La Grèce ne veut plus discuter avec « une commission branlante de la troïka »

mercredi 4 février 2015.
 

L’essentiel

Après son élection dimanche, le nouveau premier ministre grec, Alexis Tsipras, a consacré sa semaine à discuter avec ses partenaires européens sur la question de l’allégement de la dette. De leur côté, les représentants de l’UE se sont montrés fermes, invitant le nouveau gouvernement à respecter les accords.

Après la victoire, l’heure est aux discussions. Le nouveau premier ministre grec, Alexis Tsipras, a commencé à s’entretenir avec différents partenaires européens sur la question de la réduction de la dette grecque. Premier interlocuteur de poids, Jeroen Dijsselbloem, chef de l’Eurogroupe, est arrivé vendredi 30 janvier à Athènes, pour rencontrer pour la première fois le nouveau gouvernement.

« Ignorer les accords [passés entre Athènes et ses partenaires européens] n’est pas le bon chemin à prendre », a lancé M. Dijsselbloem à l’issue d’une rencontre avec le nouveau ministre grec des finances Yanis Varoufakis, à qui il a demandé de « définir sa position pour aller de l’avant ».

Celui-ci lui a répondu en expliquant que le gouvernement grec voulait bien « dialoguer » avec l’Europe mais pas avec « une commission branlante, [la délégation] de la “troïka” » (UE, FMI et BCE). « Cette plate-forme électorale nous a fait gagner la confiance du peuple grec. Notre première initiative gouvernementale ne sera pas de rejeter la logique de la remise en cause du programme [d’assistance financière] en demandant son extension ».

Le nouveau gouvernement grec ne demandera donc pas une extension du programme d’assistance financière, qui expire le 28 février. Les deux parties décideront de la suite avant cette date butoir, a dit M. Dijsselbloem, qui a néanmoins qualifié les discussions de « constructives ».

La Grèce attend encore le versement de 7,2 milliards d’euros, l’ultime tranche des programmes d’assistance d’un montant total de 240 milliards négociés depuis la crise de 2009. M. Varoufakis n’a pas précisé comment le pays, qui devra rembourser quelque 10 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance cet été, ferait sans nouvel accord.

ALEXIS TSIPRAS À PARIS LE 4 FÉVRIER

Depuis Berlin, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, avait déjà mis en garde Athènes contre toute tentative de pression au sujet de la restructuration de sa dette : « Sur ce point, il n’y a pas grand-chose à débattre avec nous ; en outre, c’est difficile de nous faire chanter. »

Si les décisions prises sont respectées, en revanche, « nous sommes prêts à toute collaboration et à être solidaires. Mais seulement dans ce cadre-là et dans aucun autre », a bien insisté le ministre allemand.

Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel tenteront vendredi soir, lors d’un dîner informel à Strasbourg organisé par le président du Parlement européen Martin Schulz, de trouver une position commune sur la Grèce.

La semaine prochaine s’annonce chargée pour Alexis Tsipras, qui se rendra à Rome le 3 février, avant de rejoindre Paris le 4, pour rencontrer Matteo Renzi et François Hollande. Il est aussi attendu à Bruxelles pour rencontrer le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Et remettre sur la table les questions brûlantes qui ont été sans cesse évoquées cette semaine.


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