14 juillet : Notre Nation est un concept, nous la fêtons mieux encore !

dimanche 17 juillet 2011.
 

Le 14 juillet, nous célèbrons ensemble la Fête nationale. Chacun a l’habitude du 14 juillet voire prend plaisir à ce rendez-vous devenu festif.

Mais tout le monde n’accorde pas à cet événement la même signification.

Certains voudraient cultiver la Nation comme une construction historique.

Elle puiserait ses origines dans le baptême de Clovis et évoluerait dans une sorte de continuité jusqu’à nos jours. Ces même personnes voient dans la France la « fille aînée de l’Église » comme si elle n’avait pas changé depuis l’Ancien-Régime. Je pense, au contraire, que la Révolution Française donne tout son sens à notre histoire et fonde notre Nation. A cette période, le peuple commence à se définir comme une communauté dépassant à la fois l’entourage direct des individus mais aussi la division de la société en ordres : clergé, noblesse, tiers-état. Cette naissance de la Communauté nationale relève d’une prise de conscience de l’intérêt général d’un collectif partageant un même destin politique. C’est pourquoi je fais partie de ceux qui considèrent que c’est la République qui fait Nation et pas l’inverse. Nous parlons alors de patrie républicaine pour mettre en évidence ce lien indissociable entre la communauté et le destin politique qui la cimente.

Au final, je veux pouvoir le dire ici, notre Patrie est un concept. Elle rassemble tous ceux qui veulent participer à cette aventure politique, quelles que soient leurs origines, leur religion ou leurs opinions. Les révolutionnaires de 1789 considéraient tous les étrangers comme citoyens dès l’instant où ceux-ci se voulaient partie prenante des événements. Dans la loi, cela se traduit en 1791 par la possibilité pour tout étranger vivant depuis un an en France de devenir citoyen français. Cet esprit a perduré tout au long du XIXe siècle. Il a inspiré les Communards de 1871 qui ont intégré sans distinction les généraux polonais à l’insurrection populaire contre Versailles. Il a fondé cette conception essentielle d’Ernest Renan : la citoyenneté est un plébiscite de tous les jours. La seule barrière à l’intégration de tous à la patrie républicaine c’est la volonté de l’individu d’y participer ou non.

Comme je viens de l’évoquer, cette évolution ne s’est pas faite en un jour.

Le 14 juillet en constitue aujourd’hui le symbole. Cette date commémore le rassemblement des Fédérés venus de tout le pays en 1791. Ce regroupement célébrait lui-même le jour où le peuple parisien est venu sauver la révolution en prenant les armes. Alors que le Roi refusait de reconnaître la légitimité de l’Assemblée Nationale, il n’a pu que s’incliner devant l’insurrection populaire qui amena à la prise de la Bastille. Le nouvel élan ainsi donné aux députés a permis l’abolition des privilèges quelques jours plus tard : la nuit du 4 août 1789.

La période est également fondatrice pour la gauche. C’est là qu’elle puise toute son essence à la fois au regard de la philosophie des Lumières qui l’a inspirée mais aussi au regard des événements. En septembre 1789, c’est encore l’Assemblée Nationale qui devait décider s’il fallait accorder un véto au Roi sur les décisions des députés. Ceux choisissant le camp du Roi sont allés à droite de l’Hémicycle. Ceux qui voulaient accorder tout le pouvoir au peuple et à ses représentants sont allés à gauche. Tout le pouvoir au peuple signifie que chacun puisse prendre sa part au destin de la République, à travers le droit de vote, la liberté de conscience et d’expression. Mais cela signifie aussi combattre tous les mécanismes de domination sociale et économique qui entravent l’égalité politique. C’est pourquoi la démocratie est indissociable du combat contre les inégalités économiques et sociales.


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