Le 14 avril a eu lieu la commémoration du 80éme anniversaire de la proclamation de la IIème République Espagnole. Ce sont des élections municipales qui en furent à l’origine
Aujourd’hui, à quelques jours du 22 mai, il est très important de le rappeler. Les municipalités sont des états et ils possèdent tout le droit et toute la légitimité nécessaire pour proposer et lutter pour un modèle de société. La 2nd République fut la République des rêves.
Noyée dans le sang par le coup d’état et la dictature franquiste qui s’en est suivi. La récupération de la mémoire historique et l’annulation des procès du franquisme sont une tâche inexcusable morale, éthique et politique pour tous les démocrates. Il n’est pas acceptable qu’il existe des condamnations en vigueur contre Blas Infante, Miguel Hernández, Luis Companys et des milliers et milliers de citoyens et citoyennes enterrés dans des fosses communes, sur des bas côtés ou dans des champs d’oliviers aux quatre coins de l’Espagne.
80 ans après la proclamation de la II République s’ouvre dans notre pays un important processus de revendication de la question républicaine, le chemin vers la III République. Il y a 80 ans, la casse universitaire, les partis politiques progressistes et de gauche ont aidé par leur victoire aux élections municipales un processus constituant démocratique et participatif qui a donné comme résultat la II République. Aujourd’hui, comme hier, la présence des Républicains dans les municipalités et dans les Communes Autonomes, rend possible que l’idéal républicain soit plus proche.
L’exigence de la République doit être accompagnée de l’exigence de l’ouverture d’un processus constituant en Espagne. Cette revendication, profondément démocratique, ne pourra se faire réalité tant que ne nous pourrons accumuler des forces suffisantes. Mais sa diffusion, sa mise en débat, peut constituer un riche filon pour la repolitisation des citoyens espagnols. Des raisons démocratiques et juridiques pour défendre la III République pour l’Espagne :
La démocratie ne doit pas s’arrêter aux portes des Cortes Generales (Assemblée nationale), elle doit atteindre le chef suprême de l’Etat (le roi). L’Etat ne peut s’hériter comme on hérite d’une ferme. De plus, le machisme de la succession est un autre des handicapes trainés dans une société qui défend les droits et l’égalité entre l’homme et la femme sur tout les plans.
Dans le monde il n’y a pas loin de 200 états qui siègent à l’ONU et seule une infime minorité d’entre eux sont des monarchies. Le meilleur hommage à la II République durant son 80eme anniversaire est de lutter pour la III. La monarchie espagnole et les modèles monarchiques sont illégaux à la lumière des droits constitutionnels et du droit international.
Dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, à l’article 1, il est dit : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.. Dans l’article 2, dans son premier paragraphe il est ainsi dit : Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de NAISSANCE ou de toute autre situation. Dans la Constitution Espagnole de 1978, à l’article 1’ insérer dans le chapitre 2 portant sur les droits et libertés, il est dit textuellement : les espagnols sont égaux devant la loi sans que ne puisse prévaloir aucune discrimination en raisons de la NAISSANCE, la race, le sexe, la religion, l’opinion ou quelques autres conditions ou circonstance personnelle ou sociale. A l’article 23 de ce même volet il est dit : 1) les citoyens ont le droit de participer à leurs propres affaires, directement ou par l’entremise de représentants librement élus au cours d’élections périodiques au suffrage universel. 2) de même ils disposent du droit d’accéder, en condition d’égalité, aux fonctions et charges publiques, avec les exigences que signalés par la loi.
Nous pourrions invoquer la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le protocole des droits politiques de New-York et d’autres textes juridiques internationaux. Mais il est clair qu’au regard de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la propre Constitution Espagnole, la monarchie est illégale.
Elle manque aux articles clés qui garantissent l’égalité des citoyens droits et l’accès aux charges publiques. ON NE PEUT NAITRE AVEC LA GOUVERNANCE DE L’ETAT SOUS LE BRAS.
La monarchie espagnole est opaque dans la gestion des moyens publics que lui assigne las Cortes Générales et le gouvernement. L’opacité est telle que la monarchie espagnole est le paradis discal numéro 61 du monde. Personne ne sait comment elle administre ou gère les 9 millions d’euros. Il en va de même pour la gestion des cadeaux que reçoivent le roi et la maison royale des gouvernements étrangers et des entreprises.
Le bouclier mis en place pour éviter et pénaliser les critiques sur la monarchie espagnole et la figure du roi est en train de s’effriter sous les actions des décisions des tribunaux européens qui ont déjà condamné la justice espagnole en raison de ce bouclier antidémocratique qui tentait d’éviter les critiques à la couronne.
En Espagne, de nombreuses personne qui se déclarent républicaine de salon et juancarlistas conjoncturellement. IL est important qu’intellectuellement et politiquement, nous exercions un républicanisme mobilisateur.
Toutes les enquêtes, les connues comme celles qui n’ont pas été rendues publiques, reflètent que les monarchistes convaincus ne dépassent pas une minorité 20% de la population. Face à cela, la défense du modèle républicain, est appuyée par l’immense majorité de la population, spécialement parmi la jeunesse. Dans le cadre des élections du 22 mai a été intégré pour la première fois dans le programme cadre municipal de IULVCA et de la la fédération de IU la bataille pour la III République comme tâche des cadres publics ici et maintenant, en intégrant dans l’agenda politique de cette revendication. Jusqu’ici ne figurait que la déclaration en faveur de al république dans les textes d’assemblées et dans les résolutions de politique générale tout comme dans les statuts. Maintenant figurent dans le contrat-programme à signer devant les électeurs le 22 mai prochain.
Le divorce existant entre la majorité sociologique qui se détermine en faveur d’une république en Espagne et leur piètre accès aux moyens de communication, publics ou privés, traditionnels du débat républicain et du mouvement républicain en Espagne passera facture, puisque aujourd’hui, le débat démocratique sur la III République n’a comme seul écho que celui correspondant à Internet.
Le bipartisme monarchique en Espagne, appuyé sur une loi électorale injuste qui vulnérabilise également l’égalité des citoyens devant le vote fait de la revendication pour une III République une revendication d’hygiène démocratique et impose un modèle républicain avec des valeurs d’austérité et de partage de a richesse face à la crise gravissime que nous subissons.
Les citoyens critiquent les privilèges des postes politiques et ils ont raison dans leurs critiques. Sans aucun doute, les privilèges de la maison royale sont spectaculaires et doivent eux-aussi figurer être critiqués.
La participation dans le coup d’état, qui s’il a été un échec militaire est un triomphe politique. L’entrée de l’Espagne dans l’OTAN sous le giron néolibéral ont eu et ont toujours le renfort d’un roi héritier que personne n’a élu.
Il est très important qu’à partir du 22 mai, des dizaines de municipalités intègrent la réseau des municipalités en faveur de la III République ainsi que des élus à titre individuels. Nous devons relever que les municipalités qui ont d’ors et déjà ont voté la motion par laquelle elles demandent que soit ouvert un processus constituant pour la III République, après cet accord, dans ces municipalités les mannes sont ouvertes, les écoles continuent à ouvrir, les pharmacies de garde également, les boulangeries continuent à faire du pain … non, le monde ne s’est pas effondré. Le rôle des bureaux municipaux sera déterminant dans cette période comme il l’a été dans la bataille pour l’autonomie complète de l’Andalousie, dans l’avènement de la II République, etc. Mais aux côtés des municipalités républicaines il faut tisser une hégémonie dans la société civile en faveur de la III République et surtout parmi les jeunes qui s’impliqueront avec à chaque fois plus d’intensité dans ce changement de modèle et de système.
ANTONIO ROMERO RUIZ
Ex parlementaire de Izquierda Unida
Coordinateur du réseau des municipalités pour la troisième République
Traduit par Jose Fernandez
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