Premier tour des primaires, petit livre rouge et aveu de Berlin !

mercredi 19 octobre 2011.
 

Primaires socialistes

Engagé publiquement dans la campagne du Front de gauche pour les élections présidentielles et législatives, je n’ai bien sûr pas voté à ces primaires. Facilitant leur organisation en tant que Maire, et sensible à tout ce qui anime mon camp, la gauche, j’ai passé de longs moments ce dimanche auprès du bureau de vote de mon village en discutant avec la majorité des 458 votants qui se sont déplacés. Avant toute chose je tiens à féliciter la petite section PS de ma commune qui a fait un travail militant remarquable. Déjà depuis deux semaines, je sentais monter une envie de participer et cela s’est vérifié dans notre commune avec un taux de participation de 12%. Dans les discussions un thème revenait : « On nous demande jamais notre avis, alors pour une fois qu’on peut le donner ! », « d’habitude ils n’en font qu’à leur tête, alors si on pouvait être entendu » et surtout « il y en marre de Sarkozy, il faut que çà change vraiment » ; cela s’est aussi vérifié dans le résultat avec un Montebourg à 27% talonnant Hollande. Vous connaissez les résultats nationaux et je ne reviens pas ici sur les chiffres et le flot des commentaires.

Au moment où j’écris ces lignes je ne sais pas ce que dira Montebourg ce lundi soir. Je souhaite vivement qu’il ne se prête à aucune combinaison d’entre deux tours. Mais une chose est sûre : ce qu’il a momentanément incarné dans cette campagne ne peut pas se retrouver dans les deux candidats restés en lice.

Pour Hollande, c’est évident : voulant capter l’héritage social libéral de Strauss-Kahn, il n’a pas cessé de vanter la réduction des déficits, la rigueur et les diktats européens. Il est possible que ce positionnement provoque une mobilisation en forme de rejet au second tour.

Mais Martine Aubry aura du mal à représenter le changement : certes son discours peut apparaître plus à gauche mais elle ne propose aucune mesure qui permette de sortir de l’impasse actuelle.

Un gouvernement de gauche sera immédiatement soumis à un terrible diktat : celui des marchés financiers qui testeront la crédibilité de la France à l’aune des mesures d’austérité qui seront prises et feront payer cher en taux d’intérêt un gouvernement qui ne s’y réduirait pas ; les agences de notation se chargeront de mettre cela en scène et la pression des institutions européennes veillera à mettre la France au pas. Face à cette pression, il ne suffit pas d’avoir du « caractère » (même si cela est nécessaire pour les temps de tempête, mais cette condition nécessaire n’est pas suffisante), il faut aussi dire précisément comment on fait pour rompre avec la dictature des marchés financiers. Et là-dessus le programme du PS comme sa déclinaison par Aubry ne propose absolument rien. C’est d’ailleurs une des leçons de cette primaire : les grands leaders liés au programme du PS ont été soumis à la critique interne de Montebourg et externe de Mélenchon, et la vacuité de ce programme est apparue ainsi visible à travers la percée de Montebourg. Il est possible que la poussée à gauche dans la société amène les électeurs des primaires à donner l’avantage à Aubry au second tour mais cela ne se fera pas sous la forme d’une adhésion profonde.

Pour continuer la lecture de ce texte, cliquer sur l’adresse URL portée en source de cet article (haut de page, couleur rouge)


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message