Clément, ton assassinat, le mot n’est pas trop fort, est révélateur de la haine de l’autre qui prédomine dans les idéaux d’extrême-droite. Il laissera des traces indélébiles dans le cœur de toutes celles et ceux qui rejettent la haine, le racisme, la xénophobie ou l’homophobie. Ces valeurs que tu défendais sont également les nôtres. Nous continuerons à le faire, non seulement en ta mémoire, mais parce qu’elles sont les fondements de notre République, attachées autant que faire ce peu à nos principes de liberté, égalité et fraternité.
Il n’est plus possible de laisser des groupuscules aussi dangereux déambuler dans nos villes. Leur objectif ? Faire peur puis, en cas de regard trop appuyé d’un quidam vers eux, lui en faire passer l’envie, la plupart du temps en lui délivrant une grêle de coups. Leur but ? S’accaparer les rues, les quartiers, et faire régner un ordre où seule la violence, prévaut. C’est l’instauration du règne de la peur, de l’injustice. De cela, nous n’en voulons pas !
Cette situation est, pour partie, la conséquence de tout ce qui a tourné autour du projet et de sa transformation en loi sur le mariage pour tous. Il a exacerbé des forces qui attendaient cette occasion… Et le gouvernement la leur a fournie ! De fait, la violence est allée crescendo [Il suffit de relire certaines unes de journaux de ces trois derniers mois pour s’en convaincre]. Balbutiant ses actes, le gouvernement a fait traîner son adoption au Parlement. Les opposants ont eu le temps de s’organiser, de faire de la surenchère en vue d’obtenir son retrait. Des courants extrémistes, proches du Front National, ont utilisé l’argument de la violence pour peser sur les parlementaires, espérant ainsi les faire hésiter au moment du vote. Heureusement, il n’en fut rien.
En pointant du doigt l’étranger et en tournant le dos aux droits et intérêts des travailleurs, les solfériniens ont donné à l’extrême-droite de quoi se « nourrir ». Une faction ultraviolente y a trouvé une autre bonne raison d’agir, au grand jour qui plus est. Dans un tel contexte, il leur est probablement facile de se renforcer. D’intégrer dans une nouvelle « famille » des jeunes, perdus, isolés, écartés de cette société à l’avenir sans intérêt, faute de décisions progressistes prises par l’Elysée et Matignon. Comme pèse leur refus de condamner les actes homophobes et les agressions de militants du Front de Gauche.
Quant à Me Le Pen, elle nie avoir des relations avec ces groupuscules. Pourtant, c’est en toute connaissance de cause qu’elle s’est rendue dans le local des JNR [Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires], en présence de son dirigeant, pour une soirée. Elle a dîné avec lui, et l’a salué sur le marché d’Hénin Beaumont lors de la campagne des législatives. Il y a 3 semaines, Robert Ménard [soutenu par le FN aux municipales 2014 à Béziers] y tenait conférence à l’invitation des dirigeants des JNR. Les mensonges de Marine Le Pen sont des aveux, le FN entretient des relations avec les JNR. Aucun grand média n’a jugé utile de rappeler ces faits facilement accessibles. Les artisans de la dédiabolisation du FN se sont employés à minimiser, voire nier, la responsabilité de l’extrême-droite dans ce meurtre. Certains ont même commencé à banaliser les JNR en invitant son leader sur leur plateau !
Le gouvernement actuel, comme ses prédécesseurs d’ailleurs, connaissent leur existence, les principaux leaders et militants comme l’adresse de leurs locaux. Il a tout pouvoir pour agir efficacement en demandant au moins leur dissolution. La procédure est en cours pour les JNR mais pour les autres ? Cela suffira-t-il pour rendre nos rues, les manifestations populaires plus sûres ? Le temps répondra à ces questions.
Les autorités doivent agir, vite et fort, sinon d’autres méfaits ou drames de ce genre seront à déplorer. Le Front de Gauche, dont le Parti de Gauche, prendra toute sa place dans ce combat. Plus nous serons nombreux, plus la République et la démocratie en sortiront vainqueurs et Clément mérite bien cela non ?
Georges Andrieux, PG 12
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