Osons proposer des objectifs au plus grand nombre

lundi 15 juin 2015.
 

Pour donner un coup d’arrêt aux cauchemars de la France vichyste qui s’affirme, nous pouvons remobiliser des millions de personnes, à condition de discuter de buts politiques et refuser les calculs politiciens sur les candidat.e.s, les places etc. Aux départementales, 50% des électeurs/ trices de François Hollande et 60% environ de ceux de Jean-Luc Mélenchon en 2012 se sont abstenu.e.s. Parlons clair : pour reconstruire, il faut proposer un but à des millions de personnes.

Osons une révolution démocratique

Seul un but peut déverrouiller le débat politique. Le Fdg et le PS ont été les meilleurs producteurs d’abstention. Déception, désarroi : des produits corrosifs. La majorité de gauche est vécue comme complice, ou incapable…

Et quel cynisme quand le PS flatte les réflexes sécuritaires et calcule que le vote contre le FN lui laisse une chance ! Autour de la droite extrémisée, raciste, une France vichyste s’affirme ; même si une grande partie de la population juge que le discours sur ‘la crise du système capitaliste’ sert à imposer la passivité.

Que faire de cette gauche dans cet état ? Que faire pour qu’un objectif politique – et donc aussi culturel, écologique, social - puisse rassembler aujourd’hui ?

Voyons ce qui serait réalisable. Quelques changements du budget suffiraient pour financer les créations d’emplois dans les services publics (santé, éducation nationale, transports…) et pour une transition énergétique. Il faut cesser de gaspiller pour le MEDEF et les actionnaires. Dette illégitime (50 milliard), fraude fiscale des entreprises (170 milliards), Crédit impôt pour la compétitivité et l’emploi-CICE (20 milliards)… : on pourrait disposer de 200 milliards. Un simple premier pas. Les moyens existent pour une société où la richesse est contrôlée par toutes et tous.

C’est l’initiative politique qui manque. Pour en débattre, des espaces publics communs existent déjà : le Front de gauche, les Chantiers d’espoir, les collectifs de diverses mobilisations populaires (sans toits, chômeurs, médecins, inspecteurs du travail…), la convergence des services publics à Guéret comme le refus de la loi Macron, de la loi Rebsamen et de la loi liberticide…

Deux questions : quelles exigences imposons-nous pour la solidarité, pour faire disparaître le chômage avec une réorientation des productions et des activités ? quelle révolution démocratique devons-nous et pouvons-nous réaliser ? Agissons ! Le débat public doit porter sur les « urgences sociales et démocratiques ». Des propositions circuleront, des milliers de réunions se tiendront. Des forces organisées peuvent mettre des moyens, faciliter les discussions, dire leurs projets. Les idées ne manquent pas ; la volonté de faire ensemble leur donnera l’occasion de se consolider dans la pratique, une dynamique citoyenne.

Il faut une grande innovation : le « mouvement populaire » dans sa diversité doit avoir une représentation. Ouvrons cette possibilité : nous pouvons favoriser la transformation de victimes du capital en une force politique citoyenne …

Ce pas en avant est urgent et l’attente est réelle : décider et prouver que nous agissons pour un rassemblement, pour une République autogérée, démocratique, une gauche pour l’égalité, les droits sociaux pour toutes et tous, la justice, l’écologie. En avant !

Ce n’est pas un saut dans le vide ! Il ne faudrait pas beaucoup de temps pour que se regroupent des centaines de milliers de personnes qui veulent réagir au présent et ouvrir un avenir. Dans cet ensemble, les organisations ont évidemment toute leur place et, parions-le, gagneraient en audience.

Ne pas donner cette impulsion serait une lourde responsabilité pour les forces qui veulent une alternative à la politique de cette majorité et au système capitaliste. Se contenter des rendez-vous électoraux fait qu’il n’y a plus de contre-pouvoir et qu’il n’y a plus possibilité de faire bouger les choses. Nous avons trop déçu depuis 2007 et depuis 2012. Il y a des forces en attente, bien actuelles.

Osons proposer tout de suite la révolution démocratique, et renouvelons les formes d’organisation.

Pierre Cours-Salies, membre de l’Equipe d’animation nationale d’Ensemble !


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