Hollande pédale, Carvounas balaie

jeudi 31 janvier 2013.
 

Luc Carvounas, secrétaire national aux relations extérieures du Parti Socialiste, et par ailleurs figure émérite du Val-de-Marne (maire d’Alfortville, sénateur, vice-président de la communauté d’agglomération Plaine-Centrale), vient de faire envoyer par le cabinet de communication Stratégie & Com (tout un programme !) un communiqué de presse dans lequel il entend dicter à un autre parti sa ligne politique. Pas gêné pour un sou, il demande ainsi au « Parti communiste de se désolidariser des propos de Jean-Luc Mélenchon » tenu mercredi 23 janvier dans le quotidien Métro.

Monsieur Carvounas se trompe encore une fois d’époque. La caporalisation, ça ne marche plus ! Le Parti Socialiste n’a pas à dicter sa loi à la gauche qui serait tenue d’obéir le petit doigt sur la couture du pantalon. Mettre le pistolet sur la tempe des organisations, des militants, et du peuple qui résiste à l’austérité ne fonctionnera pas plus. Le chantage aux municipales exercé par Luc Carvounas, ultime recours après le chantage au vote utile, principal argument électoral du Parti Socialiste, est un nouvel acte de division jeté à la face de la gauche.

Si Monsieur Carvounas monte sur ses grands chevaux et franchit une fois encore les frontières de l’acceptable, après avoir comparé le 10 janvier dernier le Parti Communiste au Front National dans le journal Le Monde, c’est qu’il cotise à la dérive de la politique austéritaire gouvernementale. Quand Jean-Luc Mélenchon lance dans l’article incriminé « Aujourd’hui, François Hollande s’appuie sur les éléments les plus droitiers de son parti pour mener une politique sociale-libérale », de fait Luc Carvounas se sent visé. Et à juste titre.

En voulant diviser au sein du Parti Communiste, diviser au sein du Front de Gauche, diviser au sein de la Gauche, le secrétaire national aux relations extérieures du Parti Socialiste risque surtout de se retrouver bien seul, y compris au sein de son propre parti.

A propos de la politique franco-allemande, et du duo Merkel-Hollande, Jean-Luc Mélenchon commentait dans Métro : « Pour l’instant, dans le tandem, il y en a une qui tient le guidon, la main sur le frein, et l’autre qui pédale. Hollande, il pédale. C’est tout ce qu’il a le droit de faire. ». Et pendant ce temps, Luc Carvounas lui fait la voiture balai dans le caniveau.


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