récuse la vision matérialiste et déterministe du progrès pour lui substituer une définition qualitative, humaniste et culturelle.

Pour conserver intacte notre capacité à inventer l’avenir, nous devons rester libres de tout héritage idéologique, sans pour autant être ignorants de l’Histoire. Parce qu’une évolution sociale d’ordre culturel est forcément progressive, notre démarche ne peut être que réformiste sur le court terme, tout en restant ferme sur les orientations et radical sur les objectifs à long terme. Le long chemin d’une conviction comporte deux pièges à éviter : l’enlisement dans un dogmatisme stérile et l’émoussement au contact du "pouvoir" et du "poids des réalités".

Notre stratégie consiste à privilégier les réformes à effets structurels. L’écologie politique est efficace quand elle ne confond pas pouvoir formel et pouvoir réel. C’est le pouvoir réel qui nous intéresse, car lui seul permet de faire changer le cours des choses. Il ne s’acquiert qu’avec un appui majoritaire de l’opinion, les moyens de contrôler la technocratie, et l’assurance d’être autonome vis-à-vis des pouvoirs économiques. Le pouvoir formel ne nous intéresse pas si notre influence sur la société peut être plus forte dans l’opposition que dans un exécutif nous réduisant à l’impuissance ou à la soumission.

Notre ambition est de contribuer au progrès des comportements collectifs.

L’écologisme est à la fois critique du collectivisme et du libre échangisme mondial. Négation des minorités, tendance au totalitarisme, gaspillage des ressources et incapacité à satisfaire les besoins élémentaires condamnent l’économie collectiviste. Marginalisation du pouvoir politique et de la démocratie représentative, incapacité à répartir équitablement les ressources de la planète ainsi que l’effort nécessaire pour les produire, disqualifient le libre échangisme dans une économie mondialisée.

Ces deux économies sont sous-tendues par des philosophies matérialistes et scientistes. Elles montrent une égale incapacité à intégrer autrement que de manière marginale ce qui relève du qualitatif. Elles justifient la production par la nécessité d’amortir les machines, de faire circuler l’argent ou de donner du travail : à aucun moment, l’opportunité de la production est soumise à l’examen de son utilité sociale. Ces deux systèmes se satisfont d’une standardisation où se dissolvent l’intégrité des individus et la diversité du monde.

L’alternative est une économie de base pour les besoins de base, arbitrée par les citoyens et les assemblées élues. L’initiative et l’entreprise individuelle trouveront leur place dans une économie de "jeu".

De nouvelles règles pour une autre "cité". Il s’agit de définir la philosophie et les nouvelles règles du jeu qui sont à la base de la société dans laquelle nous allons choisir de vivre ensemble. Les modalités pratiques seront décidées par le Référendum d’Initiative Populaire (RIP). Premièrement, cette philosophie a pour base le respect de toute forme de vie et de la planète qui les supportent, un respect de la terre, de sa fragilité, de sa beauté. Nous devons, par respect pour les générations qui nous suivent, prendre soin de notre patrimoine collectif : la planète Terre. Deuxièmement, une valorisation de l’individu pour autant qu’il contribue au bien commun, à l’effort collectif, à la préservation du patrimoine planétaire. Troisièmement, et cela va de soi, un respect tout particulier à la personne humaine, à sa dignité, au fait que toute personne doit être considérée comme rationnelle, responsable, tolérante et autonome.

L’écologie politique est la pensée politique de la mondialisation achevée, conscience de nos ressources limitées et de notre responsabilité collective envers les générations futures. Opposée à l’individualisme irresponsable, l’écologie est autant opposée à tout totalitarisme, tout globalitarisme qui voudrait homogénéiser des milliards d’individus et détruire l’équilibre et la richesse du tissu local. Toute action locale doit ainsi tenir compte de son contexte global mais toute action globale doit tenir compte des spécificités locales par des processus de médiation.

L’écologie politique n’est rien si elle n’est pas radicale et ne cherche pas à s’attaquer aux véritables causes, si elle ne veut pas changer le monde et se contente de le rendre plus supportable en supprimant ses nuisances les plus visibles. Mais, d’un autre côté, l’attention à la vie réelle, aux nuisances effectives oblige à considérer tout progrès réformiste comme un acquis bénéfique.

Appel à un Rassemblement pour l’Ecologie et la Solidarité :

Depuis l’implosion de l’URSS, le Saint Empire Américain est la seule superpuissance économique, politique et militaire sur laquelle s’adossent les grandes organisations multinationales industrielles et financières. Elles veulent nous faire entrer dans un " nouveau monde " dans lequel se développent : une richesse globale croissante de plus en plus inégalement répartie, la croissance des inégalités sociales, les inégalités entre les pays développés et sous-développés, la croissance du nombre global de chômeurs et de précaires, la destruction des services publics, la tendance à l’éclatement des États-Nations (sans lesquels la perspective de la démocratie républicaine est un vain mot), la charité institutionnalisée en lieu et place de la solidarité républicaine, une remise en cause de la liberté citoyenne par la confiscation des médias, de l’institution scolaire, des services publics (hôpitaux, poste, transports, etc.) au service de la "World Company", une Europe libérale et la " marchandisation de toutes les activités humaines ", une attaque intolérable contre les souverainetés nationale et populaire, l’aggravation des pollutions causées par les tenants des lobbies industriels et agricoles menant à la destruction de l’environnement.

Le gouvernement de la gauche plurielle et le gouvernement de juin 2002 ont participé ou participe de ce monde nouveau. L’équipe qui a été au pouvoir de juin 1997 à mai 2002 a privatisé pour plus de 150 milliards de bien public. Aucun gouvernement n’avait autant privatisé depuis 1945 et aussi bien défendu les milieux d’affaires. Le démantèlement et la paupérisation des services publics s’accélèrent. Les inégalités se creusent, tandis que les spéculateurs s’enrichissent de plus en plus et de plus en plus vite. La corruption et la déresponsabilisation sévissent chez certains élus. Le laisser faire en matière de protection de la nature reste la règle, aucun contrôle, aucune sanction ne sont mis en place pour faire respecter les réglementations en la matière, pourtant très insuffisantes. Le développement durable est le cadet des soucis des pouvoirs publics. Le 1 janvier 2002, la France a perdu son pouvoir de battre monnaie qu’elle avait déjà délégué aux banques privées depuis fort longtemps. Ce seront désormais les technocrates de Bruxelles et de l’OCDE ainsi que les dirigeants des grandes banques européennes tous membres de la secte économiste monétariste - essentiellement l’école de Chicago de M. Friedmann et F. Von Hayek - qui décideront de la masse monétaire en circulation et du taux de crédit. Le gouvernement français qui est déjà aux ordres des transnationales et de l’oligarchie financière internationale ne sera plus qu’un exécutif dans tous les sens du termes. C’est pour cela, que l’urgence politique exige la constitution d’un pôle politique républicain, laïque, social et écologique qui se situe " hors de la majorité plurielle " car la majorité et l’opposition parlementaire servent, tels des pro-consuls, la " World Company ". Les signataires de cet appel, attachés tant à la nation républicaine, lieu d’expression des principes de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de solidarité et de démocratie qu’au mouvement social sans lequel aucun rapport de force ne peut se constituer, appellent les citoyens et leurs organisations à résister à la " World Company " en se rassemblant pour constituer un pôle républicain, laïque, social et écologique dans le but de présenter en 2002 dans toutes les circonscriptions législatives de France un candidat de ce pôle. Notre politique a pour objectif la satisfaction des besoins des personnes par l’utilisation équitable et soutenable des ressources limitées de la planète. L’abolition de la pauvreté, la diversité culturelle, l’équité sociale et la dignité humaine devraient être la base de tout programme politique.

Considérant :

que la politique actuelle, ne prend en compte que les dimensions économique et financière, qu’un matérialisme omniprésent et organisé s’est emparé du continent et qu’il génère violence, mercantilisme, amoralisme, que seules, à l’ampleur de la "crise" sont capables de répondre en profondeur et durablement des solutions d’ordre spirituel, elles-mêmes fondements véritables de relations fraternelles entre les hommes, et fondement d’une relation respectueuse de l’homme à la Nature, que la politique actuelle est dominée par la dictature marchande ; que la "gauche plurielle" n’a de gauche que le nom ; que les politiques sont souvent beaucoup plus préoccupés par leur carrière que par l’intérêt collectif ; que le capitalisme, son dernier avatar le néo-libéralisme et sa religion la technoscience mènent l’humanité à sa perte ainsi qu’à une dégradation irréversible de notre patrimoine collectif : la Terre ; que le pouvoir de l’argent humilie les dignités, insulte l’honnêteté, et assassine les espoirs ; que le crime historique de la concentration des privilèges, des richesses et des impunités démocratise la misère et le désespoir ; qu’une nouvelle guerre mondiale se livre, mais à présent contre l’humanité entière ; que la nouvelle répartition du monde consiste à concentrer le pouvoir dans le pouvoir et la misère dans la misère ; que l’armée moderne du capital financier et des gouvernements corrompus avance et conquiert de la seule manière dont elle est capable : la destruction ; que la nouvelle répartition du monde détruit l’humanité ; qu’au lieu d’humanité, ils nous offrent des indices boursiers ; et qu’au lieu de dignité, ils nous offrent la mondialisation de la misère,

Quelques propositions pour sortir de l’impasse néolibérale :

1)Politique : Mettre l’économique au service du politique et le politique au service de la sagesse. Il est, au sein de toute société, une juste hiérarchie des pouvoirs : la sagesse montre des objectifs et inspire, le pouvoir politique met en oeuvre ce qui est reconnu comme juste, et le pouvoir marchand et industriel satisfait les besoins matériels dans le cadre tracé par le pouvoir politique. La démission du pouvoir politique devant le pouvoir financier a conduit à cette perversion où la consommation devient une fin en soi, et est perçue comme la source de tout bonheur.

Exercice de la citoyenneté par le peuple par l’instauration d’une assemblée des "états généraux" tous les 10 ou 20 ans. Depuis deux cents ans, les différentes constitutions et textes fondateurs de la république ont toujours été détournés par les spécialistes de l’exercice du pouvoir ce qui n’a pas rendu favorable les conditions d’une vraie souveraineté du peuple lui-même. L’expérience de la réflexion sur les conditions d’existences et la structure de la société par la réunion des doléances a constitué, avant les états généraux à la veille de la révolution (qu’usurperont des Jacobins fanatiques) un phénomène encore actuellement digne d’attention. La mémoire de cette quête à la source de la république peut devenir un principe actif apte à renouveler notre vision et notre pratique de la vie sociale. Cet événement de notre passé paraît encore aujourd’hui une tentative, assez rare dans l’histoire, pour connaître vraiment ce qui est vécu par tous afin d’y remédier. À présent, nul n’ignore que la plus grande partie des représentants élus établissent un dialogue de propagande, pour justifier leurs positions ou celles de leurs appareils avec leurs prétentions arrogantes, leur petitesse d’esprit, leurs opérations de séduction grossière, leurs clientélismes démagogues. Le système parlementaire est trop pénible pour survivre. Et sa survie est la principale préoccupation de ceux à qui il profite. Et pour éviter la dictature annoncée ou bien la prophétie de "barbarie" : le retour ; inventons à partir des leçons de l’histoire avec la mémoire constante de ce qui peut motiver tout souhait de changement : l’aspiration au bonheur. "Pas de bonheur individuel sans partage", c’est une loi existentielle. Comme les appareils politiques sont des sectes dont les manipulations gèrent les processus d’accession d’élites aux postes de commandements, tentons d’échapper à leur effroyable sens de l’opportunisme. Les crises de société que nous traversons depuis une quarantaine d’années sont les symptômes de l’absence de compréhension entre les instances légitimantes et la grande masse des peuples, qui dans leur majorités souhaitent vivre, aimer, rêver et mourir librement et en paix. Une consultation mutuelle n’est pas établie entre gouvernants et gouvernés. Et cette lacune de relation engendre des souffrances qui a le tragique effet pervers d’alimenter le fond de commerce des charognards médiatiques. Le spectacle du débat médiatisé castre les indignations et les désarme d’implications civiques actives. Les rituels des orgies télévisuelles transforment la révolte en objet consommable, en profit, en accroissement d’influence et de puissance des médias eux mêmes. Le maintient du pouvoir dans notre pays s’exerce comme une tyrannie douce. Pour maintenir et anesthésier les catégories du peuple les plus démunies quelques recettes de plus en plus efficaces. Un petit RMI pour créer une dépendance de survie des plus inadaptés au système compétitif et les inclure dans un système de contrôle, l’instrumentalisation audiovisuelle pour diriger les rêves et coloniser les âmes. La création d’une structure autonome, s’exerçant de manière indépendante de tous les pouvoirs et se dotant de garanties préservant des contrôles abusifs des machineries politiques ou médiatiques serais la garantie d’une vraie démocratie. En bref, un vrai tissus de débats utilisant, mais pas seulement, les nouvelles techniques de communication, permettant de représenter les différentes expressions des nombreuses classes de la société et des âges de la vie. Il est temps de convoquer de nouveaux "états généraux" regroupant les points de vues de tous, les critiques, les aspirations et les revendications. Mais un tel instrument démocratique en vastes réseaux ne deviendra celui de l’épanouissement humain que si il ne connaît pas de terme, est toujours repensé. Il est nécessaire de trouver des formules adaptables aux mieux être des femmes et des hommes par eux-mêmes. C’est pourquoi, nous défendons l’instauration d’une assemblée des "états généraux" tous les 10 ou 20 ans précédé d’une période de collecte des doléances. Nous devons faire le point sur l’attitude intérieure essentiellement altruiste que nous devons préserver en nous et les méthodes qui en favorise le maintien. Le début de l’écologie apparaît dans l’esprit, et c’est là que la vigilance est nécessaire concernant ce qui la motive.

Instaurer des référendums d’initiative populaire (RIP). Le référendum est l’expression même de la démocratie, de la souveraineté et de la légitimité du peuple. Sa souveraineté est totale. Un Référendum d’Initiative Populaire annuel pourrait se tenir le dernier dimanche avant le solstice d’été. En fait, ce ne sera pas un référendum mais un multiréférendum. En effet, toute question proposée par n’importe quel citoyen et contre-signée par 10 000 citoyens et ayant le parrainage d’au moins 100 élus d’au moins dix départements différents pourra être soumise à la nation tout entière. Le conseil constitutionnel sera chargé de la réception des questions et des parrainages. Au solstice d’hiver le conseil constitutionnel annoncera les questions retenues lors du prochain multiréférendum.

Une réappropriation par le pouvoir politique de la capacité de battre monnaie. Celui qui contrôle l’argent de la nation contrôle la nation. Thomas Jefferson L’iniquité, l’injustice, la pauvreté, la corruption et la dévastation de l’environnement ont pour origine une cupidité soigneusement camouflée : la création monétaire. La plupart des gens s’imagine que notre monnaie est créée par le gouvernement. Ce n’est pas le cas. Certes, l’État imprime la monnaie, il est donc, officiellement et techniquement, le créateur de la monnaie. Cela dit, les banques en prêtant de l’argent "scriptural" (chèques et cartes de crédit) sont le créateur, de fait, des 9/10 de la masse monétaire en circulation. Notre monnaie nous est prêtée par des cartels bancaires privés. Le pouvoir politique a, au cours des siècles, remis aux banques son devoir de créer l’argent de la nation. La plus grande révolution monétaire de tous les temps a eu lieu le 5 août 1914, soit trois jours après la déclaration de la Grande guerre. Comme des milliers de gens veulent retirer l’or qu’ils ont déposé dans les banques à la place des billets qu’ils détiennent, le gouvernement français de l’époque avait décrété le moratoire des dépôts et le "cours forcé" des billets de banques. Les nations belligérantes et les pays neutres suivirent l’exemple. Rothschild disait : si vous permettiez aux banquiers d’émettre l’argent d’une nation, ils ne se soucieraient pas des lois. Une élite bancaire internationale détient le pouvoir suprême de création monétaire. Cela lui donne le contrôle - au moyen de l’argent-crédit - des destinées des nations et de l’économie mondiale. En fait, tous nos problèmes viennent de là. C’est parce que l’argent est prêté avec intérêt et avec pour seul objectif de faire des profits que nous observons l’absurdité d’investissement dans des technologies "gadget" alors que des besoins de base ne sont pas satisfaits. Le contrôle de la masse monétaire en circulation et donc la création des crédits nécessaires aux activités bénéfiques est le droit régalien du pouvoir politique issu du débat démocratique. La capacité de battre monnaie sur un territoire et donc la création de la confiance dans l’échange marchand est le premier devoir de tout gouvernement souverain. Pourquoi le gouvernement devrait-il payer de l’intérêt à un système bancaire privé pour l’usage de sa propre monnaie qu’il peut émettre lui-même sans intérêt et sans dette ? Le fait que le gouvernement ait abandonné cette fonction aux banques privées est une trahison abominable. Le gouvernement se refuse à lui-même un privilège que par loi il a accordé aux banques, il se fait le serviteur des banquiers et méprise le peuple. L’objectif des banques privées n’est pas du tout d’émettre l’argent selon les besoins de la population, mais de faire plus de profits, et d’amener gouvernements, entreprises et individus à s’endetter. L’oligarchie financière internationale est pour une banque centrale européenne car c’est le meilleur moyen d’empêcher tout gouvernement national de recouvrer sa capacité de battre monnaie. Ce tour de passe-passe, cette escroquerie monumentale du cartel bancaire international doit cesser. Saint-Louis, roi de France, disait :" Le premier devoir d’un roi est de frapper l’argent lorsqu’il en manque pour la bonne vie économique de ses sujets.". L’argent "scriptural" ou " électronique" est une bonne invention et il ne s’agit pas de les remettre en cause, mais au lieu d’avoir pour origine la plume du banquier à l’état de dette, ils doivent naître sous la plume d’un organisme national à l’état d’argent serviteur. Pour qu’un gouvernement soit vraiment souverain, il faut qu’il reprenne son droit de créer l’argent libre de dette.

L’abolition de l’intérêt sur l’argent. À partir du moment où l’État retrouve sa capacité de battre monnaie il n’y a aucune raison pour que perdure la notion d’intérêt. Chaque compte individuel est alimenté par un revenu d’existence (RE).

Des élections législatives à la proportionnelle. Cela donnerait, à des courants politiques minoritaires, l’opportunité de débattre de vrais problèmes de société et de proposer des lois dans le lieu approprié : l’Assemblée Nationale.

Une loi sur les Systèmes d’Echanges Locaux. Dans le sud de la France certains SELs impriment des papiers ayant capacité libératoire. Les systèmes d’échanges locaux sont bel et bien l’expression d’une réappropriation de la capacité de battre monnaie sur un territoire par les citoyens. Cela dit, il faut proposer une loi afin d’éviter les dérapages et harmoniser les créations monétaires locales entre elles.

Une transformation du Sénat en conseil des sages. Placer des personnes possédant recul et sagesse en voix consultatives dans les affaires publiques. Ces nouveaux sénateurs seraient tirés au sort parmi les candidats ayant obtenus plus de 10 000 parrainages de citoyens. Ces candidats ne pourront pas être encartés dans aucun parti politique.

Favoriser une démocratie de proximité et participative. Il est un espace juste pour exister en plénitude, une distance juste pour être bien ensemble. Trop à l’étroit l’homme s’étiole, dans un espace trop grand il est perdu. En espace confiné les relations sont vite conflictuelles, elles sont inexistantes au sein de la multitude. Les relations de cœur à cœur s’épanouissent dans la proximité. Encourager toutes les formes de participation citoyenne et créer des lieux de débat afin de rapprocher le citoyen des lieux de décision. Multiplier les cercles de réflexion et retrouver la tradition des agoras. Réforme institutionnelle afin de créer les conditions d’une démocratie urbaine à l’échelle des quartiers et des agglomérations urbaines. Création de niveaux de débats et de décisions politiques correspondant aux réalités des solidarités et interdépendances communales. Pour les communes de plusieurs dizaines de milliers d’habitants, il faut des comités de quartier qui ont en charge la gestion des services de proximité.

Rédiger une " Déclaration des devoirs de l’homme, envers lui-même, envers ses frères du monde, envers la nature et la Terre ". La Déclaration des droits de l’homme a été conçue pour protéger le faible du fort. Mais, insidieusement, elle a renforcé chez tous l’égoïsme et l’envie, au détriment du don de soi et de l’esprit de service. L’homme, devenu trop conscient de ses droits, en a oublié ses devoirs. Il doit reprendre conscience de son rôle, de sa fonction et de sa responsabilité dans le maintien de l’harmonie dans la société.

Établir que la laïcité est un espace de liberté de pratique des différentes traditions spirituelles. Les diverses voies de recherches spirituelles, philosophiques et thérapeutiques doivent être respectées par la République et non pas persécutées comme elles le sont aujourd’hui. La liberté de conscience est une liberté fondamentale d’une république laïque. Laïcité ne veut pas dire négation de la spiritualité.

Limiter le cumul des mandats. Limitation du cumul des mandats à deux, dont un de faible responsabilité avec un seul renouvellement possible.

2)Nature et agriculture : Réintégrer l’homme au sein de la nature au niveau de l’espèce comme de l’individu. L’homme est partie intégrante de la nature. Il y a ses racines, il y puise sa substance, elle le nourrit, elle le guérit et le régénère. Quand l’homme pollue la nature, il se pollue. Quand il la détruit, il se détruit. Quand il lui manque de respect, c’est lui-même qu’il insulte.

Subventionner largement l’agriculture biologique. Une agriculture respectueuse de l’environnement (agrobiologique, c.a.d. sans intrants chimiques) et un élevage non intensif, tous deux, fortement subventionnés. L’agriculture biologique produit des aliments beaucoup plus riches en vitamines, en oligo-éléments et en sels minéraux que les aliments classiques. En France, l’agriculture biologique ne connaît pas de développement suffisant, de plus, nous importons jusqu’à 40 000 tonnes par an de produits biologiques pour satisfaire la demande intérieure, un comble, tandis que des régions agricoles entières sont mises en jachère.

Installer des espaces agricoles et d’élevages dans les zones urbaines périphériques. Rapprocher les jeunes citadins de la nature et du contact avec les animaux pour y réintroduire une relation avec la nature. Maintenir les jeunes près de la nature, en contact avec des animaux, les aidera à grandir équilibrés.

Participation des associations aux décisions agricoles. Permettre la participation des associations de consommateurs, de défenseurs de l’environnement et d’acteurs du développement local à toutes les instances de décision agricole.

Favoriser la relative autonomie alimentaire locale. Favoriser les exploitations agricoles diversifiées et de taille humaine, fabriquant des produits de qualité pour leur région. Cela s’oppose a l’industrialisation agricole qui détruit les sols, pollue les eaux, abaisse la qualité des produits, multiplie la nécessité de transports, transforme le paysan en ouvrier agricole et abaisse ainsi le sens de son travail.

La protection des espèces végétales et animales. Protéger les espaces naturels, les mettre en réseaux, reconstituer les biotopes, assainir les cours d’eau et les sols. Soutenir les écosystèmes fragilisés et la biodiversité. Mise en oeuvre du réseau européen Natura 2000 avec pour objectif la protection de 10% au moins du territoire national. Création et extension de Parcs nationaux. Renforcement des moyens et des prérogatives du Conservatoire du littoral et des conservatoires régionaux d’espaces naturels. Préservation des zones humides littorales. Arrêt du bétonnage des côtes. Arrêt de l’utilisation des pesticides.

Supprimer les subventions à l’exportation agricole.

Favoriser l’exode urbain et les éco-villages.

Multiplier les conservatoires de semences des plantes naturelles.

Stopper la vivisection et l’expérimentation animale.

Stopper la recherche et la mise en culture des organismes génétiquement modifiés (OGM).

Arrêt de la construction de nouveaux incinérateurs sur tout le territoire national.

Création d’un corps de garde-côtes dotés de moyens suffisants. Application de l’accord de Sintra (1998) sur l’interdiction des rejets en mer de substances polluantes et renforcement des moyens de contrôle et de sanctions. Mobilisation contre le dumping commercial sur le transport maritime qui conduit à la multiplication des pertes de cargaison.

Arrêt des subventions à l’aquaculture intensive.

Instauration d’une zone côtière protégée, réservée à la petite pêche. Plafonnement des aides à la production pour freiner la concentration des entreprises. Moratoire sur les techniques de pêche les plus dévastatrices et arrêt de la pêche "minotière" dont l’unique objectif est de produire de la farine de poisson.

3)Santé : Retrouver et respecter le sens sacré de la naissance et protéger la petite enfance. L’équilibre psychologique de l’adulte, son aisance relationnelle et sociale dépendent largement de la qualité de la naissance et de la petite enfance. C’est pourquoi, il faudrait : assurer à la femme enceinte les meilleures conditions de vie ; encourager les naissances naturelles à domicile et en maisons de naissance (la naissance n’est pas une maladie et il n’y a aucune raison qu’un pouvoir médical contrôle cet événement majeur de la vie) ; favoriser l’allaitement maternel ; favoriser la proximité mère-enfants pendant les 3 ou 4 premières années de vie.

Éviter, autant que possible, l’avortement. L’avortement est toujours un échec et un drame. Il faut mettre en oeuvre de quoi l’éviter au mieux : par l’éducation, une aide économique, une assistance maternelle ou par l’adoption.

Retrouver une vision globale de la santé et accepter une médecine plurielle. L’homme n’est pas qu’une machine dont on répare les pièces défaillantes. La médecine allopathique, d’une grande efficacité dans l’urgence, manque d’une vision globale de l’homme ; d’où ses résultats très médiocres en termes de santé globale de l’individu. Les dimensions physique, énergétique, mentale, sensible et spirituelle doivent être prises en compte et traitées de façon adaptée par des moyens thérapeutiques diversifiés. Développer et favoriser les systèmes thérapeutiques naturels. Pour une vision globale de la santé et les médecines douces telles que la diététique, l’herboristerie, l’Ayurvéda et la naturophathie.

Développer la connaissance des conditions de bonne santé : cadre de vie, hygiène de vie, renforcement de l’auto-immunité naturelle, recours aux médecines douces et médecines traditionnelles (acupuncture, phytothérapie, naturopathie, diététique, plantes médicinales, massages).

Reconnaître la pratique des thérapies naturelles et permettre au patient le libre choix de la thérapie à suivre. La reconnaissance des thérapies naturelles doit passer par la création de registres officiels, agrémentés d’un caducée équivalent à celui des médecins, avec les droits et les devoirs que cela implique. Il serait indispensable d’offrir aux thérapeutes non médecins une place officielle au Ministère de la Santé, à la Direction Générale de la Santé, dans les médias, etc. et de leur permettre de travailler en secteur hospitalier, en parfaite intelligence avec le corps médical.

Instaurer un forfait annuel de prévention en hygiène de vie, remboursé par la Sécurité Sociale. Cette mesure aurait pour effet de garantir l’accès aux soins naturels pour les plus démunis, ce qui actuellement est très loin d’être le cas, ces soins étant considérés comme réservés aux riches, puisque non remboursés. En pratique, on peut imaginer que ce forfait permettrait d’accéder à deux consultations par an, d’une heure environ. L’hygiéniste, s’appuyant sur le diagnostic et le suivi du médecin généraliste du malade, pourrait également proposer des conseils en hygiène de vie, des prescriptions à base de plantes, de compléments alimentaires, etc. Le montant remboursable de ces prescriptions de soins préventifs devrait être plafonné (plafond annuel à étudier). Enfin, l’hygiéniste en question serait rattaché à la Sécurité Sociale et assermenté, afin de le responsabiliser face à son devoir d’informateur en hygiène de vie.

Créer un Observatoire des pratiques de santé naturelle, capable d’évaluer et de reconnaître les découvertes, les avancées et les innovations de ces pratiques. Actuellement, l’enseignement des pratiques de santé est relativement figé, car en fin de compte c’est l’Ordre des Médecins qui en reconnaît la validité. Or cet Ordre est très conservateur, tenant fermement à ses avantages. Ainsi, seules les technologies médicales évoluent, mais en aucun cas les approches thérapeutiques. On en arrive donc au fait que, en marge de la médecine officielle, il existe une assez grande diversité d’approches complémentaires, non reconnues et néanmoins très utiles.

Instaurer des diplômes d’Etat en thérapie naturelle. Pour éviter le charlatanisme ou l’incompétence, il serait nécessaire que la reconnaissance des thérapies naturelles s’accompagne de l’instauration de diplômes d’Etat, accessibles à tout le monde, quels que soient les moyens financiers de chacun. Actuellement, certains cours de thérapie naturelle atteignent des tarifs exorbitants, jusqu’à 70000 Frs le cycle en naturopathie, par exemple. L’instauration de diplômes d’Etat permettraient de normaliser les prix des formations. Les cursus d’apprentissage des thérapies naturelles pourraient être établis par l’Observatoire des Médecines Naturelles, qui sélectionnerait les enseignants. Ces cursus déboucheraient sur des diplômes délivrés selon réussite à des examens, lesquels seraient proposés dans les conditions des concours. Il serait absurde de nier la qualité de certains guérisseurs autodidactes, qui pourraient alors se présenter à ces examens sans passer par un cycle de cours. Dans le cas de certaines disciplines, il est difficile d’évaluer la qualité d’un thérapeute par un examen. Cette évaluation pourrait être faite par l’Observatoire des Médecines Naturelles.

Supprimer l’Ordre des Médecins et celui des Pharmaciens et les remplacer par des syndicats professionnels, de façon à limiter leur poids sur la politique de la santé. L’Ordre des Médecins est la clef de voûte du pouvoir médical. Il est à noter que la déontologie de cet Ordre interdit la collaboration entre médecins et non médecins, ce qui, in extenso, revient à dire que l’Ordre des Médecins interdit la collaboration entre le médecin et son malade. On comprend alors pourquoi le médecin n’informe pas le malade de la nature et de l’évolution de sa maladie et de l’efficacité de tel traitement ou de telle thérapie. Le simple mot de "patient" est révélateur à lui seul de l’état d’esprit de nombreux médecins. Cette même déontologie offre également de nombreuses contradictions avec la pratique médicale actuelle : par exemple celle concernant certains vaccins rendus obligatoires. La déontologie affirme que le médecin ne doit en aucun cas obliger son patient à suivre tel ou tel traitement, or la vaccination constitue un traitement ; par conséquent, il serait parfaitement illégal de rendre obligatoire tel ou tel vaccin... En cas de délit ou de faute professionnelle grave, la Justice, SEULE, pourrait radier ou suspendre un médecin de l’exercice de ses fonctions.

Nationaliser les fabricants de médicaments allopathiques. Si les laboratoires tiennent tant à faire des bénéfices, c’est parce qu’ils sont tenus par des intérêts privés et qu’ils ont avant tout vocation à faire du profit, comme toute société privée. Or cela peut comporter des effets pervers car, un laboratoire, en lançant un médicament sur le marché ou en le fabriquant, devrait d’abord protéger la santé publique avant même que de penser à la notion de bénéfice. Par conséquent, il conviendrait d’intégrer ce laboratoire à l’ensemble des Services Publics, ce qui implique sa nationalisation. Les médicaments allopathiques à fort effet secondaire pourraient alors, en cas de nécessité impérieuse, être délivrés dans les services d’urgence des hôpitaux, via les pharmacies centrales de ces établissements. Et les laboratoires nationalisés pourraient entamer des programmes de recherche médicale, sous l’impulsion du Ministère de la Santé, en fonction des crédits dont il disposerait. De ce fait, l’on pourrait alors mieux connaître les effets secondaires des médicaments et mieux en étudier les conséquences sur la santé des patients, avant de délivrer des autorisations de mise sur le marché (AMM) ; alors qu’aujourd’hui, seules les sociétés qui peuvent s’acquitter des autorisations de mise sur le marché peuvent les obtenir. Il en va de même pour les vaccins, qui devraient, aussi, échapper à la logique du Marché. De plus, il serait possible de lancer des recherches pour soigner des maladies rares, qui, actuellement, n’intéressent pas les laboratoires, le marché étant trop petit au regard des investissements. L’on voudrait bien reconnaître actuellement le droit à l’Etat de vendre du haschich pour en contrôler le traffic, et pourquoi donc ne serait-il point logique que ce même Etat contrôle la fabrication et la vente de toxiques médicamenteux ? Cette proposition aurait le mérite de :
- libérer le médecin des pressions des laboratoires.
- diminuer considérablement la consommation en médicaments dangereux ou à fort effet secondaire.
- faire du malade non plus un client pour des entreprises privées, mais un individu responsable et cependant fragile, qu’il conviendrait de soigner.
- faire du médicament allopathique non pas un produit de consommation courante mais un remède d’urgence d’utilité publique.

Usage des drogues : prévention, dépénalisation, information et vente contrôlée par l’État. Les principaux usagers de drogues sont d’abord des exclus. Il faut s’attaquer au fond du problème c’est-à-dire : lutter contre la solitude, donner l’accès aux revenus et au logement. La loi de 1970 et son article L.630 qui réprime toute tentative de remise en cause de la loi, empêche tout débat public. Il faut, dans un premier temps, développer une politique d’information et de prévention débarrassée de la censure de l’article L. 630. Ensuite, il faut une distribution réglementée par la Seita pour le cannabis avec la possibilité d’en acheter que de petites quantités à la fois (toute publicité et tout marketing interdit).Pour les drogues dites "dures", il faut mettre en place une vente par petites quantités contrôlée par l’État au travers de l’institution hospitalière et une information sur les méfaits de l’usage des différentes drogues par cette même institution. Information et dissuasion doivent être les maîtres mots de ce nouveau service public de la République, leur objectif étant de vendre le moins possible. De façon générale, il faut dissuader de l’usage de la drogue par le passage d’examen de connaissance des méfaits de chaque drogue qui ne pourrait être délivré qu’à des personnes de plus de 21 ans.

Supprimer les lois d’obligation vaccinales

Interdiction de la publicité pour des médicaments allopathiques et pour la vaccination.

Comment peut-on accepter que certains médicaments jouissent de la publicité par spot télévisé ou dans les journaux ? C’est totalement incohérent et, de surcroît, dangereux quand on sait que ces produits ne sont pas sans effets secondaires ou sans effet d’accoutumance.

Réintégrer la vieillesse et la mort au sein de l’existence. Vieillesse et mort font partie de la vie, et permettent d’en découvrir le sens. D’où leur importance et la place qu’elles doivent avoir au coeur de la société. Proposer soins palliatifs et accompagnement des mourants. La mort, comme la naissance, n’est pas une maladie. C’est un événement naturel de la vie ! Il faut que ce passage se passe de la façon la plus paisible possible.

4)Éducation et solidarité : Il n’y a qu’un problème, un seul, redécouvrir qu’il est une vie de l’esprit, plus haute encore que la vie de l’intelligence, la seule qui satisfasse l’homme. Saint-Exupéry

Éduquer à la vie, en même temps que préparer à un métier. À côté d’une transmission des savoirs et des techniques qui préparent au métier, une éducation doit préparer à l’art de vivre. Développement du caractère, de la sensibilité, de l’intelligence du cœur - culture de l’écoute et du respect, de la discipline et de l’effort, de la compassion et de la solidarité - ouverture à la vie intérieure, à la responsabilité, au don de soi et à l’esprit de service - doivent compléter l’accumulation des connaissances et l’exercice de la raison.

Une éducation qui appuie davantage sur l’enseignement des valeurs humaines. Mettre l’accent sur l’enseignement du partage, de la générosité, de l’éthique, de la patience, de la solidarité, de la compassion, de la sagesse et de la discipline plus que sur les connaissances techniques. Développer que les fondements des relations humaines sont dans la coopération et le soutien mutuel, bien plus que dans la compétition et l’affaiblissement de l’autre.

Revaloriser la profession d’enseignant et créer un poste d’enseignant général au niveau secondaire. Ce professeur sera l’équivalent dans le secondaire de l’institutrice qui suit les élèves de près, établit les ponts entre les disciplines et serait chargé de l’enseignement de la citoyenneté et de l’art de vivre en société.

Promouvoir une culture de non-violence. Développer l’attitude à réfléchir et à apprendre par soi-même. Entraîner au discernement par la pratique du débat contradictoire. Armer et protéger les esprits des enfants contre la pollution mentale présente dans la publicité, la télévision ou Internet (violence, racisme, consumérisme, pornographie, mensonge, calomnie, délation...). Remettre en valeur les méthodes pédagogiques comme le compagnonnage. Revaloriser les écoles d’apprentissage et le travail manuel.

Restructurer les rythmes scolaires. Développer des pratiques artistiques, ludiques, informelles et non contraintes. Éveiller la sensibilité et l’expression artistique. Utiliser le chant, la danse, la peinture, les arts de la scène, à la fois comme outil d’expression, de créativité et de réalisation personnelle. Éveiller à la conscience de l’intérêt général, par rapport aux égoïsmes privés.

Une éducation et une information qui mettent en garde contre les facteurs destructeurs de santé. Alcool, tabac et drogues.

Introduire des cours de diététique et d’hygiène de vie dans les programmes des écoles primaires et secondaires. Actuellement, il est inconcevable que l’éducation nationale n’apprenne pas à nos enfants les bases de l’hygiène de vie et de la santé. Pourquoi ne sensibiliserions nous pas les adolescents à une alimentation équilibrée et ne mettrions nous pas en évidence les dangers d’une alimentation comme celle qu’on trouve dans les "fast-food" ? La prévention, cela consiste aussi à informer, à apprendre et à divulguer les connaissances en hygiène de vie dans le cadre des cours primaires et secondaires. Plus tôt cette prévention est effectuée, meilleure est la sensibilisation, à un âge où, très heureusement, les mauvaises habitudes ne sont pas encore complètement prises. De nos jours, au lieu de divulguer ces connaissances, malheureusement, que constate-t-on ? : des petits gâteaux ; des sodas ; des bonbons, chewing gums... On voit même dans certains établissements scolaires des distributeurs de bonbons ! Bien des parents, par manque de connaissance, ne peuvent pas, à eux seuls, instruire leurs enfants en matière d’hygiène de vie ; l’école pourrait donc se substituer aux parents et enseigner les règles de base de la santé aux enfants.

Enseigner une connaissance de base des différentes religions du monde. Ce qui permettrait la tolérance par la compréhension de la multiplicité des voies spirituelles possibles. Soutenir les grands enseignants spirituels, quelle que soit leur tradition, dans leur mission d’enseignement et d’éveil. Promouvoir les livres et la lecture des vies de sages de toutes traditions.

Éduquer aux pratiques de base de toute spiritualité : Méditation, contemplation, pratiques de chants, respect et attitude d’écoute.

Développer les enseignements des langues minoritaires et régionales.

Réinstaurer une solidarité active entre générations.

Promouvoir l’éducation à la nature.

Service civique. Tout les jeunes citoyens de l’âge de 18 ans à l’âge de 20 ans seront invités à faire un service civique de vingt-quatre mois. Ce service social sera rémunéré au salaire minimum. Durant ces vingt-quatre mois le jeune citoyen pourra expérimenter plusieurs tâches communautaires comme : service de santé (aide soignant dans les hôpitaux), services sociaux (aide aux personnes âgées et aux handicapés), pompiers, armée de paix pour l’aide aux pays défavorisés, services municipaux (voirie, ramassage des déchets, police, etc.), éducation (soutien scolaire et surveillance dans les lycées et collèges). Ce service civique sera donc une excellente façon de rentrer dans la vie active.

Instauration d’un revenu d’existence (RE) pour tous les citoyens. Il ne peut être question pour des écologistes de défendre des politiques keynésiennes de croissance. L’écologie politique défend un modèle global de décroissance écologique et n’approuve pas les fluctuations d’un productivisme sous prétexte qu’il n’est pas toujours orienté à la hausse. L’écologie ne doit pas être une contrainte supplémentaire mais une libération. Combattre la croissance doit profiter à tous, pour cela il faut d’abord une meilleure répartition de la richesse. L’important est de voir qu’on ne peut raisonner que dans le cadre d’une politique cohérente, globale. Aucune mesure ne suffit en elle-même, il faut que le résultat global soit assuré par une cohérence qui peut donner du sens, une amélioration globale de la qualité de la vie par une meilleure gestion de nos ressources. L’écologie politique propose une stratégie de passage d’un état de l’économie à un autre moins productiviste et plus durable. Le revenu d’existence (RE) pourrait être la première marque d’une économie moins productiviste que le salariat, retrouvant la dimension humaine et la dignité du citoyen. On ne peut raisonner comme si on pouvait instituer le revenu d’existence sans changer profondément tout le reste. Ce n’est pas une mesure isolée d’aide sociale, c’est l’affirmation de notre communauté humaine.

5) Économie citoyenne et infrastructures : Économie citoyenne ou de base pour les besoins. La commune doit offrir à chacun de ses citoyens un confort minimum (droit aux logement). Le département et la région doivent assurer l’accès à une vraie médecine ainsi qu’à l’information et à l’éducation. En échange le citoyen à le devoir de consacrer un certain nombre d’heures au bénéfice de la communauté tant et aussi longtemps qu’il demeure dans cette région. Les secteurs, produits et services de l’économie citoyenne sont : l’agriculture biologique, élevage non intensif (abolition de l’élevage intensif), gestion des ressources naturelles (bois, combustibles fossiles, minerais ferreux et non-ferreux, carrière etc.), transformation primaire des ressources naturelles, distribution des produits alimentaires de base peu ou pas transformés, distribution de biens manufacturés "utiles". Il faut réorienter la production vers des biens durables, plus économes, soucieuse de la santé des personnes et de leur milieu. La gestion des ressources naturelles importantes comme l’eau, l’hydroélectricité, le pétrole et le gaz doit se faire de façon concertée entre les régions concernées. Les voies d’accès matérielles (routes asphaltées et chemin de fer ) et immatérielles (fibres optiques, câbles coaxiaux et ordinateurs centraux de gestion des flux de données) sont propriété de la région et gérées par des ingénieurs choisis en assemblée.

Sortir du nucléaire civil. Arrêt de toute construction de réacteur électronucléaire. Pour les réacteurs actuellement en service il faut utiliser un mélange d’uranium appauvri (surabondant à Pierrelatte) et d’uranium fortement enrichi d’origine militaire (disponible en abondance !). Pour les déchets, le stockage souterrain sera abandonné et le prototype Phénix sera arrêté. Le retraitement chimique du combustible irradié sera abandonné au profit d’un conditionnement définitif en l’état. L’industrie du plutonium sera stoppée et, par conséquent, le centre de La Hague deviendra un centre de stockage intermédiaire. Les usines de Mox et de Melox de Cadarache et de Marcoule seront reconverties. Les déchets nucléaires d’origine étrangère quel que soit leur niveau de radioactivité seront retournés vers les clients étrangers selon les termes de la loi du 30 décembre 1991. Tous les DHA (déchets nucléaires de haute activité et de longue vie) et le plutonium (après mélange avec les DHA) présents à La Hague seront vitrifiés et stockés en surface sur place, ou retournés lorsqu’il s’agit de produits d’origine étrangère.

Pouvoir de l’ADEME renforcé. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, sous tutelle des ministères de l’Industrie de la Recherche et de l’Environnement, doit être dotée de moyens très importants.

Développer des énergies renouvelables décentralisées.

Promouvoir un vaste programme d’économie d’énergie. Stopper la promotion du chauffage électrique.

Promouvoir la cogénération (qui consiste à produire en même temps électricité et chaleur).

Développer l’énergie éolienne.

Développer l’énergie solaire pour l’habitat. Chauffage par plancher solaire direct. Chauffe-eau solaire. Production d’électricité photovoltaïque pour les sites isolés.

Développer les centrales turbines-gaz à cycle combiné.

Instaurer la gratuité des transports en commun en agglomération. L’intérêt pour l’automobile en ville deviendrait donc marginal - les rues redeviendraient des lieux de rencontres où les piétons, les cyclistes et autres patineurs pourraient évoluer et inhaler moins de gaz d’échappement. Les nouveaux bus au gaz circuleraient mieux et seraient plus nombreux. Il va de soi qu’une amélioration et une gratuité totale des transports publics sur tout le territoire de l’Ile de France et dans toutes les régions fortement urbanisées ne peuvent que contribuer pour une grande part à la diminution du trafic des véhicules privés et donc à une amélioration de la qualité de l’air et de la vie.

Réduire les déplacements obligatoires. Une politique économe en transports est inséparable d’un aménagement du territoire. Pour réduire le caractère obligatoire de nombreux déplacements de marchandises et de personnes, il faut lutter contre la ségrégation territoriale des fonctions urbaines. Il convient aussi d’améliorer la qualité de vie dans les villes pour y atténuer le besoin d’évasion. Vie de quartier, commerce, activités et loisirs de proximité, bref " Small is Beautiful", le maître mot des années 70, devrait redevenir à la mode.

Transférer au rail les transports de marchandises à longue distance.

Des techniques décentralisées, non polluantes et fondées sur des ressources renouvelables.

Abandon de projets autoroutiers.

Subventionner largement les déplacements par train. La SNCF doit rester un service public. Les entreprises privées ou publiques à caractère privé sont amenées à sélectionner les clientèles les plus rentables, ou à susciter de nouvelles mobilités, non indispensables, pour mieux rentabiliser leurs investissements. Le droit aux transports pour tous ne peut être garanti que par un service public.

6) Economie libre et habitat : Economie libre ou de jeu pour les désirs. Le monde serait bien ennuyeux sans le superflu et l’inutile ! Pour les produits et services non classés comme indispensables, il y aura une économie libre ou "super-libérale". Son fonctionnement se rapprochera d’un "jeu". Les entreprises du type "jeu" disposeront de banque SEL. Les banques SEL auront toute liberté pour émettre leur devise et pour s’étendre inter-régionalement. Elles ne devront cependant pas dépasser une certaine taille critique en nombre d’adhérents afin d’éviter l’anonymat total. Aucun intérêt ne sera versé ou prélevé. On déterminera en assemblée générale les règles de fonctionnement comme le pourcentage prélevé sur le flux monétaire afin d’assurer la rémunération des "nouveaux banquiers SELs", les plafonds débiteurs, les relations inter-SELs, etc. Une partie de la production de l’entreprise SEL sera donnée gracieusement au village-territoire (impôt) qui héberge l’entreprise et une autre partie aux employés (salaires). Les inventeurs, initiateurs, et entrepreneurs de l’entreprise disposeront donc de la plus-value pour.... Il n’y aura pas de problème de conditions de "travail" vu que ceux qui travailleront dans l’économie entrepreneuriale de "jeu" le feront pour s’amuser. Les conditions de production seront surveillées par le conseil de région afin de s’assurer qu’elles sont aux normes environnementales. Signalons que cette économie existe déjà à l’état embryonnaire. Les systèmes d’échanges locaux (SEL) et les "greens moneys" sont utilisés au Canada, en Angleterre et en France depuis plusieurs années. On trouve même un village aux Etats-Unis qui a émis son propre papier-monnaie (Ithaca hours).

Réglementer et réduire les activités des multinationales. Il faut générer localement de l’activité à un niveau optimum en respectant des normes environnementales et sociales élevées. Les théories économiques néo-libérales sont dépassées. La volatilité des ressources financières qui se déplacent très rapidement autour du monde accroît la difficulté de nombreux pays à maintenir les investissements. Les multinationales peuvent mettre en concurrence des gouvernements et ainsi obtenir des exonérations fiscales et l’abaissement des normes sociales et environnementales. Il apparaît clairement que cette politique ne profite pas aux populations les plus pauvres comme cela a été affirmé pendant longtemps. Les Nations doivent pouvoir contrôler et diriger les flux d’investissements privés étrangers, définir localement les conditions d’exécution et choisir de préférence des entreprises locales. Autonomie ne veux pas dire autarcie. Un certain niveau de commerce international est inévitable mais doit être limité à ce qui n’est pas produit sur place. Il faut accorder priorité au commerce local et régional et aux petites et moyennes entreprises et promouvoir l’autonomie locale. Les citoyens doivent avoir le droit, à travers les processus démocratiques de représentation, de promouvoir des activités économiques viables et de petite échelle et d’exercer le contrôle sur les ressources naturelles communes. Les règles du commerce national et international ne doivent pas prévaloir sur les lois qui protègent les communautés locales, l’environnement et la santé publique. Les décisions doivent être prises localement en appliquant le principe de subsidiarité.

Revaloriser l’artisan, la petite entreprise et les petites structures de façon générale.

Revaloriser l’esprit de compagnonnage et les métiers manuels.

Favoriser les commerces de proximité, créer plus de lieux de services, d’échanges et de convivialité, pour renforcer le lien social et faire reculer l’insécurité.

Une diminution à la source des déchets.

Produire et consommer localement des objets durables.

Des unités de production et de consommation à dimension humaine.

La semaine de 4 jours/30 heures sera mise en place dans un premier temps. Il n’est plus question de supporter encore les millions de victimes de l’économie actuelle, chômeurs, sans-abris, exclus. L’économie relocalisée sera durable, permettra de recréer du lien social et assurera leur autonomie aux personnes comme aux collectivités, dans le cadre d’une véritable démocratie.

Agrandir et multiplier les jardins dans les villes.

Un urbanisme à l’échelle de l’homme. Réduire les besoins en déplacements. Il faut développer l’autonomie la plus large possible au niveau régional, freiner les spécialisations de production qui suscite un double mouvement d’acheminement des matières premières et de dispersion des produits finis, rapprocher les lieux de travail, d’habitat, l’école, les services, les commerces et les loisirs.

7)Information, culture et sports : Développer la culture générale sur les chaînes publiques de télévision.

Promouvoir la création de chaînes de télévision et de radios de proximité.

Promouvoir la création de bibliothèques et de médiathèques.

Prêter des locaux aux écoles de musiques, de danse, d’arts plastiques et d’art dramatique.

Une transparence réelle de l’information. Création d’une chaîne publique d’information et de débat politique accessible à tout parti politique au prorata (en heures de diffusion) du nombre de suffrages obtenus lors des dernières élections législatives.

Le respect et la liberté des minorités culturelles.

Limiter la publicité sous toutes ses formes. La publicité est le fer de lance de l’économisme triomphant. Le harcèlement publicitaire est une négation de la dignité de l’homme. Une limitation par une forte taxation de la publicité sous toutes ses formes (affichage, presse et prospectus) est une mesure fondamentalement écologiste.

Créer un nouvel indice de développement pour remplacer le PNB. Nous devons adopter une approche beaucoup plus fine pour mesurer notre bien-être. Un indice basé sur le "bien-être" plutôt que sur le "bien avoir", un indice de "satisfaction" plutôt que de "consommation". En remplacement des PIB et PNB, cet indice permettra d’apprécier la qualité du développement en termes sociaux et environnementaux. La méthode de calcul actuel du PIB ne mesure pas la qualité de la vie, le progrès social, la réduction de la pauvreté, le développement humain ou la qualité environnementale. Les tâches importantes comme s’occuper des enfants et des personnes âgées ou le travail au foyer ne se voit accorder aucune valeur. D’autre part, d’importantes subventions sont accordées à des transports qui détruisent les habitats naturels au détriment de la production et du commerce local.

8) Défense et relations internationales : Une réorientation du budget de la défense et de ses actions. Une participation active à l’aide aux pays défavorisés qui en ont fait la demande (Armée de paix).

Un abandon de la force nucléaire stratégique. Cette question fondamentale doit faire l’objet d’un débat national et être soumise à un référendum.

Fabrication des armes sous contrôle d’une commission de l’Assemblée Nationale.

Réintroduire les droits de douane pour préserver les marchés nationaux, en particulier agricoles.

Aides et coopérations ciblées auprès des pays les plus pauvres. Priorité au programme visant à la sécurité alimentaire. Stabilisation des marchés mondiaux des produits agricoles et des matières premières. Pour une véritable coopération visant l’autonomie alimentaire des populations. La coopération Nord-Sud est aujourd’hui négligée par l’Union européenne. Écrasés sous le poids de la dette et contraints à des politiques d’ajustement structurel par le FMI les pays du tiers-monde s’enfonce dans le sous développement. Il faut annuler les dettes des pays les plus pauvres (sauf si cela favorise des régimes dictatoriaux) qui les contraignent à une stratégie d’exportation qui pousse à la surexploitation accélérée des ressources naturelles. D’autre part, il faut réaffirmer les accords de Lomé (ces accords définissent des conditions d’accès privilégiés aux marchés européens pour les pays d’Afrique, Caraïbes, Pacifique, anciennement colonisés par les États membres de l’Union, ainsi que des mécanismes de stabilisation des cours de leurs produits d’exportation. Cette convention se trouve mise à mal depuis que les pays européens ont ratifié les accords de Marrakech, créant l’OMC). Il faut aussi accroître l’aide aux ONGs, les mouvements en lutte pour l’émancipation humaine et pour le respect de l’environnement naturel. Privilégier les transferts de technologies "propres" et des modèles de développement les moins prédateurs possible pour l’environnement.

Moraliser la politique extérieure de la France. Les gouvernements français, de droite ou de gauche, se précipitent chez les dictateurs du monde entier pour ouvrir à nos industriels quelques portes d’un vaste marché potentiel qui, s’ils aboutissent, seront payés par la COFACE ! Il faut démanteler tous les réseaux français, parallèles ou souterrains, de ventes d’armes, en commençant par les pays non démocratiques. Il convient de restaurer le débat parlementaire sur la politique étrangère et renégocier les accords de défense qui nous lient à certains pays africains en proposant une suppression progressive des contingents d’intervention. Il convient aussi qu’il y ait un strict contrôle parlementaire des exportations d’armes et un arrêt de la garantie COFACE. D’autre part, les États-Unis d’Amérique imposent leur modèle au reste du monde. Il faut rompre avec l’hégémonie américaine et contribuer à changer la donne en matière de paix et de sécurité sur le continent européen comme, à plus long terme, dans le monde. Il faut revoir les règles du jeu mondial pour fonder un nouveau contrat social universel.

Démocratisation des instances internationales. Rénovation de l’ONU par l’attribution de sièges permanents au Conseil de sécurité aux États les plus peuplés (Inde, Brésil, Japon...) et suppression du droit de veto des "superpuissances". Remplacement du FMI, de la Banque mondiale et de l’OMC par des organismes internationaux démocratiques chargés de mettre le commerce au service du développement "soutenable" et soumis aux directives politiques de l’Assemblée générale des Nations unies. Participation des ONGs aux institutions internationales. Contrôle parlementaire sur les politiques poursuivies en matière d’aide au développement en impliquant les acteurs sociaux concernés, associations et syndicats.

Soutenir la démocratie. Privilégier l’aide et le commerce avec les démocraties naissantes. Soutenir les mouvements démocratiques dans les pays totalitaires. Élaboration d’un droit international des minorités. Devoir de soutien et de solidarité au bénéfice de populations victimes d’atteinte aux droits humains. Les politiques économiques actuelles promues par la banque mondiale et le FMI redistribuent les ressources des pauvres aux riches ! Le remboursement de la dette est une monumentale escroquerie et a eu comme conséquence le transfert de la richesse des pays pauvres vers les riches créanciers du nord. Les pays riches ont profité pendant des années des ressources naturelles du sud en les sous payant. Ils ont, de fait, contracté une dette écologique envers les pays du sud.

Un juste équilibre des relations Nord-Sud. Développer une plus grande générosité dans nos relations aux pays pauvres par des aides ponctuelles et sur le terrain. Multiplier les actes symboliques de fraternité trans-frontières. Ces actes peuvent provoquer une prise de conscience et entraîner de nouveaux comportements.

Soutenir les entreprises de commerce équitable.

Une construction politique européenne afin de créer une zone d’échange qui s’autonomise par rapport au marché international et qui privilégie le qualitatif sur le quantitatif.

Lutter contre la brevetabilité des espèces vivantes.

Une reconnaissance du gouvernement Tibétain en exil. Le Tibet est un pays qui était indépendant depuis l’an 127 av. J.-C. En 1949, la Chine, en lançant son Armée de Libération Populaire, a enclenché un processus d’assimilation de cette ancienne civilisation. L’occupation du Tibet est un acte d’agression en violation du Droit international. Le Tibet, bien qu’en retard en termes de progrès matériel, menait une vie heureuse qui le satisfaisait. Son peuple était tourné vers le développement spirituel. De 1951 à 1978 plus de 1,2 million de tibétains a péri du fait de cette occupation. Un transfert de population chinoise intensive est en train d’assurer une "solution finale" au problème tibétain. L’occupant pratique depuis un demi-siècle l’emprisonnement politique, la torture, la destruction d’une culture, l’avortement forcé et la discrimination en matière d’éducation et de soins médicaux. Il est plus que temps que la patrie des droits de l’homme reconnaisse le Tibet comme pays colonisé par la Chine, reconnaisse le gouvernement tibétain en exil et demande officiellement à la Chine d’accepter l’ouverture de négociations, sans conditions préalables, sur le futur statut du Tibet.

9)Justice, administration et police : Multiplier les juges de paix et médiateurs qui jugent sur l’esprit plus que sur la lettre.

Simplifier l’administratif, aussi bien pour le particulier que pour l’entreprise.

Une simplification des textes de loi.

Sécurité urbaine. Création de lieux de médiation, actions cohérentes des différentes institutions et des services publics agissant sur le terrain. Priorité à la réinsertion des jeunes délinquants et à l’éducation. Modification radicale de la loi de 1970 sur les stupéfiants afin de faire reculer les économies mafieuses et pour une meilleure prévention des risques liés à la toxicomanie. Protéger les individus de l’exclusion et impulser un nouveau mode de développement local.

Conclusion : Malgré les catastrophes écologiques, les modifications climatiques, la pauvreté croissante, le renforcement du pouvoir des puissants au mépris de la vie sous toutes ses formes, aucune mesure politique sérieuse n’a été prise par les gouvernements successifs. Si rien ne change, nous courons tout droit à des catastrophes majeures. Il est donc urgent d’agir, si nous voulons sauver ce qui reste de notre environnement et de notre humanité. Nous aspirons à une vie simple dans un environnement sain, convaincus que l’être humain a, en lui même, le potentiel d’accéder au bonheur, et que l’effort pour l’accumulation de biens matériels constitue un obstacle à la réalisation de ce potentiel.

L’idéologie économique, grâce au prodigieux matraquage médiatique n’est plus considérée comme une idéologie, c’est même pour certains - Fukuyama et les néo-conservateurs - "La fin de l’histoire". Selon eux, nous n’avons pas le choix. Nous devons, bon gré ou mal gré, nous soumettre à la loi du marché, à la main invisible telle qu’inventée par Adam Smith. La sacro-sainte économie capitaliste, nouvelle religion qui impose sa domination à l’ensemble du globe ! Toute puissante elle détruit la planète : pollution des éléments naturels, déforestation, création d’organismes génétiquement modifiés... Non contente, elle asservit et exclut des populations entières. Pour maintenir son dogme, elle donne à chacun un contrat social se limitant à : se plier ou être brisé. Le système éducatif, la publicité, les médias, conditionnent les esprits, violent la liberté de pensée et dictent les modes de vie. Face à la peur de l’exclusion la soumission à la loi de marché devient totale et l’individualisme, la compétition se développent. L’indifférence face à ceux qui sont victimes de la misère se banalise.

Toutes les sociétés finissent par s’écrouler. La nôtre est un peu comme ces "programmes de recherche" qui finissent par devenir stériles. Il faut alors accepter de nouvelles idées parce que les précédentes n’ont plus rien à donner. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir que toutes les autres sociétés ont subi le même sort. L’exemple de la Cité grecque, ou celui sans doute encore plus frappant de la chrétienté médiévale, au XIIIe siècle, au temps de saint Louis et de saint Thomas. À cette époque, les gens devaient croire que la chrétienté était une réalité éternelle, et puis elle s’est effondrée relativement vite. L’idée que nous représentons le sommet de l’histoire humaine n’est qu’un préjugé, un mythe parmi d’autres. Le néo-libéralisme, aboutissement de cinq siècles d’histoire du capitalisme, ne peut perdurer éternellement. Le commerce et donc la consommation ne peuvent être une finalité. Les financiers ne doivent pas décider de l’avenir des hommes. D’autant plus que la philosophie qui les animent, le plus souvent, est matérialiste et nihiliste. Il s’agit de replacer l’ordre des priorités. L’homme ne peut pas vivre sans spiritualité, c’est même le sens profond de l’existence humaine, étant donné que l’être humain est le seul être sensible à être conscient de sa finitude. Mais qu’est-ce que la spiritualité ? C’est un ensemble de croyances qui considère que les êtres sensibles sont animés par un esprit qui perdure, d’une façon ou d’une autre, après la mort. Elle s’oppose à une vision du monde qui considère l’esprit comme un épi-phénomène de la matière, à "l’homme machine". Toutes les religions en sont des expressions adaptées aux différentes cultures de l’Humanité. Vient ensuite une éthique d’où découlent des valeurs humaines et environnementales. Puis la gestion de la cité des hommes - la politique - doit s’exprimer en accord avec des valeurs humaines justes, au sein d’une réelle démocratie, et non pas dans une démocratie hypocrite tenue par les commerçants-financiers. Enfin, après une spiritualité, une morale et une politique réellement démocratique, le commerce trouve sa place. Une voie existe, ni néo-libérale, ni totalitaire et forcément démocratique qui renoue avec notre nature profonde et notre mère à tous : la Terre. On pourrait s’arrêter de s’agiter, de consommer, de polluer pour réfléchir, parler, partager et peut-être alors redécouvrirons-nous nos vraies valeurs, notre vertu et notre sagesse fondamentale pour repenser nos façons d’agir, notre travail, nos relations avec autrui et avec la nature. Les grands rassemblements de Seattle, Millau, Prague, Nice, Göteborg et Gênes sont les signes d’une civilisation qui est en train de mourir. Les néo-ruraux, les eco-villages, les SELs, les médecines alternatives, l’agriculture biologique, l’influence croissante de certaines traditions orientales comme le bouddhisme et le rassemblement de Porto Alegre sont les prémices d’une civilisation naissante. Seule grande idée neuve de la fin du 20ième siècle, l’écologie politique offre à tous la perspective d’une société dans laquelle le cœur et l’intelligence, le corps et l’esprit, l’être individuel et l’être social trouvent leur place.

Lorsqu’un seul homme rêve ce n’est qu’un rêve. Mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une réalité. Hundertwasser

Le début de l’écologie se situe dans l’esprit.

Liberté, égalité, fraternité, démocratie, laïcité, solidarité, non-violence & force de la vérité.

Marc Jutier marc.jutier@free.fr


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message