Les leçons marseillaises du Front de gauche (Article L’Humanité)

mercredi 30 mars 2011.
 

Pour la gauche de transformation sociale, Marseille n’est peut-être plus, depuis dimanche 20 mars, la ville des souvenirs de grandeur perdue mais celle des espoirs de reconquête.

L’hypothèse demandera effectivement à être confirmée, mais la promesse est là : 8,34 % dans les onze cantons renouvelables de la ville (+2 % par rapport au score du PCF en 2004). Pourtant, aucun triomphalisme. « Notre premier sentiment, c’est tout de même la préoccupation par rapport à la situation politique. C’est encore plus vrai à Marseille », admet Pierre Dharréville, secrétaire de la fédération communiste.

Abstention record et FN au plus haut dans la cité phocéenne ne doivent pas pour autant « nous entraîner à bouder les résultats du Front de gauche qui sont autant de signes d’espoir  ». Quelques résultats ont particulièrement retenu l’attention. Ceux, tout d’abord, des trois cantons de centre-ville où un accord avait été passé avec le collectif local du NPA en désaccord avec sa direction fédérale. Dans ces quartiers socialement encore mixtes, qui accueillent nombre de nouveaux arrivants, notamment des couples salariés, les candidats du FG gagnent entre 3,5 % et 5,5 %.

« L’unité est incontestablement une valeur ajoutée au Front de gauche », analyse Philippe Blache (Gauche unitaire), candidat au Camas. Marie Batoux (Parti de gauche), candidate à Notre- Dame-du-Mont, va encore plus loin : « Il s’agit d’un modèle. Aujourd’hui, nous sommes capables de construire avec le NPA mais, en l’état, il n’est pas possible de construire avec le PS et Europe Écologie. » Au-delà de la question du Front de gauche, Gilles Aspinas (PCF), candidat aux Cinq- Avenues, tire comme enseignement de sa campagne que « si la gauche ne cherche pas de solutions, il ne faudra pas s’étonner que les gens ne voient pas dans la gauche la solution ».

Pour Pierre Dharréville, « à partir du moment où le Front de gauche réussit à rassembler sur ses bases, cela permet un élargissement. Cette démarche a été mise en oeuvre partout, avec une vraie dynamique, à l’échelle du département et de Marseille ». Pour preuve, le score réalisé par Haouria Hadj-Chick dans le très populaire canton de Saint-Just : 15,36 % (8,26 % pour le PCF en 2004). Dans deux bureaux de la cité de Malpassé, elle recueille même 27 % et 44 % des suffrages, dans un contexte, il est vrai, marqué par une forte abstention. La candidate envisage, après le scrutin, « de créer un collectif d’habitants pour faire de la politique l’inscrivant dans le Front de gauche pour l’élargir ».

Christophe Deroubaix


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