Du local à l’international, les citoyens veulent être entendus. Souvent avec la volonté de s’insurger pour déconstruire ce qui heurte et fait mal, mais aussi pour chercher à réhabiliter le sens humain à l’organisation de nos sociétés.
En crise, notre société est aussi en pleine mutation et effervescence, c’est incontestable ! Donner de la valeur aux analyses, aux critiques, aux désirs des citoyens, explorer avec eux les contradictions et les cohérences n’est ni inutile ni impossible, c’est une condition essentielle à une révolution citoyenne.
Les engagements populaires se ressentent tout particulièrement au plan local : associatifs, syndicalistes, politiques et citoyens bâtissent et s’invitent dans la pensée et dans l’action, tant la situation leur semble ahurissante. Car, si la crise est financière, elle est aussi crise des valeurs, des savoirs, des projets individuels et collectifs.
Le capitalisme, l’argent comme mesure de la valeur des individus, la déshumanisation dans le travail, la culture, dans les modes de gouvernement et dans la représentation… sont de plus en plus ressentis comme des obstacles au mieux vivre ensemble, dans un lien étroit avec la nature.
Les collectivités locales tentent tant bien que mal de jouer le rôle de boucliers sociaux, mais elles doivent également faire face aux coups portés par le gouvernement avec sa réforme des collectivités territoriales.
La décentralisation a incontestablement permis de rapprocher les collectivités locales des populations et d’enrichir la réponse publique et de démocratiser les institutions. Mais cette dynamique positive s’est vu affaiblir à chaque passage de la droite au gouvernement avec la diminution du pouvoir du Parlement et des collectivités locales au profit d’une toute-puissance présidentielle. Les ambitions et le pouvoir des collectivités territoriales sont devenus très gênants pour les tenants du libéralisme qui voient fondamentalement dans le service public un fardeau budgétivore à réduire ou supprimer pour laisser le champ libre à la concurrence et à l’enrichissement des grands groupes.
« Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ! » dit le proverbe.
François Fillon accuse ainsi les collectivités territoriales d’être responsables de « la crise de la dette publique ». Or, si celles-ci recourent à l’emprunt, c’est pour financer des investissements utiles à tous qui représentent près de 75 % de l’investissement public en France, soit 2 % du produit intérieur brut. C’est de la croissance qui profite à tous. Rien à voir avec l’endettement de l’État, dû pour l’essentiel aux cadeaux fiscaux aux plus riches et à des choix économiques désastreux. Nicolas Sarkozy organise l’insolvabilité de l’État.
Il est urgent de sortir de cette logique destructrice du pacte social, républicain et démocratique en se libérant de l’étau que les marchés financiers et leurs soutiens politiques resserrent de plus en plus.
Sur le plan politique, la droite craint la France des élus locaux, qui penche de plus en plus à gauche, une France proche des citoyens, au contact de leurs souffrances, de leurs espoirs. Et puisqu’elle ne peut supprimer le peuple, eh bien la droite s’acharne à supprimer les institutions qui en sont le plus proche.
La réforme territoriale du gouvernement contre les collectivités locales et la décentralisation traduit ainsi clairement la volonté d’éloigner les citoyens et leurs élus des lieux de décision, un moyen de plus pour affaiblir la démocratie. C’est aussi le sens du projet de gouvernance fédérale européenne qui germe dans l’esprit de Nicolas Sarkozy et d’autres dirigeants européens pour faire payer les dettes des États et des banques par les peuples, non par les riches !
En Val-de-Marne, face à ce double constat, c’est avec les acteurs de la vie locale que nous souhaitons donner un nouveau souffle à l’action départementale. Le service public a besoin d’idées nouvelles, fruits du débat et de l’action. C’est un levier pour contrarier une économie de marché qui veut se transformer en une société de marché.
Individuelle ou collective, l’implication des citoyens dans des formes diverses de démocratie participative ou directe donne du sens aux valeurs républicaines de partage, de justice, de solidarité et de fraternité.
La droite divise et oppose les habitants là où la vie locale unit et rassemble. Elle valorise les comportements de gagneurs, stigmatise des populations et des quartiers, là où la démocratie locale favorise le partage, l’écoute et œuvre pour l’intérêt général.
L’engagement du groupe Front de gauche, PCF, PG, citoyen, du conseil général du Val-de-Marne dans l’élaboration et la conduite des politiques départementales montre clairement que le développement de la démocratie citoyenne est devenu une condition essentielle de la défense et du développement du service public.
C’est dans cet esprit que nous avons pris l’initiative d’en débattre largement avec celles et ceux qui depuis des années se sont investis dans l’action départementale aux côtés de Christian Favier, président du conseil général et de l’exécutif départemental-, ainsi que toute personne intéressée par cette démarche, le 13 décembre, à 18 h 30, salle Jacques-Brel à Fontenay-sous-Bois.
Pascal Savoldelli
Date | Nom | Message |