Nous avons alerté fin janvier le CSA sur l’extrême bipolarisation de la campagne présidentielle sur les TV et radio d’une part, le déficit de Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche en temps de parole d’autre part.
Michel Boyon, Président du CSA, nous a répondu le 23 février. Il confirme ce déséquilibre. Il affirme avoir fait part à ces chaines de la « nécessité d’y remédier avant la fin » de la période d’équité soit le 19 mars. Dans un communiqué analysant les résultats au 24 février, le CSA se félicite dans le même temps de l’effet de ses recommandations. Il écrit : « la concentration des temps de parole sur deux candidats s’est atténuée ».
Atténuée ? A la vitesse d’un escargot alors : le temps de parole cumulé de François Hollande et Nicolas Sarkozy entre le 1er janvier et le 24 février atteint encore 68 % ! Aucun critère ne justifie une telle hégémonie
Dans le même communiqué, le CSA affirme que ce ce progrès "a bénéficié à l’ensemble des autres candidats". Dans ce cas, il faut une loupe pour rechercher ce progrès pour Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens. Sur les TV le Front de Gauche cumule en effet à 6,1 % du temps de parole et 6,6 % sur les radios, soit bien en deçà de l’impact de sa campagne.
A ce rythme, l’équité du temps de parole sera atteinte à la saint-Glinglin et non le 19 mars comme l’espère le CSA.
Nous avons donc de nouveau écrit à Michel Boyon. Nous lui réitérons notre demande que le CSA change de braquet et mette en garde officiellement les TV et radios sur ce thème, mesure qui fait partie de son arsenal juridique. Il en va du débat démocratique sur les TV et les radios.
Ce déséquilibre est d’autant plus grave qu’il s’ajoute à des choix éditoriaux qui influent profondément, jour après jour, sur cette campagne électorale.
L’émission « Parole de candidat » sur TF1 en est l’exemple le plus criant. La chaine a en effet décidé d’accorder trois des quatre créneaux en prime time consacrés à cette émission à la droite (Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Marine le Pen) contre un à la gauche (François Hollande). Les deux autres candidats de gauche, Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon se voient, eux, relégués en deuxième partie de soirée et crédités de temps d’antenne très inférieurs. Là encore rien ne justifie un tel déséquilibre qui touche non seulement le candidat Jean-Luc Mélenchon mais également la gauche dans son ensemble.
Après avoir protesté auprès de TF1, nous venons également de le faire officiellement auprès du CSA en lui demandant d’intervenir. Jean-Luc Mélenchon est programmé sur cette émission lundi 5 mars.
Eric Coquerel, Secrétaire National du PG et conseiller spécial de Jean-Luc Mélenchon
Lire la lettre envoyée au CSA
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