Notre 5 Mai est un rayon de soleil salvateur.

dimanche 5 mai 2013.
 

Drôle d’ambiance. Comme avant un orage, on voit le ciel se couvrir. L’eau qui sature déjà le ciel fait un effet de loupe et l’on voit de loin comme de près et maints détails se distinguent mieux qu’à l’ordinaire. Pleuvra ou pas ? Orage ou pas ? Souvent le temps ne se laisse pas prévoir, même quand il semble évident. Mais à partir de bien des nuages, il devient de moins en moins probable qu’un coup de vent suffise à purger l’air. Notre 5 Mai est un rayon de soleil salvateur.

Le gouvernement Hollande est le plus grand diviseur commun qu’on ait jamais connu à gauche. Le président qui « n’est plus socialiste » de son propre aveu à la télévision, creuse un fossé dans la gauche politique et syndicale avec une ardeur qui l’empêche d’entendre craquer le système qu’il mine mais qui le porte. Combien de temps compte-t-il gouverner contre ceux qui l’ont élu ? D’où lui vient cette illusion que la droite l’épargnera une fois qu’il aura affaibli son camp au point d’être emporté par une bourrasque ? Parce qu’il prépare le terrain d’un gouvernement d’union nationale ? Ou un gouvernement des démocrates « contre les extrêmes » ? Comment peut-il croire que le seul chantage pourra remettre en mouvement tous ceux qui se sentent trahis et offensés par la volte face sur l’amnistie ? Funeste erreur et illusion de celui qui croit que la fonction présidentielle crée à elle seule le rapport de force qui la fait vivre. Illusion classique de ceux qui « ne croient pas à la lutte des classes » et pensent que les jeux et astuces politiciens font et défont tout ! Incapables d’imaginer un autre futur les solfériniens rabâchent les formules éculées du passé : risettes et calinettes pour les puissants, coups de triques pour les autres. Faibles avec les forts, durs avec ceux qu’on a rendu faibles !

Le refus de l’amnistie sociale, la lâche soumission à l’opération de criminalisation du syndicat de la magistrature sont les deux faces d’une même médaille noire. Je le dis bien fort : un local syndical est lieu privé inviolable, les méthodes de caméras cachées sont des méthodes de voyou sans limite, pratiquée par des voyous, ou en tous cas des gens qui ont une intentions préétablie qui est sans rapport avec l’enquête journalistique. Si l’on admet d’incriminer pour un « mur de cons » en affiche, on admettra d’incriminer pour le mur de cons que nous avons tous dans la tête. La ligne de l’ultra droite solférinienne de Manuel Valls qui a déjà gagné à propos de l’amnistie, triomphe dans le lâchage des magistrats syndiqués montrés du doigt par la droite. Manœuvre ! Manœuvre ! Le 5 mai on manifeste pour la Nouvelle République, aussi pour une magistrature libre de se syndiquer, libre de se moquer. Même cruellement, même injustement. Le syndicalisme des magistrats a tous les droits du syndicalisme en général ! Où va-t-on si l’on perd de vue cela ? Dans quel genre de société allons-nous vivre si la liberté de conscience et son expression sans limite dans un lieu privé est bridée par la crainte de poursuites publiques et de punitions professionnelles ?

La définition du parti solférinien ? Il n’a de socialiste que l’adresse du siège qui a hébergé cette idée jusque-là. La voix froide et vide, Alain Vidalies, ministre des relations avec le parlement, avocat des causes syndicales et du droit du travail toute sa vie professionnelle, disciple avéré de Jean Poperen l’homme du contrat social, la mort dans l’âme pour qui le connaît, annonce que le gouvernement demandera le rejet de la loi d’amnistie. On devient un solférinien quand de gré ou de force on renie les fondamentaux élémentaires du socialisme. Ceux qui refusent de voter la loi d’amnistie se perdent moralement et politiquement.

La volte-face tout azimut du PS nous met tous en grand danger. Elle démoralise et désorganise la gauche. La droite et l’extrême-droite enflent mécaniquement d’autant. Dans ces conditions notre devoir est d’être les déclencheurs et les rassembleurs pour tous ceux qui veulent continuer le combat et la résistance quel qu’ait été leur vote au premier tour de l’élection présidentielle. Tel est dorénavant le rôle du 5 Mai. La Nouvelle République à laquelle nous aspirons n’est pas une cause qui nous appartient comme un thème de communication ou d’agitation. Elle est l’enjeu de la période si l’on veut une sortie par le haut de cette situation affreuse où la droite et les solfériniens ont enfermé le pays.

Je crois que quelque chose se sent de cela en voyant avec quelle rapidité se mobilisent les listes d’appel à la marche citoyenne du 5 mai. Ça se voit à l’énergie qui est mise pour prévoir trains, cars et co-voiturages ! Et même pour arriver à l’heure, c’est-à-dire à 13 heures 30, qui n’est pas si commode à tenir. A voir la diversité des personnalités et groupes qui décident d’appeler.


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