Vœux présidentiels : Un trop petit président pour un si grand pays

mardi 6 janvier 2015.
 

A) Un trop petit président pour un si grand pays (PG)

Les troisièmes vœux de François Hollande n’auront été qu’un numéro supplémentaire de communication et de rabâchage auto satisfait.

Agité alors qu’il se voulait « combatif », le Président de la République a fait appel à la grandeur de la France pour essayer de faire oublier la petitesse de sa politique.

Alors que tous les signaux sociaux et économiques sont au rouge, il a assumé son bilan et les mesures à venir en 2015 dont l’application du pacte de responsabilité et la loi Macron.

Contrairement à l’an dernier, il s’est cependant gardé de toute promesse sur la baisse du chômage et de reprise économique. Il a raison d’être prudent, sa politique d’austérité et de l’offre préparent l’inverse pour 2015.

Comme François Hollande nous appelons les Françaises et les Français à ne pas céder au découragement mais à se mobiliser contre la politique du gouvernement Valls. Ce sera nécessaire dès janvier contre la loi Macron.

Plus globalement, si la France est grande, alors les Français doivent être traités en adultes. Assez de la monarchie présidentielle dont on a encore vu les travers ce soir.

Vite la 6e République.

Eric Coquerel, coordinateur politique du Parti de Gauche

B) Vœux présidentiels : une incantation à la France fière ! (L’Humanité)

L’anaphore lui avait porté chance en 2012, chacun se souvient de son "Moi président de la République", prononcée le 2 mai 2012, au cours du débat télévisé de l’entre-deux-tours l’opposant à Nicolas Sarkozy. C’est la même forme syntaxique qu’a choisi François Hollande pour ses vœux, ce 31 décembre ! Cette fois c’est par "La France" que le président a commencé la quasi-totalité des phrases de sa courte allocution.

Durant 9 minutes, depuis son bureau de l’Elysée, François Hollande, a égrené une série d’incantations, comme autant de prophéties auto réalisatrices.

"La France n’est pas une nostalgie, elle est une espérance", a-t-il vanté. "Mon devoir, avec le gouvernement de Manuel Valls, c’est de tout entreprendre pour préparer la France de demain, de tout donner pour notre pays".

"La France avancera donc l’année prochaine, dans tous les domaines et pour tous (...) Ce combat, je le mènerai jusqu’au bout, contre les conservatismes, et ils sont nombreux, contre les populismes, et ils sont dangereux", a-t-il dit.

Même s’il a fait à trois reprise allusion au chômage, le président n’a à aucun moment proposer de pistes concrètes en dehors des baisses de charges pour les entreprises (qui a ont déjà démontré leur échec en terme d’embauches) pour y remedier.

Adepte de la méthode Coué il s’est félicité de la mise en place des très contestées réforme territoriale et pacte de "responsabilité" et n’a pas hésité à déclarer à l’intention de ses compatriotes : "La France est capable de se transformer. Je sais que vous y êtes prêts", en citant en exemple le projet de loi Macron sur l’économie, qui sera débattu prochainement au Parlement !

Enfin le président a tenté de donner de l’ampleur à son discours en abordant la planète :

"2015, ce sera une année essentielle aussi et avant tout pour la planète (...) Nous devons entraîner le monde pour qu’il puisse adopter une déclaration pour les droits de l’humanité pour préserver la planète. Je ferai tout pour que, à Paris, en 2015, la conférence soit un succès", a déclaré le chef de l’Etat, insistant : " je veux que, lorsque nos enfants nous interrogeront, nos petits-enfants, sur ce que nous avons été capables de faire en 2015, nous puissions être fiers et leur dire que nous avons contribué à préserver la planète toute entière"

Une telle affirmation peu faire sourire, quand elle intervient à peine une heure après l’annonce de la facture de 839 millions d’euros d’indemnités à régler à la société privée Écomouv’ (dont 580-590 millions d’euros d’ici fin février 2015)… Un cout financier exorbitant qui s’ajoute à celui social et surtout environnemental du renoncement à l’écotaxe.

On l’aura compris, pour 2015 François Hollande a rangé sa fameuse « boite à outils », maintenant il nous propose simplement de « croire » en la France !

Eugénie Barbezat, L’Humanité


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