Election locale ? Raclée nationale pour le PS

mardi 1er avril 2014.
 

Depuis des semaines, les médias et le PS nous le répétaient sur tous les tons : les municipales seraient principalement un enjeu local. Les électeurs viennent de leur infliger un cinglant démenti. La raclée monumentale que vient de prendre le Parti Socialiste reflète fidèlement ce que pensent les français de la politique gouvernementale. L’abstention massive dans les quartiers populaires exprime le rejet de la politique de François Hollande : puisque vous faîtes la politique de la droite nous n’avons aucune raison de voter pour vous. Au niveau national, le taux d’abstention de 36,45 % dépasse de 3 points celui de 2008. Dans de nombreuses communes populaires il atteint 55 % voire 60 % et jusqu’à 80 % dans certains bureaux de vote !

Les médias ont mis en scène le FN de manière obscène dans les semaines précédant l’élection et au soir même du premier tour. Avec un tel soutien médiatique, il n’avait plus besoin de faire campagne localement. Ses résultats sont pourtant contrastés avec un recul d’un point par rapport à la présidentielle. Il effectue par contre des percées significatives, gagnant Hénin-Beaumont dès le premier tour et se trouvant en situation de conquérir d’autres mairies. Le PS perd plus de 10 points par rapport à 2008, et entraîne souvent dans sa chute les listes dites d’union de la gauche. A contrario, les listes autonomes sur lesquelles se retrouvaient le PG aux côtés d’autres forces du FdG comme Ensemble et le PCOF atteignent une moyenne de 11,42 % et même 15,3 % en cas d’alliance avec EELV (la moyenne des listes uniquement EELV est de 9,69 %).

Le choix de l’autonomie était clairement la bonne décision car il existe dans le pays un soutien à une alternative à gauche dès lors qu’elle se positionne clairement contre la politique d’austérité. Grenoble, où la liste commune arrive devant le PS, est un exemple à suivre. Dans ce contexte, l’appel au rassemblement de toute la gauche lancé par le PS, le PCF et EELV est un vieux réflexe devenu inopérant. Déjà pour nombre d’électeurs, le mot gauche est devenu synonyme de PS et donc de rejet. Ensuite le PS ne conçoit le rassemblement qu’à son profit. Ses injonctions à l’alliance anti-FN ne concernent que les cas désespérés pour ses candidats. Dès que le maintien du FN lui est profitable, adieu les appels à l’union anti-FN. Lorient est un bel exemple de cette hypocrisie solférinienne. Nous maintenons donc notre liste. A Paris il nous a traité avec le plus profond mépris soutenu en cela par le PCF parisien qui a oublié que les électeurs qui se sont portés sur les listes autonomes étaient des électeurs du FdG. A Lille, la duplicité a atteint son comble avec une pseudo discussion avec le FdG alors que la liste était déjà déposée.

Dans les villes où la sanction électorale a été massive et où le PS ne peut seul gagner le second tour, il a su se montrer plus raisonnable. Nous avons donc discuté sur les bases que nous avions indiqué dès le début : fusion démocratique sans engagement sur les votes du budget et représentation à la proportionnelle afin d’éviter que ces villes basculent à droite (Rennes, Limoges, Guéret, Avignon etc.). Le temps du désistement systématique est désormais révolu. D’ailleurs dans de nombreux cas le retrait de nos listes n’aurait comme seul effet que la montée de l’abstention (cas de Clichy-la-Garenne). Nous avons donc décidé du maintien de nos listes dans plus d’une trentaine de cas (2 secteurs de Lyon, Paris 20ème, Châteauroux où le PS préfère s’allier avec les anti-mariage pour tous, Evry, Poitiers, Istres…). Là où notre score ne nous permet pas le maintien et où le PS a refusé toute discussion nous n’appellerons pas à voter PS : les électeurs décideront de leur choix. Nous avons jeté les bases d’une alternative de gauche. Il nous revient de poursuivre cette construction.

Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche


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