Le Parti Socialiste a voté un programme vite oublié et proposé à ses primaires six candidats plaçant ainsi, de facto, au second plan le contenu de son programme par rapport aux personnalités mises en compétition.
Cette démarche va dans le sens souhaité par les médias : la personnalisation, voire la personnification de la vie politique.
L’objectif des médias sera de minimiser le débat d’idées qui devrait s’établir entre le Front de gauche muni de son programme partagé et le PS muni de son projet. Tout sera mis en œuvre par les médias pour éviter que les Français puissent choisir en toute connaissance de cause entre le programme de la gauche sociale-libérale et le programme de la gauche radicale dans la lignée des idées de Jaurès.
Le front de gauche devra évidemment compter d’abord sur ses forces militantes pour populariser le programme partagé mais devrait aussi lancer une campagne d’information pour dénoncer la disproportion entre les temps d’antenne mais aussi les taux d’audience accordés au PS et à l’UMP par rapport à ceux accordés au front de gauche. Montrer aussi la disproportion entre les capacités de financement de la campagne électorale. (Jean-Luc Mélenchon a d’ailleurs déjà abordé cette question en indiquant que les sommes engagées par le PS ou l’UMP seraient de l’ordre de 9 à 10 fois plus élevées que celles engagées par le Front de gauche.)
Ainsi une interview de Jean-Luc Mélenchon à TF1 (taux d’audience 25 %), à France 2 (20 %) n’a pas le même impact que sur BFM TV (1 %) ou Arte (2,3 %) à durées d’intervention égales. De la même manière, pour une interview sur RTL (12,3 %), l’impact sera plus grand que sur France Culture (1,4 %). Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A... où l’on peut trouver les taux d’audience des différents médias audiovisuels. Remarquons que d’une année sur l’autre, ce chiffre varient peu : 0,5 à 1 % maximum.
La stratégie médiatique, déjà mise en place, vis-à-vis de Mélenchon est assez simple dans son principe : lui permettre de s’exprimer principalement dans des médias à faible audience, ou à des heures creuses.. En cas d’invitation sur un média à forte audience : on ne l’invite pas seul mais avec une multitude d’intervenants pour minimiser son temps de parole et si, exceptionnellement, il est invité seul par un média à bonne audience (par exemple Europe 1 ou France Inter), il devra faire face à un journaliste hostile ou lui posant des questions sans rapport avec les questions politiques essentielles, évitant ainsi d’aborder le contenu du programme partagé, par exemple.
Néanmoins, Internet permet d’atténuer quelque peu cette stratégie par la diffusion en ligne des vidéos de ses interviews où meetings. (Sites du parti de gauche, de Dailymotion (http://www.dailymotion.com/fr/chann... ), YouTube (http://www.youtube.com ) Ainsi, sur YouTube la vidéo http://www.youtube.com/watch?v=j3uA... enregistre près de 132 000 vues. Elle reprend une émission de France 2 de la série : On n’est pas couché Diffusée le samedi soir vers 22h50 avec Laurent Ruquier, Éric Zemmour, son audience est comprise entre 1,2 et 2,5 millions de téléspectateurs. (Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/On_n%2... )
La stratégie précédente est aussi pondérée par le fait que tous les journalistes ne sont pas des petits soldats aux ordres des groupes financiers ou des marionnettes entre les mains de patrons de chaînes.
Hervé Debonrivage le 9 août 2011
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