La gauche française se doit de tirer toutes les leçons du scrutin grec (Gérard Filoche)

samedi 31 janvier 2015.
 

Nous nous réjouissons de la victoire de la gauche grecque. La victoire de Syriza est une très bonne nouvelle pour le peuple grec soumis à une austérité dramatique et une bonne nouvelle pour tous les peuples d’Europe.

En Grèce, la politique imposée par la Troïka (Commission européenne, Banque Centrale européenne et Fonds monétaire international) a eu des conséquences sociales désastreuses, mais elle a, en plus, été totalement inefficace. La dette grecque est passée de 113% du produit intérieur brut en 2009 à 175% aujourd’hui. La Grèce a fait la démonstration que vouloir sortir de la crise économique avec une politique d’austérité, est tout simplement impossible. Cette démonstration ne se limite pas à la Grèce.

Les dettes publiques des Etats européens ont atteint un tel niveau qu’elles ne sont plus remboursables et que tenter, vainement, d’y parvenir met gravement en danger l’économie et la société. Les dettes publiques des Etats européens doivent donc être profondément restructurées et, en partie, annulées, comme ce fut très souvent le cas dans l’histoire. Elles doivent pouvoir, également, faire l’objet d’un rachat direct par la Banque centrale européenne.

Dans toute l’Europe, l’austérité et les « réformes structurelles » qui visent à toujours plus libéraliser l’économie ont entraîné le continent dans la stagnation avec pour conséquence l’augmentation du chômage de masse. La défaite de la droite en Grèce (Nouvelle Démocratie) doit être l’occasion de remettre en cause le néolibéralisme dans tous les pays européens.

Nous allons devoir nous mobiliser aux côtés du peuple grec pour exiger que la volonté populaire qui s’est exprimée soit respectée par l’Union européenne : celle-ci doit arrêter d’étrangler la Grèce. Nous le ferons d’autant plus facilement que Syriza est en train d’essayer de réaliser ce que François Hollande avait promis en 2012 : engager un bras de fer avec la droite européenne et la Finance. C’est aussi le moment d’imposer aux conservateurs et aux néolibéraux un changement d’orientation dans la construction européenne : en finir avec l’austérité, le dumping fiscal et social. La priorité doit être de mener une politique de relance de l’investissement public et de satisfaction des besoins sociaux, en France et au niveau européen.

Le 25 janvier 2015


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