Vérité pour Adama Traoré

jeudi 28 juillet 2016.
 

A) Mort d’Adama Traoré... une bavure policière ? (PG)

Le parti de gauche est très préoccupé après la mort d’Adama Traoré dans des circonstances troubles lors d’une opération de gendarmerie.

Il y a fort à craindre qu’il s’agisse de nouveau d’une violence policière , cette mort s’ajoutant à d’autres faits de répression ou de bavures .

Le ministre de l’intérieur doit diligenter une enquête indépendante immédiate pour en élucider les circonstances et recevoir la famille au plus vite.

Benoit Schneckenburger secrétaire national à l’anti-racisme du Parti de Gauche

B) "Mort d’Adama : la vérité, vite !" (PCF)

Déclaration de Jean-Michel Ruiz, secrétaire départemental du PCF95 et conseiller régional d’Ile de France, sur le décès d’Adama

Un drame a eu lieu mardi sur notre département avec le décès d’Adama Traoré à la gendarmerie de Persan.

J’adresse au nom du PCF nos plus sincères condoléances à sa famille et à ses amis.

J’ai entendu la déclaration de Monsieur le Préfet qui a affirmé : « La famille a droit à la vérité ». Je partage bien entendu cette opinion et je demande qu’une enquête sérieuse et honnête ait lieu très rapidement. Dans un même temps, même si la colère est légitime, les violences doivent cesser.

En effet, rien ne justifie la mort d’un jeune de 24 ans. C’est intolérable et cela dure depuis trop longtemps. La première réponse au malaise des habitants de nos cités a été la répression. A la répression, se sont ajoutées les politiques d’austérité qui n’ont fait qu’empirer les conditions de vie dans de nombreux quartiers. Les divisions dans la société, le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme, l’islamophobie ont, par contre, prospéré.

La prolongation de l’état d’urgence alourdit encore plus le climat en pesant sur les citoyens et les forces de l’ordre.

Le Président de la république s’était engagé à mettre fin aux contrôles au faciès mais ceux-ci persistent quotidiennement alors que la grande majorité des policiers aspire elle-même à des relations apaisée avec les citoyens. Le PCF refuse d’attendre les bras croisés de nouvelles explosions de colère suite à des dénis de justice.

Le récépissé de contrôle d’identité est un moyen parmi d’autres de la lutte contre les discriminations lors des contrôles policiers dont l’ampleur n’est plus à démontrer. Mesure efficace partout où elle a été instaurée ou testée, sa mise en place en France bloque toujours, malgré sa promotion par un grand nombre d’acteurs. Nous demandons que les récépissés soient mis en œuvre le plus rapidement possible.

C) Justice pour Adama Traoré, mort suite à une interpellation par la gendarmerie ! (NPA)

Mardi 19 juillet, Adama Traoré est mort suite à une interpellation par la gendarmerie, le jour même de son anniversaire.

Il avait 24 ans et s’était interposé lorsque les gendarmes étaient venus chercher son frère. Le procureur parle d’ores et déjà d’un « malaise cardiaque », alors même que ses proches rappellent qu’il était sportif et en pleine santé. D’après ces derniers, Adama a été tabassé par les gendarmes. Lorsque l’on sait ce que donnent généralement les enquêtes portant sur les violences policières, on a toutes les raisons de mettre en doute la version officielle. L’institution fait toujours front pour récuser et délégitimer la parole des familles et des victimes.

Une nouvelle fois en France, un homme noir est donc mort aux mains des forces de l’ordre. La colère et la révolte sont pleinement légitimes, car depuis plusieurs décennies ce sont des centaines de personnes qui sont mortes dans ce type de circonstances, comme le rappelle régulièrement le collectif « Urgence notre police assassine ». Jeunes ou moins jeunes, presque toujours noirs ou arabes, habitants de quartiers populaires, ils ont été tués dans l’indifférence générale et les responsables de leur mort n’ont que très rarement été condamnés.

Enquêtes bâclées, pressions politiques, indifférence médiatique, non-lieux, prison avec sursis, etc. : tout est bon pour protéger les forces de l’ordre. Comment s’étonner de l’état des relations entre ces dernières et les habitants des quartiers populaires quand on connaît le harcèlement policier quotidien et l’ampleur des violences policières impunies ? On se souvient encore du non-lieu dont ont bénéficié les policiers impliqués dans la mort de Zyed et Bouna, mais qui connaît les noms et les visages de tous ceux qui sont morts pour rien dans des circonstances similaires ?

Le NPA tient à affirmer sa solidarité pleine et entière avec la famille et les proches d’Adama Traoré. Nous réclamons que toute la lumière soit faite sur les actes qui ont conduit à sa mort, en particulier sur la responsabilité des gendarmes. Mais pour que justice soit faite, pour briser le quadrillage répressif des quartiers populaires et pour faire cesser le racisme policier qui y sévit, il est nécessaire de construire une large mobilisation qui bouscule l’agenda politique et les institutions, en affirmant haut et fort qu’en France comme aux États-Unis, les vies noires et arabes doivent compter.

NPA, Montreuil, le 24 juillet 2016


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message