Garches : parents d’enfants malades ... contre un ministre de la santé bien lâche

samedi 12 juillet 2014.
 

C) Ametist contre l’état , un ministre de la santé bien lâche

Jeudi, c’est tenu une audience en référé au TGI de Paris. L’association “Ametist” (composée de parents d’enfants malades de soignants et de personnes privées) a assigné le ministère de la Justice afin de contester la fermeture du service d’oncologie pédiatrique de l’hôpital de Garches. Nous nous sommes rendus à l’audience en soutien aux familles et aux grévistes de la faim.

« L’État organise le démantèlement du service public ». Voilà les mots de l’avocat de l’association qui lutte contre la fermeture du service d’oncologie pédiatrique du Docteur Delepine de l’hôpital de Garches.

L’association Ametist constate l’extrême désinvolture avec laquelle le ministère a traité le dossier en fournissant ses conclusions le matin même à l’audience. Le plus choquant dans l’affaire, c’est que personne n’assure aux parents que leurs enfants pourront poursuivre le traitement qu’ils reçoivent en ce moment. L’ambiance qui règne au tribunal est électrique et tendue . Les 4 grévistes fatigués et en larme ont néanmoins décidé de stopper leur grève de la faim jusqu’au délibéré qui se tiendra le 24 juillet prochain.

Nous étions environ une soixantaine à les soutenir aujourd’hui.

Ce que l’on retient de cette journée de soutien, c’est que l’État se décharge de ses responsabilités prétendant que le ministère n’a rien à voir dans cette histoire. Il a été dit lors de l’audience que la ministre de la Santé n’avait aucun moyen de faire pression sur l’ARS (Agence Régionale de la Santé).

Mais alors à quoi peut bien servir un ministre si ce dernier n’a aucune emprise sur son administration, e ne peut intervenir quand il est question de la pérennisation de soins délivrés à des enfants gravement malades ?

Marisol Touraine, comme l’ensemble du gouvernement, abandonne le pouvoir politique au profit du chaos dans lequel un Martin Hirsch, ancien ministre socialiste de Nicolas Sarkozy, peut agir à sa guise.

Le démantèlement du service public continue et s’amplifie, dans la santé comme dans les autres domaines, il est urgent que la politique reprenne la main sur le pouvoir qu’il a lâché au Medef et à sa clique !

Cathy Schmitt (Luttes) , Marie-Laure Darrigade (Santé)

B) Garches : La violence de la police de Valls en réponse à la lutte de parents d’enfants malades !

Nous venons d’apprendre, ce dimanche matin, l’évacuation violente des quatre grévistes de la faim de la chapelle de l’hôpital par les CRS venus en nombre (12 camions).

Hier samedi 5 juillet, nous nous étions rendus à nouveau à l’hôpital de Garches pour soutenir le mouvement de lutte contre la fermeture du service d’oncologie pédiatrique.

Les 4 parents âgés de 50 à 70 en grève de la faim alors retranchés dans la chapelle,craignent à nouveau la venue d’un huissier comme la nuit précédente. La tension est palpable,une double rangée de barrières et des vigiles interdisent formellement aux soutiens de les rencontrer.

Les responsables de l’hôpital ayant déployé un important dispositif de sécurité filtrant toute personne à l’entrée, il a été impossible pour les journalistes de pénétrer ainsi dans l’enceinte de celui-ci. Le journaliste de BFM TV a donc filmé depuis le trottoir. Tout a été fait pour museler l’action entreprise pour défendre ce service.

Ces parents sont considérés et traités comme de dangereux terroristes, des parents grévistes de la faim qui n’ont trouvé que ce moyen ultime pour faire entendre leurs voix. Pourtant leur revendication est juste : ils souhaitent que les enfants et leurs parents puissent choisir librement entre une chimiothérapie ciblée, adaptée et éprouvée suivant le type de cancer et la personne, plutôt que de se voir imposer un protocole d’essais thérapeutiques mortel une fois sur deux, protocole très lucratif pour les lobbies pharmaceutiques.

Il faut savoir que les parents n’ont pas le droit de refuser les essais thérapeutiques pour leur enfant sous peine d’être signalés aussitôt au juge des enfants pour défaut de soins, juge qui suivra l’avis médical du service hospitalier.

Notre présence leur a fait chaud au cœur. Beaucoup nous ont raconté leur parcours et la chance d’avoir été pris en charge dans ce service. Ainsi un adulte de 32 ans nous explique qu’il est arrivé dans le service en 1992 la première fois. Ce service lui a permis de soigner ses 7 cancers successifs. Il est aujourd’hui marié et père d’un très jeune enfant. Il veut se battre pour que les enfants actuellement pris en charge dans le service, mais aussi ceux à venir puissent avoir la même chance que lui.

Il souhaite également que les modalités de prise en charge du service du Docteur Delépine puissent être étendues aux autres hôpitaux, car moins coûteuses et plus efficaces.

Il s’agit bien ici d’une lutte pour conserver un dispositif de santé publique humain qui a fait ses preuves.

Cette évacuation très violente de parents est un choc ; voir de tels moyens déployés pour des parents d’enfants malades qui ne font que réclamer la continuité des soins reçus.

Plus que jamais, nous devons soutenir cette lutte. Nous appelons toutes les personnes qui le peuvent et le souhaitent à venir leur témoigner leur soutien et à se rendre jeudi 10 juillet à 9h30 au tribunal de grande instance de Paris.

Marie-Laure Darrigade (commission santé) et Cathy Schmitt (commission luttes)

A) Non à la fermeture du service d’oncologie de Garches

Depuis l’annonce de la fermeture du service d’oncologie pédiatrique de l’hôpital de Garches, les parents des enfants qui y sont pris en charge se mobilisent et dénoncent « un clair déni de démocratie sanitaire. ».Une pétition en ligne regroupe déjà 40000 signatures.

Les parents se sont vus récemment refusé l’affichage de banderoles devant le service. Ils se sentent abandonnés sans autre moyen d’expression que la grève de la faim pour exprimer leur opposition à la fermeture du service d’oncologie pédiatrique de l’hôpital dans lequel leur enfant cancéreux est soigné.

Avec le départ à la retraite du Dr Nicole Delépine, responsable du service d’oncologie pédiatrique de l’hôpital, c’est l’intégralité du service qui devrait fermer. L’Assistance publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) reproche au médecin « le non-respect des recommandations de bonne pratique » de la Haute Autorité de Santé (HAS). Dans ce service, l’équipe de soignants, adepte d’une approche individualisée des traitements des cancers, refuse les essais thérapeutiques systématisés chez ses jeunes patients.

Le Dr Délépine est très appréciée par les patients pour ses méthodes alternatives basées sur un traitement individualisé et « plus humain » du patient. Certains parents traversent parfois la France entière pour que leurs enfants soient soignés à Garches, notamment en cas de cancer des os. Depuis plusieurs années, l’étau se resserre sur ce service, au fur et à mesure qu’augmente l’obligation faite aux médecins de soumettre des enfants à des essais thérapeutiques très lourds dont on ne connait pas les effets secondaires.

Il faut savoir que ces essais thérapeutiques sont 6 fois plus chers qu’un traitement traditionnel et qu’ils sont très lucratifs pour les laboratoires privés.

Le service du Dr Délépine « fait état de chiffres très favorables (80%) concernant la survie à 5 ans d’enfants traités selon un protocole original », chiffres que l’AP HP lui conteste.

Les 4 parents grévistes de la faim sont à l’intérieur de la chapelle de l’hôpital, unique lieu trouvé pour abriter leur combat.

Ils se trouvent derrière un double cordon de barricades posées par le service de sécurité de l’hôpital, et sont en permanence surveillés par une douzaine de vigiles. Ils ne peuvent pas sortir de la chapelle et n’ont pas accès aux sanitaires (douche, WC).

Le Parti de Gauche soutient les professionnels de santé et les parents des enfants engagés dans la lutte contre la fermeture du service d’oncologie pédiatrique de l’Hôpital de Garches, et réclame à leur coté le maintien de ce service de santé publique de qualité.

Philippe Juraver, commission luttes

Marie-Laure Darrigade, commission santé et protection sociale


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