MES PREVISIONS POUR 2017

jeudi 19 janvier 2017.
 

« Attendez-vous à savoir … » (1). Pourquoi ne publierais-je pas moi aussi mes prédictions ?

Opérant par thèmes, à travers les évènements qui ont ponctué l’année 2016, je vais donc esquisser ma vision des choses.

Le merveilleux, les boules de cristal, les soucoupes volantes, le complotisme et les illuminati seront peu représentés. Désolé d’en décevoir certains. On fait ici dans le rationnel, le besogneux, le café américain et le sandwich de super marché, sans même un portrait de petit père des peuples au dessus du bureau. Et bien sûr Poutine ne me file rien.

Voir nombre de gens lassés, passifs, et résignés, prêts à tout accepter, mais cherchant à montrer quand même qu’ils auraient tout compris, ne fait plus rire. Plus passif et plus manipulé, tu meurs…Comment redonner de l’espoir ? Difficile d’oublier le terrorisme (2), par exemple, cette manifestation d’une guerre déclarée ailleurs. Dire et accepter que l’on soit en guerre c’est aussi admettre que l’on subira les coups de « l’ennemi »....

La guerre au Moyen-Orient

Bien qu’une situation de conflits se soit développée ailleurs, notamment en Afrique du nord, c’est dans cette région, en guerre de fait depuis la fin de la seconde guerre mondiale, qu’ont lieu actuellement les principaux combats et massacres de populations. La situation conflictuelle est telle, entre les divers intervenants et acteurs, que beaucoup évoquent, comme Wladimir Fédorovsky (3), la naissance d’une troisième guerre mondiale.

La Syrie, étrange dictature d’Alaouites, voyait une fois de plus, sa population se révolter. L’influence de certains pays musulmans fit pencher la balance, chez les révoltés, en faveur des groupes islamistes. Et, comme on le sait, Daesh se retrouva vite renforcé, capable d’établir un état entre Syrie et Irak.

Les « pays occidentaux » ne purent réitérer, au nom de la démocratie et de l’humanisme, le type d’intervention dont ils avaient été précédemment les auteurs en Lybie où l’élimination de Khadafi avait finalement fait place aux chaos Et, comme précédemment, en Irak, des groupes islamistes radicaux avaient surgi.

L’affaiblissement des Etats-Unis apparut clairement à l’ occasion de cette guerre en Syrie. Après s’être engagé à intervenir sur le terrain si l’armée d’Afez El Assad employait des gaz neuroleptiques, devant des preuves irréfutables cette fois, l’administration Obama recula piteusement. Ce qui évita, soit dit en passant, une intervention militaire désastreuse que la France, comme en Lybie, avait soutenue (4).

Dans les interstices de cette guerre seuls les Kurdes tirent leur épingle du jeu. Aux marges du Kurdistan des alternatives sociétales ont surgi, et les femmes y occupent un rôle important. Un tel sujet mériterait plus qu’un article mais ce sera pour une autre fois.

Et donc, parallèlement à la faiblesse américaine, on assistait au « retour de l’Empire », nous voulons dire ici la Russie.

La Russie contre attaque

La faillite du capitalisme d’état, de ce qui faisait la marque du « bloc soviétique » en 1989 consacre la victoire apparente des Etats-Unis et de l’idéologie libérale. N’était-ce pas là la fin de l’Histoire ? L’ancien ennemi vaincu, devenu la nouvelle Russie de Eltsine, était destiné à être mis en coupe réglée. Et elle fut bientôt à genoux, en faillite en 1998 (5). Mais de la même façon que sur le plan militaire les armées de Napoléon ou d’Hitler se diluèrent dans les steppes russes, les capitalistes occidentaux se sont heurtés à la jungle d’un état sans droit clairement établi, en proie aux maffias, aux guerres de requins entre nouveaux riches. Petites guerres et petits meurtres qui ne sont pas sans rappeler, illustrant la montée du capitalisme au XIXe siècle, certaines pages de Zola ou de Balzac.

Le sursaut nationaliste concerna aussi les nouveaux propriétaires russes de l’Etat, les apparatchiks recyclés et fortunés, aux intérêts menacés par l’étranger, même si d’énormes capitaux continuaient leur flux vers Londres. Ils eurent la force d’un dernier coup de rein en allant chercher un brave employé du KGB alors en vacances à Biarritz. Il devait bien sûr rester à leur botte. On sait ce qu’il en advint. Poutine se révéla un redoutable et déterminé stratège. La démocratie en subit le contre coup. Face aux sanctions économiques des grandes puissances occidentales – qui ont autant d’effet sur le gouvernement russe que l’eau sur les plumes d’un canard - le redressement économique se poursuivait. Le gaz, le pétrole, les minerais représentaient, malgré la versatilité des cours, une base solide. Une fierté nationale retrouvée, soigneusement entretenue, fait aujourd’hui oublier aux yeux d’une grande partie de l’opinion russe ces « petits » inconvénients que sont par exemple les assassinats d’opposants ou de journalistes. La jeunesse russe, sans réflexion, grogne de plaisir devant une auge mieux remplie.

Certes la puissance économique de la Russie est bien faible par rapport à celle des pays occidentaux. Mais si l’Allemagne est puissante elle n’a pas une armée solide. Celle de Poutine est rompue aux combats depuis des décennies. Et c’est avec cette force de frappe que le Kremlin s’impose aujourd’hui. L’intervention de parachutistes à Pristina pendant les guerres de Yougoslavie avait déjà montré les limites de ce qui était acceptable pour la Russie (6). Les guerres dans les ex républiques soviétiques du sud de « l’empire », la crise en Ukraine, renforçait la stratégie occidentale du glacis : de fait la Russie se retrouvait encerclée par des pays faisant jadis partie de l’Urss, et qui, désormais intégraient l’Otan.

Le maître du Kremlin, le petit voyou parvenu, l’employé effacé, se révélait un redoutable stratège, un homme déterminé, dissimulant jusqu’au dernier moment certaines de ses véritables intentions mais capable de saisir au vol toutes les opportunités.

La diplomatie russe se redéploie. Les services secrets retrouvent leur efficacité, influençant en sous main le déroulement du jeu politique occidental. Peu à peu la Russie enfonce des coins dans les lignes de ses ennemis. Alors que l’Union Européenne se délite, la Bulgarie, qui en fait partie, se rallie à son paternel allié de toujours.

Au Moyen Orient la Russie devient maîtresse du jeu, tentant d’édifier une alliance inattendue entre elle, l’Iran et la Turquie (membre de l’Otan). En mer de Chine, les flottes des deux états, russe et chinois, se déploient pour des manœuvres communes.

La Syrie, l’accès à la Méditerranée toujours convoité depuis le temps des tsars, était le terrain qu’il fallait tenir. Le remake de ce qui s’était passé en Lybie où les Occidentaux avaient mené la danse, était cette fois évidemment inacceptable pour la Russie qui considérait Afez el Assad comme un allié incontournable. Qu’importait les massacres pour un Etat qui en avait tant perpétré et en masse pendant des décennies !

L’affaiblissement des Etats-Unis

L’affaiblissement des Etats-Unis va de paire avec la crise de 2008 qui n’est toujours pas terminée. Certes on voit apparaitre un monde multipolaire. Mais la crise économique n’épargne cependant personne. Et c’est aux Etats-Unis que se trouve encore le cœur du système. Les principales institutions internationales sont encore aujourd’hui sous leur influence que ce soit l’OTAN ou le FMI.

Or cette puissance apparente n’a rien pu faire et ne peut toujours rien pour remédier à ladite crise qui s’avère systémique. Tout au contraire l’administration Obama s’est contentée de remettre les clés aux banquiers qui en étaient les responsables. Comment des thuriféraires capitalistes sans imagination ni réflexion pourraient-ils réformer un système si mal en point ? Quant à l’OTAN les Etats-Unis ont échoué à impliquer militairement une Union Européenne impuissante. Une Europe qui reste sans unité malgré le ralliement de Sarkozy à l’OTAN (8) et au bord de l’effondrement.

Découragée, l’administration Obama s’en était détournée

L’affaiblissement de l’organisation militaire atlantique se trouvait corroboré par la défection de fait de la Turquie, pièce importante de son dispositif, qui s’est rapprochée de Moscou dans une étonnante alliance de circonstance susceptible de durer.

Quoiqu’en dise officiellement les chiffres manipulés (9) l’économie américaine se porte mal et la société toute entière ressent un grave malaise social (10).

Les élections présidentielles américaines, comme dans d’autres pays, sont l’occasion d’un pied de nez de l’électorat face à la « gentry » des banquiers plutôt favorables au Parti Démocrate. Les succès de Bernie Sander, contre Hillary Clinton, au premier tour des primaires donnaient déjà le ton d’une prévisible impertinence.

Que dire des prétendues « options » du clown populiste nouvellement élu ? Elles restent encore pour la plupart au niveau de l’esbroufe, irréalistes et inapplicables, comme par exemple l’argument populiste évoquant une réindustrialisassions du pays par le rapatriement des entreprises américaines installées à l’étranger. On sait bien que l’augmentation des prix qui en découlerait serait alors encore plus insupportable dans un pays où les riches sont certes de plus en plus riches mais où les pauvres sombrent dans une misère digne des pays du tiers monde.

Aux abois, face à une Chine elle-même minée par une crise financière, mais encore plus agressive et conquérante, l’ombre d’un rapprochement avec la Russie, déconcertante et tout à fait improbable, reflète surtout le désarroi des Etats-Unis.

Trump et ses conseillers se préparent donc à un affrontement avec la Chine.

Le déclin de l’idéologie libérale

La chute de l’Union Soviétique et du bloc « socialiste » n’a pas marqué le triomphe du capitalisme libéral, quoiqu’on en ait dit, mais tout au contraire une étape du déclin du capitalisme tout entier. Mais les thuriféraires du système ne pouvaient manquer d’exprimer leur joie triomphale. Ils avaient fini par croire leurs propres mensonges, peaufinés au fil du temps et des épreuves. Comme par exemple celui qui voulait faire croire que les pays de l’est illustrait dans les faits ce que qu’était le « socialisme » ou le « communisme ». Cet ectoplasme mystificateur toujours brandi, de ce qui n’était en réalité qu’une forme de capitalisme d’état, restait cependant un élément fondamental du système idéologique libéral qui puise son ressort et son renouveau dans l’existence d’une opposition même radicale.

A présent cette opposition n’existait plus. Ou plutôt celle qui existait était inacceptable car le système n’était plus en capacité de l’intégrer. Et ceux qui remettent en cause « les lois de l’Emprire », comme au temps de Dioclétien doivent être éliminés.

Le système capitaliste est entré dans une période de crises mortifères.

Autant elles sont fortes et menaçantes, autant elles restent niées, minimisées. Le dernier argument, de plus en plus « léger », est toujours le même : malgré toutes ses imperfections, et ces « réformes indispensables », ne vivions nous pas dans « le meilleur des mondes » ?

Les lignes bougeaient cependant en laissant apparaitre des intérêts contradictoires entre les états, en suscitant même des révoltes aux quatre coins de la planète.

Gauche et Droite se confondaient, Janus et défenseurs d’un même ordre capitaliste.

Les institutions se retrouvaient mises en question. Les peuples, lassés, ne se comportaient plus comme ce que l’on attendait d’eux. Les votes étaient détournés pour manifester une confuse opposition souterraine de plus en plus radicale. Certes on savait bien et depuis longtemps que la démocratie libérale n’était qu’une façade derrière laquelle commandait la dictature de l’argent. Mais on l’acceptait comme moindre mal face à aux totalitarismes. Néanmoins le jeu politicien, où la même élite de droite ou de gauche, se montrait en spectacle, prétendant représenter le peuple, n’intéressait plus personne, finissait même par susciter la colère. Et dans ce cas de figure deux options antisystème émergent : l’une constamment et férocement combattue, fragile et évanescente, est la quête d’une démocratie directe, l’autre, plus acceptable pour sauver le système, se résume à la recherche d’un chef et d’un état fort.

Une période d’échéances électorales significatives en Europe

Comme ailleurs la crise en Europe se déroule parallèlement à celle, systémique, qui touche tout le système capitaliste. Tant que les affaires marchaient, les questions politiques et institutionnelles, non résolues, pouvaient passer au second plan. Mais les exactions ou les approximations jadis souvent tues, comme par exemple le financement de l’adhésion de la Grèce par les banques allemandes au début des années 2000, devenaient de plus en plus intolérables au fur et à mesure que les pressions budgétaires se faisaient sentir et que les peuples prenaient conscience d’une situation où ils étaient bien sûr les premiers à être mis à contribution. Après 2008, deux options émergèrent peu à peu au fil de longues années d’échecs : s’en tenir à la TINA et aux préceptes des néo libéraux (11) ou revenir à une politique keynésienne, et laisser filer les déficits budgétaires.

Cette dernière option a prévalu d’abord aux Etats-Unis qui bénéficient de la monnaie dominant encore l’économie mondiale.

Pour l’Union Européenne, écartelée entre un sud « pauvre » et un nord « riche », c’était plus compliqué. Car l’Allemagne faisait son crédo de l’équilibre budgétaire. La BCE sous la conduite de Mario Draghi sauta le pas et fit actionner la planche à billets. Les résultats sont mitigés et l’argent attirant l’argent, tout le pactole, comme on le sait, se retrouve finalement en Allemagne.

Cet argent de la BCE sert essentiellement à renflouer les banques, et indirectement ou non, à alimenter la spéculation financière, seule activité rentable pour nos traders et investisseurs du XXIe siècle.

En première ligne géographiquement parlant, l’Europe doit aussi faire face aux séquelles du conflit au Moyen-Orient, à un phénomène qui touche une grande partie du monde : les migrations de populations dues à la famine et aux guerres. C’est devenu avant tout un enjeu de politique interne car il est bien évident que l’arrivée de quelques centaines de milliers d’immigrants serait tout à fait acceptable pour un continent de 500 millions d’habitants.

Evoquer l’Italie, troisième puissance économique de l’Union Européenne, nous permet d’entrevoir des évolutions qui ont lieu dans toute l’Europe. C’est tout d’abord à un état au prise avec un énorme déficit budgétaire, où de grandes institutions financières battent de l’aile (12). Mais, du point de vue de la recomposition politique, elle a préfiguré le changement du paysage politique qui affecte tout l’Europe. Du bipartisme de fait, entre un Parti Communiste devenu « social-démocrate » et la Démocratie chrétienne, devenu caricature de l’immobilisme – le fameux « transformisme » ! -, on est entré dans un monde politicien recomposé où est apparait une troisième force, le populisme.

Même si les circonstances et les hommes ne sont pas les mêmes, l’arrivée de Berlusconi au pouvoir avec l’appui de l’extrême-droite, n’était pas sans évoquer l’esbroufe, les discours creux, et les simagrées d’un Mussolini. Les vieux partis se sont écroulés sans que quiconque ne viennent les regretter. Ainsi la place était disponible pour d’autres fantaisistes, comme ceux qui avaient créé le « mouvement cinq étoiles ». Le nouveau personnel politique « citoyen » qui avait semblé émerger, retombait, comme c’était prévisible, dans les vieux travers de la corruption du monde politique (13). Quant au peuple italien il ne rata pas l’occasion d’un référendum pour bouter du pouvoir Matéo Renzi.

En France le bal des remplaçants s’est ouvert

Sortons les sortants ! Les vedettes de la politique française ont pris un rateau. On n’est même plus sûr qu’ils reviennent au premier plan comme c’était dans les habitudes de jadis, au temps des Giscard, des Mitterrand, des Chirac inamovibles. Bien qu’on ne s’attende guère à un come back de Giscard d’Estaing, on reste quand même dubitatif. Des dynasties existent toujours comme celle des Le Pen, dont l’ancêtre était déjà parlementaire en 1956. L’héritière se heurtera au « plafond de verre »…

Pas de Hollande aux prochaines présidentielles. Pas de Sarkozy non plus. A droite on aura, casqué ou non, le sosie de Voldomore, dont le type de programme rétro n’est même plus défendu par les conservateurs des autres pays européens.

Une pléthore de candidats à gauche est apparue sans peur de la veste monumentale que le vainqueur des primaires du parti socialiste va prendre à l’élection elle-même. On n’a toujours pas Bayrou comme candidat à l’heure où nous écrivons. Mais, tel Bennahmias on a toute une brochette de « has been », dont on peut penser qu’ils sont là pour amuser la galerie.

Car les médias sont bien décidés à mettre le paquet pour cette « démonstration de la démocratie ». Débats sur le sexe des anges, petites phrases, commentaires interminables sur des futilités….On organise la claque. On prépare l’opinion.

Le fils à maman se présente et devient la coqueluche des médias. Belle présentation. Sourire, gesticulations, tasse de thé chez mémé…. Ni trop à gauche ni trop à droite. Il lui manque encore un mickey en peluche sous le bras. Non, Madame Michu, même s’il lui ressemble vraiment, il n’est pas le petit neveu de Lecanuet (14) en marche.

Il faut intéresser le bon peuple à des joutes où tout le monde sait qu’il n’en sortira rien de concret sinon de nouvelles pressions sur les démunis. Au passage notons que les deux tiers de l’électorat ne sont pas représentés au Parlement. L’extrême-droite a le vent en poupe. Comme les populistes des années 1930 elle sait être changeante, pragmatique et démagogue. Elle n’est ni de droite ni de gauche, mais tout à la fois.

Le noyau de son argumentation réside dans l’exclusion d’une partie de la population (« les étrangers ») qui serait la source de nos malheurs. En les éliminant, les « vrais Français » restant auraient bien plus de miettes du gâteau. C’est simple, simpliste. Mais ça marche auprès d’une partie de l’opinion. Cela dit on ne verra jamais les représentants du Front National manifester contre l’injustice sociale, la défense des droits des plus démunis.

La bouffonnerie politicienne jure de plus en plus avec ce que le peuple demande dans ses accès de révolte. Tout comme est grandissante la lassitude à l égard des médias tributaires de l’audimat et des puissances d’argent (15). Une volonté de changement du système de la représentativité est dans l’air.

Le mouvement Nuit Debout l’a montré même s’il n’est pas allé plus loin dans la volonté de transformer la société. A tel point que certains candidats évoquent dans leur programme la possibilité d’une révocation des élus.

Mais vous vous demandez peut-être qui va être élu président. Question facile et réponse facile : cela n’a guère d’importance car, de toutes façons, les vraies décisions sont prises ailleurs qu’à l’ Elysée ou Matignon. Elles sont l’objet des conciliabules des grands entrepreneurs qui font la fortune – enfin celle de certains…- de notre pays.

Certes la Grèce est un petit pays mais on a vu ce que pesait un gouvernement opposé aux manœuvres de la Finance européenne.

Plein de contradictions, et bien que cela ne soit pas dans ma culture, pour une fois j’irai quand même voter. Pour Mélenchon. J’entends déjà les injures et les quolibets. En désaccord sur nombre de points avec l’ex sénateur : Cuba, la Syrie… l’hypothètique politique néo keynésienne qu’il mettrait en place ferait rapidement basculer tout le système. Ne surgiraient-ils pas du chaos de nouvelles fleurs ? Sans trop d’illusions quand même…

Ah vous aussi, je vous vois, déçu, avec la baboune, résigné et silencieux, devant votre bout de galette, prêt seulement à vous biturer à la prochaine rencontre du Paris Saint-Germain contre Marseille !

Il y a certainement bien d’autres moyens de réagir, et de façon ludique, contre un ordre établi où notre destin serait de crever à petit feu d’ennui, de solitude, de misère. C’est dans la rue, par des associations agissant sur le terrain, en réquisitionnant les entreprises, en les transformant pour répondre aux besoins et non pas au profit que l’on s’en sortira.

Tisser des liens au niveau local entre les producteurs et les consommateurs, faire preuve de solidarité, accueillir des réfugiés à Nice ou ailleurs, manifester autant qu’il est possible notre défiance et notre opposition au système en soutenant même de façon symbolique, ceux qui luttent pour une autre vie.

Pour 2017, avec Nostradamus, je vous vois donc imaginatifs, généreux et et corrosifs.

NOTES

(1) C’était là une expression fameuse de Geneviève Tabouis (1892-1985) chroniqueuse radiophonique célèbre jusque dans les années 1960. Elle commençait toujours son commentaire de politique internationale par « Attendez-vous à savoir » de sa voix aigrelette caractéristique.

(2) Sur l’origine du terrorisme et les manœuvres des services américains on connait aujourd’hui un certain nombre d’éléments que les médias n’ont guère diffusés. Voir certains de mes articles comme « De Golem en Scylla » sur AgoraVox.

(3) Wladimir Fédorovsky, écrivain, ancien diplomate russe, bien informé de la politique du Kremlin, expose la théorie d’une troisième guerre mondiale déjà engagé, opposant Occident et Russie d’un côté, contre « l’islamisme » de l’autre. Mais analyse t-il suffisamment cette composante islamiste faite de diversités et d’intérêts souvent divergents ? Les conditions économiques et sociales des peuples, qui ne cessent de se détériorer, ne sont-elles pas une des principales causes du phénomène « terroriste » ?

(4) Avec Sarkozy la France s’est montré le plus fidèle allié des Etats-Unis sans lesquels, aucune opération militaire d’envergure n’est possible. Elle dispose d’un potentiel militaire qui en fait une puissance bien supérieure à ce que peut représenter son économie. Elle intervient principalement en Afrique où les opérations militaires se sont multipliées sous le quinquennat du président Hollande. Mais les conseillers militaires français sont aussi présents au Moyen-Orient ou en Afghanistan.

(5) De 1992 à1998 la Russie « subit » les recommandations des conseillers du FMI et de la Banque Mondiale. En 1997 celle-ci procéda ainsi à la suspension et à l’annulation de certains versements en raison des retards pris dans la réalisation des objectifs de privatisation.

(6) Le 11 juin 1999, 500 parachutistes russes entrent par surprise au Kossovo, s’opposant ainsi au contrôle de l’Otan sur la région.

(7) Un certain nombre d’auteurs ont certainement analysé, mieux que moi, cette crise de valorisation du capital qui touche mortellement le système. Certaines pages de mon petit ouvrage, « Tchok »(« Tchok »-Editions Armaguedon- BP 12- 65500 Vic) évoquent ce sujet primordial.

(8) Sarkozy n’aura guère brillé par son flair politique. En 2007 peu avant la crise des subprimes, il préconise l’investissement à tout va dans l’immobilier. Président il projette de faire réintégrer la France à l’Otan ce que validera son successeur, sans qu’aucun bénéfice prévisible .

(9)Certes en 2016, le prix des carburants ayant considérablement baissé, les ventes d’automobiles explosent ou plutôt rattrapent le déficit des ventes du aux séquelles de la crise. Mais ce sursaut est trompeur car depuis quelques mois déjà les chiffres stagnent à nouveau. L’exploitation des gaz de schistes reste aléatoire, rentable seulement si les cours du pétrole se maintiennent à des niveaux supérieurs. Les chiffres du chômage, quant à eux, sont connus pour être une grossière manipulation. La force de travail inactive des Etats-Unis est estimée aujourd’hui à 102 millions de personnes qui ont sombré dans une pauvreté sans issue.

(10) Les exactions policières et les émeutes qui en découlent concernent non seulement les Noirs mais, à travers l’augmentation de la délinquance, les pauvres en général.

(11)TINA = There is no alternative, selon une expression attribuée à Margareth Thatcher. A partir des années 1970 on en revient aux fondamentaux du libéralisme, privilégiant une approche micro économique contrastant avec les conceptions macro économiques keynésiennes. Mais ces politiques néo libérales se sont révélées sans effet face à la crise générale de l’économie. D’où un retour vers des politiques de la demande, telles que les avait entrevues Keynes. Mais ces politiques sont elles-mêmes sources de déficits budgétaires abyssaux...

(12) « Plombés par plus de 350 milliards d’euros de créances douteuses, plusieurs établissements, tels Monte dei Paschi di Siena, cherchent à lever des capitaux frais pour se renforcer. »– « En Italie le spectre d’une nouvelle crise des dettes ressurgit » par Marie Charrel. Le Monde du 06/12/2016

(13) Les affaires de corruption concernent aussi à présent le Mouvement 5 étoiles qui s’avère un mouvement conservateur incapable transformisme.qui dirige par exemple la municipalité de Rome Virgina Raggi Raffaele Maerra

(14) Surnommé « Dents blanches » ou « le Kennedy fançais » lors des élections présidentielles de 1965, Jean Lecanuet (1920-1993), héros de la Résistance, homme politique conservateur, plusieurs fois ministres sous des gouvernements de droite, défenseur du centrisme, échoua comme d’autres, dans sa tentative de créer une troisième force politique entre la gauche et la droite. Ses slogans « la France en marche », son allure, l’engouement qu’il produisit (« jeune et moderne ») le fontt irrésistiblement penser à Emmanuel Macron

(15) Qui possède les médias ? C’est un sujet tabou que les journalistes évitent bien sûr d’évoquer… « Tous nos quotidiens nationaux (Le Monde, Libération et Le Figaro), toutes nos chaînes d’info (LCI, I-Télé, BFM-TV), l’essentiel des hebdomadaires de référence (Le NouvelObs, L’Express, Le Point) et des chaînes de TV privées (Canal+, TF1) appartiennent à de grands milliardaires. En vérité, ils sont dix à se partager l’accès à nos consciences, dix à contrôler toutes les fréquences, dix milliardaires à exploiter pour leurs intérêts personnels les heures de « temps de cerveau disponibles » que nous leur laissons chaque jour. Comment expliquer que des requins de la fusion-acquisition, que des capitaines d’industrie jamais avares de reventes juteuses investissent temps et argent dans un secteur économique – les médias – en perte de vitesse et souvent déficitaire ?... » - Sur le site « Osons causer » Article : « Médias : pourquoi 10 milliardaires contrôlent-ils notre information ? – Blabla #07 », qui cite ses sources.


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