Seul, le Parti de gauche se lance pour les municipales parisiennes de 2014

jeudi 13 juin 2013.
 

Se lancer vite dans la bagarre, quitte à ne pas attendre les amis… Le Parti de gauche débute sa campagne pour les élections municipales à Paris, avec, comme future figure de proue, Danielle Simonnet, conseillère de Paris et secrétaire nationale du mouvement. La formation, qui constitue avec le Parti communiste le Front de gauche, souhaite mobiliser « contre la politique d’austérité du gouvernement », annonce Martine Billard, la co-présidente du PG avec Jean-Luc Mélenchon.

Dans la ligne de mire du parti pour ces élections figurent « les deux candidates de l’austérité que sont Nathalie Kosciuscko-Morizet [UMP] et Anne Hidalgo [PS] », lance Danielle Simonnet lors d’une conférence de presse. Chacune des candidates a d’ailleurs droit à sa petite phrase assassine : la campagne de NKM « a un vent de nostalgie Tibéri-Chirac ». Quant à l’équipe d’Anne Hidalgo, elle ressemble « à une armée mexicaine rassemblant tous les barons parisiens ». « Préférable que le Parti de gauche ne prenne pas de décision unilatérale »

La campagne municipale du PG, qui aura des accents nationaux et européens, souhaite proposer aux Parisiens « des choix différents de société, de services publics, de logement, de santé et d’accueil de la petite enfance », souligne Danielle Simonnet. Face « à l’étranglement des loyers », « la spéculation immobilière qui tue l’emploi » et « la casse de la santé », l’équipe du PG souhaite « reprendre la main » et « défendre une autre politique ».

Mais la question d’une liste parisienne siglée du seul Parti de gauche laisse des questions en suspens. En effet, le PG, allié aux communistes au sein du Front de gauche, attend toujours de savoir s’ils s’allieront ou non avec les socialistes. Et l’attente risque d’être longue, puisque les communistes ne donneront leur décision « qu’en octobre ou décembre prochain ». De quoi faire monter la pression pour l’équipe de Danielle Simonnet, pour qui une alliance avec les socialistes ressemblerait à une hérésie politique. Condition indispensable de rompre avec les socialistes

« Certains de nos partenaires ont leur propre calendrier. Les communistes, je l’espère, feront le choix de l’autonomie », appuie le conseiller régional Eric Coquerel, conseiller de Jean-Luc Mélenchon. « La discussion est naturelle avec le Parti de gauche car ce qui nous importe, c’est l’unité du Front de gauche », assure à 20 Minutes le communiste Ian Brossat, président du groupe PCF/PG au conseil de Paris. Se félicitant que « le PCF, avec le Front de gauche, retrouve des couleurs à Paris », il lance un avertissement : « Il est préférable que le Parti de gauche ne prenne pas de décision unilatérale ». Problème pour le Parti de gauche, pour qui « octobre-décembre pour prendre une décision, c’est bien trop tard pour lancer la campagne pour les municipales », tique Eric Coquerel.

En attendant, le Parti de gauche, qui affirme pouvoir « présenter des candidats dans tous les arrondissements parisiens », se dit prêt à ouvrir ses listes. Les candidats pourraient d’ailleurs venir des rangs écologistes, s’ils acceptent de rompre avec les socialistes. « Nous n’avons pas de problème de personnes. Mais pour nous rejoindre, il ne faut pas être schizophrénique : soit on suit la politique du gouvernement, soit on est dans une logique de rupture », tranche Danielle Simonnet.


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