« Nous allons arrêter la privatisation du port du Pirée et de celui de Thessalonique Nord », a lancé à l’issue du Conseil des ministres le ministre adjoint à la Marine marchande, Thodoris Dritsas. Au Pirée, la précédente privatisation partielle avait permis à l’entreprise chinoise Cosco d’acquérir des parts dans la compagnie portuaire, ce qui avait conduit à une lutte très forte des salariés du port. Dans la même veine, le ministre de l’Énergie, Panayotis Lafazanis, a averti que la compagnie d’électricité publique DEI ne serait pas privatisée. « Nous allons faire en sorte que le courant soit bon marché afin d’améliorer la compétitivité. (...) Une nouvelle DEI productive va aider à faire avancer le pays », a-t-il ajouté. Quant à Christos Spirtzis, ministre adjoint chargé des infrastructures, des transports et des réseaux, il a informé que « l’avis du gouvernement était d’arrêter les privatisations en matière d’infrastructures, comme les aéroports régionaux ». Ce bradage du patrimoine national était inclus dans les accords souscrits par Athènes avec la troïka, en échange d’un soutien financier.
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Deux heures à peine après avoir prêté serment, la première annonce officielle du gouvernement Tsípras est venue du nouveau ministre adjoint, chargé du Transport maritime : « Nous ne vendrons pas de part majoritaire dans le port du Pirée », a déclaré Thodoris Dritsas. Le plus grand port de Grèce était en cours de cession dans le cadre du programme de privatisation et le groupe chinois Cosco avait été retenu pour acheter 67 % du site.
Tout aussi symbolique que les premières déclarations anti-austérité du Premier ministre Aléxis Tsípras, cette annonce donne le ton du changement annoncé. Et de la célérité avec laquelle il a l’intention d’agir. L’annonce de la composition du nouveau gouvernement grec n’a pas traîné. Hier à la mi-journée, le grand vainqueur des élections législatives a dévoilé l’organisation de l’équipe resserrée qu’il a construite autour de ses plus fidèles conseillers. Un quasi-commando conçu à la fois pour mener les négociations qui s’annoncent très difficiles avec l’Union européenne et pour modifier en profondeur la politique économique du pays. « Nous avons une route abrupte à gravir », avait lancé la veille le nouveau Premier ministre, après avoir prêté serment.
Une dizaine de portefeuilles
En première ligne, le nouveau ministre des Finances qui a lui-même annoncé sa nomination avant la formation du gouvernement. Yanis Varoufakis est un économiste – forcément – atypique. Théoricien de la « dette odieuse » qui étouffe l’économie grecque mais aussi détenteur d’idées pour sortir de cette crise par le haut. Le gouvernement Tsípras compte au total une dizaine de portefeuilles dont quatre constituent des super-ministères, confiés chacun à des représentants des différents courants du Parti Syriza. Clin d’œil sans doute involontaire au génie politique français, le grand ministère grec de la « reconstruction de la production » (assez proche du redressement productif) et de l’énergie est placé sous la houlette de Panayotis Lafanazis, porte-parole de l’aile gauche de Syriza...
L’économiste George Stathakis se voit confier l’économie, les infrastructures et la marine marchande tandis que le ministère de l’intérieur et de la reconstruction administrative revient à Nikos Voutsis. Enfin un gros calibre de Syriza, le rédacteur de son programme , Yannis Dragasakis, devient vice Premier ministre chargé de superviser l’ensemble de l’action économique du gouvernement et les négociations avec les créanciers du pays . C’est un ancien communiste, aujourd’hui élu d’une circonscription d’Athènes aux couleurs de Syriza.
A la hâte du leader du parti anti-austérité de se mettre rapidement au travail répond la grande curiosité des Européens à savoir enfin ce que leur réserve le gouvernement Tsípras.
Catherine Chatignoux
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