Cantonales (analyses) : Succès de la gauche et du Front de Gauche (8 documents)

mercredi 5 septembre 2012.
 

8) Lendemain de vote : Progression du Front de Gauche par rapport aux européennes, aux régionales (par Jean-Luc Mélenchon)

7) Analyse du 2ème tour par P Laurent JL Mélenchon et C Picquet (video)

6) Cantonales : Succès éclatant du Front de Gauche

5) Le Front de gauche accentue son ancrage local (article Le Figaro)

Jean-Luc Mélenchon a le regard tourné vers la présidentielle, le PCF vers les législatives.

LA DROITE a pris une « tannée » au second tour des cantonales et sa déroute « s’amplifie », a déclaré hier Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche. « Les électeurs de droite ne se sont pas mobilisés. » Hier soir, le candidat à l’investiture du Front de gauche pour la présidentielle n’était pas seul. Il avait retrouvé Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, et Christian Picquet, président de la Gauche unitaire, Chez Gudule, dans le quartier parisien de la Villette. C’était une heure de victoire.

Tous ont dit leur grande satisfaction d’avoir été confirmés comme deuxième force de gauche et d’avoir gagné 14 élus. Le Front de gauche qui a « pris une part décisive dans la victoire de la gauche » compte désormais 118 conseillers généraux : 113 PCF et 5 PG.

Plus question de séparation

Dans le Nord, le PCF est passé de 5 à 7 cantons. Un siège a été gagné en Haute-Garonne et un autre dans les Hautes-Pyrénées. Un canton de Nîmes face au FN a été remporté.

L’Allier reste communiste comme le Val-de-Marne où les trois élus du Front de gauche, en duel face à des écolos, l’ont emporté.

En Seine-Saint-Denis, le candidat PCF Belaïd Bedreddine, qui était derrière la candidate écolo, a gagné. Le PCF l’a aussi emporté contre le PS à Aubervilliers et contre les Verts à Saint-Denis.

Plus question de séparation pour les acteurs du Front de gauche, comme au soir du premier tour où le PCF était monté sur la péniche de Martine Aubry en compagnie des écologistes. En déplacement en fin de semaine dans le Jura avec le député PS de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon avait jugé « insupportable » le côté « mante religieuse » de la première secrétaire du PS... « Je ne veux pas donner l’impression d’être englobé (par le PS) ni faire croire que les problèmes sont réglés », avait-il ajouté dans ce département passé à gauche hier, alors que les communistes adoptaient une attitude plus pragmatique dans ses relations avec ses alliés de la gauche.

Tous, désormais, ont le regard tourné vers 2012 : vers la présidentielle pour Jean-Luc Mélenchon qui devrait être investi d’ici juin par le PCF, vers les législatives pour le PCF qui va profiter des très bons résultats de ces cantonales. « Si la droite et sa politique sont sanctionnées, la question d’une alternative crédible à gauche reste donc posée, a déclaré hier le Front de gauche. Elle ne pourra voir le jour qu’en répondant aux aspirations des classes populaires. »

Sophie de Ravinel

4) Cantonales : Les syndicalistes votent à gauche

3) La gauche gagne plusieurs départements

Le Jura, les Pyrénées-Atlantiques et peut-être la Loire et la Savoie viendraient s’ajouter aux 58 départements déjà dirigés par la gauche, selon les résultats à 22 heures. Le Front de gauche obtiendrait 118 élus contre 104 PCF sortants.

Abstention record, score historique du FN, promesses de gains de positions plus mesurées qu’espéré... La « victoire » de la gauche obtenue au premier tour avait laissé un goût un peu amer.

Hier, au vu des résultats disponibles à 22 heures, le second tour semblait avoir corrigé en partie le tir. Le seul (gros) bémol concernant l’abstention, qui semblait certes avoir légèrement reflué, à 53,73 %, sur le record absolu établi au premier tour de ce type d’élection la semaine dernière (55,68 %), mais ne s’en situait pas moins plus de 20 points au-dessus du second tour de 2004 (33,51 %). Manifestement, les partis politiques ont globalement échoué à rendre visibles les enjeux d’un scrutin que le pouvoir sarkozyste en place a tout fait pour minimiser, pour atténuer la sanction redoutée à un an de l’élection présidentielle. Quitte même, pour ce dernier, à s’abstenir de donner des consignes claires en cas de duels gauche-FN au second tour, après une semaine marquée par la cacophonie à l’UMP (voir en page 4), ce qui a pu décomplexer l’électorat conservateur interprétant ce non-choix par un appel de facto à utiliser le bulletin Front national.

Pyrénées-Atlantiques et Jura passent à gauche

Mais pour le reste la gauche n’avait quasiment que des motifs de satisfaction, avec des majorités d’ores et déjà remportées dans plusieurs départements dont le basculement était tout sauf acquis au soir du premier tour. Le Jura, les Pyrénées-Atlantiques et peut-être la Loire et la Savoie viendront s’ajouter aux 58 départements que dirigeait déjà la gauche depuis 2004, qui était déjà une année de succès historique. Après un premier tour qui a marqué un rééquilibrage entre ses composantes au profit d’abord du Front de gauche (8,92 %), puis d’Europe Écologie-les Verts (EELV, 8,22 %), le PS se tassant légèrement par rapport à 2004 (24,94 %), ce dernier a retrouvé des couleurs, obtenant environ 35 % des voix hier.

En face, la droite n’a pas réussi à refaire le chemin perdu, hier, après un premier tour en demi-teinte où elle avait montré une bonne tenue globale de son score à condition d’additionner les résultats des candidats UMP officiels et ceux des réfugiés chez les divers droite (31,75 % au premier tour, contre 30 à 31 % hier). Malgré tout le poids exercé dans l’entre-deux-tours par son secrétaire général, Jean-François Copé, l’UMP échoue à ravir la Seine-et-Marne au PS. Idem en Corrèze dont l’actuel président, François Hollande (PS), devrait être reconduit sans problème. Seul le Val-d’Oise, gagné par la gauche en 2004, restait en suspens hier soir, à un siège près. La droite semblait également avoir également sauvé la présidence de l’Aveyron. Dès 20 heures, Jean-François Copé s’est dit « un peu déçu » de ne pas obtenir de « résultats un peu meilleurs »...

Du côté du Front de gauche, la satisfaction était de mise aussi, après la réélection de tous les sortants et le gain de sièges communistes annoncé dans l’Allier et le Val-de-Marne, dont le PCF conserve les présidences. Le Front de gauche obtenait également de nouveaux élus en Dordogne, dans les Hautes-Pyrénées, en Indre-et-Loire, en Haute-Vienne ou encore en Haute-Garonne. Au total, le Front de gauche obtiendrait 118 élus, dont 113 communistes (5 Parti de gauche), pour 104 élus communistes sortants. Pour Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, cela démontre que le Front de gauche s’installe bien comme « la deuxième force à gauche ».

Des succès arrachés parfois de haute lutte face à des candidats de gauche ayant refusé de se désister devant le candidat arrivé en tête de la gauche, comme à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), où la sortante communiste l’a finalement emporté contre le candidat EELV-PS, tout comme à Aubervilliers. Dans ce département, où le PS et EELV se sont entendus pour tenter d’empêcher la réélection des communistes sortants, l’alliance ne se montre pas fructueuse.

Le PCF, qui s’était maintenu en retour face au candidat EELV soutenu par le PS à Montreuil, emporte le canton.

Dans le Val-de-Marne, la même stratégie du PS et d’EELV entraîne la même sanction, ceux-ci échouant à démettre les élus communistes sortants, le PCF gagnant même un siège jusqu’alors détenu par le PS, qu’il avait devancé au premier tour, à Villeneuve-Saint-Georges.

La poussée FN fortement contenue

Au final, EELV, qui nourrissait de grandes ambitions pour ce scrutin, en particulier celle de doubler sa représentation dans les conseils généraux (31 élus), quitte pour cela à tenter d’arracher des sièges à ses partenaires socialistes ou communistes (EELV s’est maintenue dans 30 cantons face à un candidat PS arrivé en tête au premier tour et dans 7 autres face à un candidat Front de gauche), pourrait approcher son objectif. Hier, à 22 heures, ils avaient déjà raflé de manière certaine une vingtaine d’élus supplémentaires (dont plusieurs enlevés au PS mais aucun aux communistes).

Enfin, dernier motif de soulagement, la poussée du FN a été fortement contenue, voire ralentie au second tour. Après sa forte percée au premier tour (15,06 % des voix) qui lui a permis de se maintenir dans près de 400 cantons, hier, en duels ou en triangulaires contre des candidats de gauche ou de la majorité présidentielle, le FN, qui n’avait aucun sortant, espérait obtenir au moins une dizaine d’élus. À 22 heures, hier, crédité de 10 % des voix sur la France entière, le FN n’avait que deux élus à son tableau de chasse : l’un à Carpentras (Vaucluse) et l’autre à Brignoles (Var).

Sébastien Crépel, L’Humanité

2) Le Front de gauche pavoise (article Le Parisien, Aujourd’hui en France)

« On s’installe. » Hier soir, Jean-Luc Mélenchon, leader du Parti de gauche, s’est d’abord félicité que la droite se soit pris « une tannée ». Mais au-delà, lui et ses alliés communistes se réjouissent des résultats du Front de gauche. « Nous prenons une part importante dans l’amplification de la victoire de la gauche », estime Pierre Laurent, le numéro un du PC. « Nous sommes dans la fourchette haute de ce qu’on espérait », s’enthousiasme-t-il. Le Parti communiste devrait garder ses deux départements, l’Allier et le Val-de-Marne, mais le Front de gauche gagne aussi des élus comme dans le Nord, la Haute-Garonne et la Haute-Vienne, notamment. « Nous sommes en progrès, note Laurent, puisque nous aurons plus de cent élus*. »

Lors de ces élections cantonales, 104 sièges détenus par le PC étaient renouvelables. Au premier tour, Mélenchon avait insisté sur le fait que le Front de gauche était la deuxième force à gauche, derrière le PS et devant les écologistes. « Cela sera confirmé très largement en terme d’élus, a renchéri hier soir Laurent. C’est très encourageant pour la suite. » La suite, ce sera bien sûr l’élection présidentielle de 2012.

Le PC et le parti de Mélenchon, qui ont déjà commencé à se disputer les responsabilités dans le bon score du Front de gauche aux cantonales, doivent avancer sur leur projet commun. Et Mélenchon, lui, piaffe d’impatience pour être désigné candidat.

* Selon les résultats partiels, hier à 23 h 45, le PC obtient 114 élus et le Parti de gauche, 5.

1) Cantonales : la gauche confirme son avance (L’Humanité)

La gauche sort vainqueur de ces élections cantonales 2011. Mais en vue des élections présidentielles et législatives de 2012, le Parti socialiste devra compter avec le Front de gauche conforté dans sa place de deuxième partie de gauche, devant les écologistes. La majorité présidentielle elle sort affaiblie de ces élections et divisée sur la stratégie à adopter vis-à-vis du Front national. L’autre fait notable est l’abstention, qui n’a pas fléchi lors de ce second tour des élections cantonales.

La gauche conforte ses positions

La gauche a pris a remporté le Jura, les Pyrénées-Atlantiques et peut-être la Loire, la Savoie, la Réunion et Mayotte, où, grosse surprise, l’UMP a perdu la majorité. Elle a gardé la Seine-et-Marne ainsi que la Corrèze, fief de François Hollande. Seul mauvais point de la soirée : la perte du Val d’Oise. Des résultats salués par Martine Aubry. La première secrétaire du Parti socialiste (autour de 36% des intentions de vote) a affirmé que les Français "ont ouvert la porte du changement et nous allons nous y engouffrer ».

Le Front de gauche sort lui-aussi renforcé de ces élections.

La deuxième force de gauche, devant Europe Ecologie Les Verts, a "pris une part décisive dans la victoire de la gauche", selon Pierre Laurent. Le secrétaire national du PCF a expliqué que ce deuxième tour montrait "une amplification de la victoire de la gauche, qui va largement battre la droite et l’extrême droite. Il est maintenant acquis qu’on finira au-dessus de 100 conseillers généraux, peut-être bien au-dessus". Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) chiffrait lui le nombre total d’élus Front de gauche à "peut-être jusqu’à 130".

Les duels de deuxième tour sont "très favorables" au FG, selon le numéro un communiste, saluant les sept élus dans le Nord "alors qu’on en avait cinq", le siège gagné en Haute-Garonne, et peut-être un autre dans les Hautes-Pyrénées. De plus, un canton de Nîmes face au FN devrait être remporté. "Cela indique que même dans un rapport de force gauche-droite pas simple, il y a eu une forte mobilisation pour battre le Front national", s’est-il félicité.

Concernant les deux départements de l’Allier et du Val-de-Marne, Pierre Laurent s’est dit confiant pour que la présidence reste au PCF. "Le Front de gauche a pris une part décisive dans la victoire de la gauche, ce soir, il est confirmé comme deuxième force à gauche", s’est-il réjoui, y voyant un "encouragement à poursuivre la démarche" du FG qui est un "espoir" pour "construire une alternative crédible à gauche" dans la perspective de 2012.

Affirmation de l’écologie politique selon Cécile Duflot

De son côté, avec a priori plus d’une cinquantaine de conseillers généraux au soir du scrutin, Europe écologie les Verts (EELV) pense lui "plus que doubler" ses élus départementaux (24), selon Cécile Duflot. Dans une dynamique de succès depuis les européennes de juin 2009 (16,3%) et les régionales de mars 2010 (12,5%), des victoires ont déjà été enregistrées dans le Gard, à Tours, en Savoie, dans le Vaucluse, le Rhône, l’Isère ou la Loire-Atlantique. "Une immense satisfaction" qui salue "l’affirmation de l’écologie politique", a souligné Mme Duflot, pour qui l’alternative à Nicolas Sarkozy "ne pourra se faire autour de slogans ou de photographies, mais en travaillant ensemble à une unité dans la diversité" à gauche.

L’union à gauche met en échec l’extrême droite

Moins d’élus que prévu pour l’extrême-droite, voilà l’autre enseignement de ce second tour. Qualifié dans 400 cantons, le Front national misait sur une dizaine d’élus après avoir réalisé 15% au premier tour, aidé en cela par la stratégie du « ni FN, ni Front républicain » de l’UMP. Mais l’union de la gauche face au FN semble avoir amplement joué son rôle pour faire barrage à l’extrême-droite.

Le FN a revendiqué dimanche soir deux premiers élus au second tour des cantonales, dans le Vaucluse, à Carpentras, et à Brignoles, dans le Var. "Notre candidat à Carpentras, Patrick Bassot, a obtenu près de 54% des voix", a déclaré Emile Cavasino, secrétaire départemental du FN. Dans le Var, à Brignoles, le FN Jean-Paul Dispard l’a emporté avec 50,03% face au communiste Claude Gilardo (49,9%), soit cinq voix d’écart. En revanche, Louis Aliot, vice-président du Front national et compagnon de Marine Le Pen, a été battu dans le canton de Perpignan-9 par une candidate socialiste, Toussainte Calabrèse, alors qu’il représentait un des meilleurs espoirs d’élection de son parti. Dans le Vaucluse, également, la candidate de la Ligue du Sud, formation d’extrême droite distincte du FN, Marie-Claude Bompard, a été réélue dans le canton d’Orange-Est. Maire de Bollène, elle l’a emporté avec 55,91% des voix face à la candidate socialiste Marlène Thibault. En revanche, Steeve Briois, le secrétaire général du FN, a indiqué à Reuters qu’il n’était pas parvenu à battre son adversaire socialiste dans son canton du Pas-de-Calais, à Montigny-en-Gohelle. Ce dernier a toutefois augmenté son score de plus de neuf points. Le scénario est identique dans plusieurs cantons du département comme à Lens-Nord Est où le candidat du FN atteint 43,4%.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message