Tout un continent de 500 millions d’habitants est étouffé par des dogmes économiques d’un autre âge. Pour la première fois depuis la création de l’euro, la Grèce a ouvert la voie d’une rupture. Cette résistance ne fait que commencer.
Avant elle, l’Argentine en 2001 et la Russie en 1998 ont mis deux ans pour recouvrer leur souveraineté face au cyclone financier déclenché par le FMI. L’Allemagne a mis l’Europe dans une impasse dont il est peu probable qu’elle se relève. D’ailleurs ses méfaits économiques et sociaux ont déjà conduit le grand nombre à en faire le deuil. L’Europe n’a pas d’autre destin que celui que ses peuples pourraient lui donner. En l’état actuel elle n’en a donc plus. Toutes les précédentes tentatives de faire l’Europe par la force ont d’ailleurs fini dans la tyrannie et le sang.
Pendant ce temps une autre histoire du monde s’écrit sans l’Europe. Réunis à Oufa en Russie, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont étroitement renforcé leur coopération. Regroupant 3 milliards d’habitants, ils représenteront la moitié de l’économie mondiale en 2025. Leurs décisions vont exactement dans le sens de la libération tentée par la Grèce. Ils ne veulent plus que le monde dépende d’institutions financières internationales dans la main des Etats-Unis et des marchés. Ils ont donc décidé de se passer du FMI et de la Banque mondiale en créant une banque de développement et un fond de réserve monétaire, dotés chacun de l’équivalent de 100 milliards de dollars. Ils les mettent au service de l’ensemble des pays en développement. Bien sûr cette initiative ne résout pas par elle-même les contradictions du nouvel âge du capitalisme qui lamine l’humanité et son écosystème par-delà les frontières. Mais elle ouvre une voie autrement plus pacifique et respectueuse des souverainetés que la pente violente des Etats-Unis et de l’Europe.
Pour ne pas passer à côté de cette nouvelle histoire, Il va falloir apprendre à faire malgré l’Europe. Chacun doit s’y préparer. Puissance universaliste et non occidentale, la France a la responsabilité de tendre la main aux BRICS. Ainsi, d’ici 2017, en finir avec cette Europe permettrait aussi d’organiser le retour du peuple français dans l’Histoire.
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