La candidature antilibérale de José Bové

lundi 19 mars 2007.
 

Déclaration des Collectifs unitaires de Franche-Comté (Doubs, Jura, Haute-Saône et Belfort) les 16 et 17 mars 2007.

Après la tentative avortée d’imposer aux Collectifs, la candidature de Marie Georges Buffet, secrétaire générale du PC, cette organisation s’est retirée du Collectif National unitaire.

Dès lors, l’instance provisoire de la Coordination nationale des Collectifs unitaires antilibéraux, composée d’organisations et de personnalités cooptées entre elles (et devant s’élargir aux représentants des Collectifs par Région après les 20/21 janvier) a connu un énorme flottement. S’arc-boutant sur son mandat initial de réussir « l’arc de la Gauche antilibérale », elle a souhaité maintenir la possibilité d’obtenir une candidature unitaire, alors même que LCR et PC la refusaient.

Fit alors irruption, issue de la base, sollicitée par tous ceux qui ne se résignaient pas à la division, y compris parmi les militants de la LCR et du PCF, une pétition signée par des milliers de militants portant au débat la candidature de José Bové. Une partie du Comité National, qui ne pouvait, dès lors, qu’en débattre, ne la fit pas sienne, arguant qu’elle allait ajouter de la division à la division, les diviseurs étant mis sur le même plan que les partisans d’une candidature unitaire de rassemblement.

Les 20 et 21 janvier, la réunion des Collectifs locaux imposait la candidature de José Bové. Ce ne fut qu’une demi-victoire. Le Comité national réussissait à maintenir des conditions qui corsetaient quand même cette candidature, risquant de la réduire à un instrument de pression pour tenter, encore, de faire revenir le PC et la LCR et, par conséquent, de les faire renoncer à leurs candidatures respectives. C’était là, sous-estimer le poids des appareils, leurs réflexes identitaires et leur concurrence sur l’échiquier électoraliste. Aujourd’hui, nous faisons le constat de ce qui était prévisible : malgré de nombreuses convergences autour de la Charte et des 125 propositions élaborées en commun, malgré la profonde aspiration populaire à l’unité, ces ralliements-là ne se sont pas réalisés autour d’une candidature de la Gauche antilibérale.

La candidature de José Bové est unitaire, et la seule unitaire, parce que c’est là que se sont confirmées la diversité et la richesse des courants investis dans le NON de 2005, et que s’est affirmée la dynamique d’un mouvement porté par la base, soutenu par les Collectifs locaux, par des associations issues des quartiers populaires, par des citoyens qui reprennent intérêt à la politique, par des militants encartés inquiets de la dérive de leurs appareils. C’est l’existence de ce mouvement-là qui sera porteuse de transformation sociale, débarrassé des calculs de ralliements d’organisations dont l’objectif est ailleurs.

Si l’unité est un combat, cela signifie d’abord qu’il convient de construire un rapport de forces démontrant, lors de la campagne présidentielle, l’inanité des candidatures partisanes et la pertinence du rassemblement unitaire. Seule la candidature de José Bové est légitime pour les Collectifs unitaires antilibéraux. Tout doit être fait, si elle obtient les 500 parrainages pour que le score dépasse les 10 % et ce, malgré les divisions qui lui ont été imposées.

Pour éviter que les embûches que l’on vient de connaître se reproduisent, nous devons fonctionner de manière démocratique ; des règles clairement débattues doivent prévaloir, aussitôt après la campagne présidentielle, faisant en sorte que la Coordination nationale soit l’émanation directe des Collectifs, évacuant les tentatives de tractations au sommet. Cette tâche est primordiale pour le devenir du mouvement unitaire de la Gauche antilibérale et de transformation sociale.

Il n’y a pas d’alternative crédible sans construction d’un mouvement démocratique exemplaire qui affirme son indépendance vis-à-vis des appareils politiques. Il n’y en aura pas non plus, à moyen terme, sans une traduction et une reconnaissance politiques de notre courant. Présentement, nous tirons notre pleine légitimité des forces populaires qui nous soutiennent et que nous mettons en mouvement, dans la continuité du NON au TCE, pour une politique radicalement nouvelle en France, en Europe et pour la planète.


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