Sarkozy est un danger pour la société !

vendredi 4 mai 2012.
 

Nicolas Sarkozy a commencé sa campagne du deuxième tour comme un véritable feu d’artifice. Il s’engage dans une véritable fuite en avant en espérant s’appuyer sur le score élevé obtenu par Marine Le Pen pour s’imposer le 6 mai prochain…

Alors il multiplie les prises de position pour récupérer ses voix. Il a commencé ses interventions par une défense des électeurs du Front National (il aurait presque envie de les féliciter) et en cherchant à s’approprier le 1er mai pour en faire la fête du « vrai travail ».

Pour cela, à travers de longs discours quotidiens sur les thèmes, du travail, de la patrie, de la famille, il cherche à saturer l’espace. Tout y est : la Burqua (que François Hollande est soupçonné de soutenir), instrumentalisation des droits des femmes et de la laïcité contre les immigrés et les musulmans tout en exaltant les racines chrétiennes de la France et son « long manteau d’Eglise »… Il propose même une véritable discrimination institutionnalisée en conditionnant, pour les travailleurs immigrés en situation régulière, à « 10 ans de présence sur le territoire national, et 5 années de cotisations » pour toucher les prestations sociales (et pourquoi pas des signes distinctifs en publics et places séparées dans les bus ?). Il prétend que Marine Le Pen fait « partie de la République », mais c’est lui qui dessine le visage d’une République réactionnaire et raciste, à l’opposé de l’idéal d’une République démocratique et sociale.

Le plus symptomatique est de constater comment l’ensemble des dirigeants de droite participe de cette dégénérescence réactionnaire. L’ex séguiniste Henri Guaino ressort la question de la viande Hallal et attaque les « permanents syndicaux » qui défilent le 1er mai. Tandis que l’infortunée Chantal Jouanno qui a osé dire qu’aux législatives dans le cas d’un duel FN-PS elle voterait PS, a été verbalement fusillée par ce grand « gaulliste social » qu’est François Fillon qui a jugé ses propos « stupides ».

Alors « Pétainiste », Nicolas Sarkozy ? Difficile de ne pas faire le parallèle, mais il est évident qu’il ne suffit pas d’agiter cet épouvantail pour le battre dans les urnes. Tout comme il ne suffit pas de dire que le FN est un parti fascisant pour empêcher ses électeurs de voter pour lui. C’est à la logique de ce discours que la gauche doit s’attaquer. Car ce qui se dessine dans la confrontation « droite / gauche » du second tour, ce ne sont pas seulement des réponses différentes à la crise, ce sont deux visions profondément antagonistes de la société. Nicolas Sarkozy prétend défendre le « vrai travail » qui « émancipe ». Qu’est-ce donc pour lui que le « vrai travail » ? Celui de qui « ne se plaint pas », ne « manifeste pas », qui « souffre en silence », qui travaille « les week-end et les vacances ». Et qu’est-ce aussi pour lui que « l’émancipation par le travail » ? C’est « accumuler un petit patrimoine », modeste, mais qui permet de se convaincre que tout cela n’a pas été fait en vain. Le « vrai travail » de Sarkozy, c’est la soumission, la servitude, c’est courber l’échine et espérant s’élever, un peu, au dessus des autres. C’est ce que lui, l’ami des rentiers, des privilégiés et de l’aristocratie financière qui vit sur le dos des autres, défend comme projet pour le monde du travail. Et c’est avec ce type de politique que l’espérance de vie en bonne santé en France a reculé d’un an entre 2008 et 2010.

C’est une conception radicalement opposée à la conception du travail que le mouvement ouvrier défend. Pour la gauche, le travail peut libérer, car il est une activité utile aux autres, qui contribue à donner du sens, à faire progresser la société dans son ensemble. C’est tout ce que le libéralisme, à travers la folie du management néolibéral et de la RGPP détruit. Pour Sarkozy, le travail, c’est vendre et se vendre, c’est gagner la compétition, être en concurrence et se hisser au dessus des autres en écrasant les autres. Le travail pour la gauche, c’est l’activité qui permet à l’ensemble de la collectivité de progresser et à chacun de vivre dignement. C’est pourquoi la défense du travail par la gauche est inséparable de la défense du « temps libre » qui est tellement haï de Sarkozy. Car le temps libre, qui est une des conquêtes humaines universelles, essentiellement due aux combats du mouvement ouvrier et aux organisations syndicales, est ce qui permet de se consacrer aux autres, à ses proches, et de se préoccuper des affaires de la société. C’est l’antidote à l’aliénation et à la servitude.

La campagne du 2ème tour pour la gauche doit se mener valeurs contre valeurs. Il faut défendre le travail pour tous, sa répartition entre tous, la réduction du temps de travail, les 35 heures hebdomadaires, la retraite à 60 ans pour tous, les congés payés et le refus du travail du dimanche. Il faut défendre le temps libre comme une conquête des sociétés humaines. Il faut défendre la République démocratique et sociale, pour permette à chacun de décider des choix publics, ce qui suppose de mettre en œuvre rapidement le droit de vote des étrangers aux élections locales (qui selon plusieurs sondages est soutenue par plus de 60% des Français). C’est la campagne que le Front de Gauche a menée au 1er tour et continuera à développer pour que, le 6 mai, la page Sarkozy soit tournée.


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