Les législatives du 25 janvier en Grèce provoquent la panique des dirigeants européens. Déjà en décembre, le président de la Commission européenne s’était livré à une ingérence inédite pour soutenir le candidat du gouvernement droite-PS à l’élection présidentielle. Jean-Claude Juncker avait déclaré souhaiter « revoir des visages familiers en janvier » craignant les législatives anticipées automatiques si le Parlement grec n’arrivait pas à élire un nouveau président de la République.
Depuis cet échec et la convocation des électeurs grecs, la panique est montée d’un cran. Et pas que sur les marchés financiers où la bourse d’Athènes a chuté de plus de 4% et les taux d’intérêt de la dette grecque se sont envolés à près de 10% dès l’échec connu du 3e tour de la présidentielle.
En pyromane, la chancelière allemande Angela Merkel n’a pas démenti une fuite - volontaire ? - dans le journal allemand Der Spiegel affirmant qu’elle serait prête à laisser la Grèce quitter la zone euro en cas de victoire de Syriza. Cette grossière provocation semble surtout destinée à faire peur au peuple grec. Mais elle est aussi un gros couac entre Merkel et son allié gouvernemental, le SPD. Le social-démocrate allemand et président du Parlement européen Martin Schulz a ainsi dénoncé des « spéculations irresponsables » sur une sortie de la Grèce de la zone euro.
Plus que jamais, les dirigeants européens sont pris dans la contradiction entre le vernis démocratique de leur discours et la réalité austéritaire de leurs actes. Hollande a ainsi affirmé que « les Grecs sont libres de décider souverainement de leurs gouvernants mais que ces gouvernements « auront à respecter les engagements qui ont été pris par leur pays » cherchant à mettre l’austérité hors d’atteinte du peuple. « Quant à l’appartenance de la Grèce à la zone euro, c’est à la Grèce seule d’en décider » a-t-il ajouté, conscient qu’aucun mécanisme n’est prévu par les traités européens pour exclure un État de la zone euro. Mais alors pourquoi la BCE menace-t-elle de couper l’alimentation en liquidités des banques grecques sur le modèle de ce qu’elle a imposé à Chypre en 2013 ?
Dernier signe de panique, l’odieuse récupération à laquelle s’est livrée le premier ministre grec suite à l’attaque contre Charlie Hebdo. Antonis Samaras a ainsi amalgamé ces assassinats à la campagne de Syriza : « Aujourd’hui à Paris, un massacre s’est produit avec au moins douze morts. Et ici certains encouragent encore davantage l’immigration illégale et promettent la naturalisation. Le Syriza est sur une autre planète ». Face à leur échec, les eurocrates perdent leurs nerfs.
Matthias Tavel
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