Le gouvernement veut censurer l’amnistie sociale ! Socialistes, rompez les rangs !

samedi 4 mai 2013.
 

Ce matin sur France-Info, Alain Vidalies, ministre des relations avec le Parlement, affirmait que le gouvernement s’opposerait le 16 mai prochain au vote de la loi d’amnistie des syndicalistes et militants associatifs à l’assemblée nationale.

Déjà réduit au sénat en excluant les militants de RESF et les défenseurs de l’environnement, le texte y avait malgré tout trouvé une majorité. C’en était trop pour le gouvernement qui appelle à un nouveau coup de force contre la représentation nationale et sa propre majorité !

Pour justifier ce coup de poignard, le gouvernement use d’arguments lamentables et cherche à placer sur le même terrain les syndicalistes qui défendent l’emploi, les salariés et l’outil de travail, et les voyous qui placent leur argent dans les paradis fiscaux ou les hurluberlus qui menacent les partisans du mariage pour tous.

"Salariés taisez-vous, patrons vous avez les mains libres pour réprimer" : voilà le message du gouvernement qui choisit ainsi son camp : celui du Medef contre les travailleurs.

Le Parti de Gauche appelle solennellement les députés PS à refuser le diktat du gouvernement et du Président de leur groupe à l’Assemblée Nationale, Bruno Leroux, qui leur demandent de ne pas voter cette loi !

Tout ça suffit ! La manifestation du 1er mai et la marche citoyenne du 5 mai seront également l’occasion de soutenir l’amnistie des militants associatifs et syndicalistes.

Socialistes, rompez les rangs !

2) Amnistie sociale : Respecter le vote du Sénat ! (Pierre Laurent)

La décision du gouvernement de ne pas voter la proposition de loi d’amnistie sociale est incompréhensible. Elle s’apparente à un désaveu cinglant du Sénat et de sa majorité de gauche. Elle est une volte face par rapport aux positions exprimées par Madame Taubira, Ministre de la Justice lors des débats sur le texte au Sénat. Surtout, cette proposition de loi constitue un acte de justice à l’égard de l’ensemble des salariés et des syndicalistes qui luttent pour le maintien de leur emploi à l’heure où le chômage atteint un record dramatiquement historique. Le rejet de ce texte, quelques jours seulement après l’adoption de l’ANI qui instaure une amnistie patronale en limitant les délais de recours contre les licenciements abusifs est un nouveau coup dur contre le monde du travail. Comble du calendrier, la discussion dans l’hémicycle de l’Assemblée des propositions de loi du Front de gauche sur l’amnistie sociale et sur les licenciements boursiers interviendra le 16 mai, quelques jours après le vote définitif de l’ANI.

Dès aujourd’hui, j’appelle à ne pas laisser faire ce mauvais coup. La parole doit revenir aux députés de gauche qui peuvent, comme leurs collègues du Sénat, voter cette loi le 16 mai. J’appelle à la levée d’un mouvement pétitionnaire de soutien à la proposition de loi des parlementaires du Front de gauche. Cette mobilisation doit venir renforcer les cortèges, qui le 1er mai, défileront dans tout le pays pour défendre les droits des travailleurs. Le 5 mai, la marche citoyenne à l’appel du Front de gauche doit être un moment fort de la mobilisation pour l’amnistie sociale. Cette dernière doit enfin se prolonger jusqu’au

16 mai, jour du vote des propositions de loi du Front de gauche, où j’appelle au rassemblement

Indéniablement, seule la mobilisation citoyenne et populaire peut contraindre le gouvernement à faire machine arrière et à respecter le vote du Sénat .

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

3) Le gouvernement dit non à la loi d’amnistie sociale

Communiqué de la Gauche Anticapitaliste

... Aujourd’hui c’est jour de colère.

Alain Vidalies, ministre chargé des relations avec le Parlement, vient de signifier la décision du gouvernement de s’opposer au projet de loi d’amnistie sociale, votée déjà au Sénat. Ainsi, la commission des lois a rejeté l’ensemble du texte.

Ce gouvernement s’aligne sur les desiderata de la patronne du Medef et des responsables de l’UMP.

Et pourtant, le projet voté au Sénat avait déjà restreint les cas de syndicalistes pouvant bénéficier de cette loi, en encadrant la durée prise en compte et les motifs retenus - conflits du travail, exclusivement, entre le 1er janvier 2007 et le 1er janvier 2013, condamnation inférieure à 5 ans -.

C’est la double peine infligée aux travailleurs, à toutes celles et tous ceux qui entendent résister à l’injustice sociale que représentent les fermetures d’entreprises, les suppressions d’emplois, les délocalisations, et alors que les patrons voyous échappent à la justice.

Après les affrontements au Parlement sur le mariage pour tous, le Président de la République, F. Hollande, le gouvernement Ayrault ont choisi de donner des gages à la droite sur le terrain social : c’est plus de pouvoir aux patrons et plus de flexibilité pour les salariéEs avec la transposition de l’ANI en texte de loi, et c’est aujourd’hui, le refus de l’amnistie sociale.

La Gauche anticapitaliste, membre du Front de gauche, condamne cette nouvelle reculade du gouvernement, véritable coup de poignard contre des salariéEs qui défendent leur droit au travail. Raison de plus pour participer massivement à la manifestation du 1er mai, et à la marche citoyenne contre la finance et l’austérité, pour une 6e république, démocratique et sociale le 5 mai.

4) Refuser l’amnistie sociale : une violence !

Elsa Faucillon, Front de Gauche 92)

Alain Vidalies, ministre des relations avec le Parlement, vient de déclarer que le gouvernement s’opposera, lors de son prochain examen à l’Assemblée nationale, au vote de l’amnistie des syndicalistes.

Ce texte qui a rassemblé une majorité de gauche au Sénat sur une proposition des parlementaires communistes et du Front de gauche s’inscrit dans les valeurs de gauche. L’annonce du ministre est un renoncement invraisemblable.

L’amnistie de celles et ceux qui ont lutté courageusement contre la casse de l’emploi, pour le droit au logement ou encore en soutien aux côtés de familles sans-papiers ne devrait non seulement souffrir d’aucune tergiversation de la part d’ un gouvernement qui a promis le changement. Mais elle devrait être le point de départ de réformes ambitieuses de justice sociale et de solidarité, pour l’emploi, sa sécurisation, de nouveaux droits pour les salariés...

Au lieu de cela, à l’heure où les chiffres du chômage atteignent des taux historiquement élevés, le gouvernement se plie aux injonctions du Medef et laisse entendre que le « choc de moralisation » passerait par la condamnation de salariés, de citoyennes et de citoyens qui ont mené de courageuses luttes dans l’intérêt de toutes et tous.

Dans un pays plongé dans une crise que les politiques d’austérité aggravent, où l’on explique chaque jour aux citoyens qu’ils devront se serrer un peu plus la ceinture, où face à des salariés en grève on oppose des centaines de CRS, refuser d’amnistier est une violence car elle est le signe d’une injustice profonde et d’un abandon. .

5) « Les mafieux et les voyous, ce n’est pas nous  ! »

Pour les ouvriers et les syndicats, la proposition de loi d’amnistie sociale passée mercredi au Sénat est une reconnaissance. Mais elle n’est qu’une première étape dans le long processus de réhabilitation de la lutte sociale.

Pour des centaines d’ouvriers, syndicalistes ou non, condamnés ces dernières années dans le cadre d’actions de lutte, cette proposition de loi est perçue comme une bouffée d’oxygène. «  C’est une bonne chose qu’on arrête enfin de nous faire passer pour des délinquants  ! Les mafieux et les voyous, ce n’est pas nous  !  » se réjouit Gérard Cazorla, secrétaire CGT du CE de Fralib. «  J’ai été amené devant un tribunal notamment pour “avoir sali l’honneur du nom” de l’entreprise  ! s’amuse le syndicaliste. Alors que j’avais simplement dit la vérité au nom de la CGT en expliquant notamment que l’optimisation fiscale mise en avant par la direction n’était rien d’autre qu’un détournement fiscal masqué  ; avec cette loi d’amnistie c’est notre honneur qui sera peut-être lavé  !  »

Une loi qu’attend aussi avec impatience Jean-Paul Barnaud, employé chez Nexter à Roanne. En septembre 2010, lors du mouvement contre la réforme des retraites, l’ouvrier et quatre autres militants CGT de l’entreprise d’armement avaient tagué les murs de la sous-préfecture. Ils avaient alors été condamnés en première instance à 2000 euros d’amende pour dégradation légère d’un bien avec inscription au casier judiciaire. Après appel, les cinq syndicalistes seront «  seulement  » reconnus coupables. «  Il n’empêche, on se sent toujours bafoué, s’indigne Jean-Paul Barnaud. Nous ne sommes coupables de rien  ! La violence commise par le patronat est sans commune mesure avec quelques tags sur des murs  ! C’est une honte de les entendre encore et toujours aboyer contre nous  !  »...

Stéphane Aubouard


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