Cantonales Biarritz : « Un tiers des militants du PS nous soutient »

dimanche 13 février 2011.
 

Mathieu Accoh, 38 ans, professeur de philo au lycée et Mireille Hess, 53 ans syndicaliste et employée, s’engagent sur le canton sous la bannière du Front de gauche « Quand le projet de présenter un candidat sur Biarritz pour les cantonales est venu à l’ordre du jour, il est apparu tout de suite évident qu’il fallait s’engager », explique Mathieu Accoh, représentant local du Front de gauche. « En choisissant de soutenir un adjoint au maire de la majorité municipale, engagé dans un projet qui rassemble l’UMP, le MoDem, les Abertzale, il est évident que le Parti socialiste a semé le trouble. Il y avait dès lors une attente pour une autre voie. »

D’entrée, Mathieu Accoh a posé le cadre de sa candidature et de celle de sa suppléante Mireille Hess, sur Biarritz-Ouest. Représenter les valeurs de gauche dans une ville qu’il dit « déboussolée, en attente d’un vrai projet alternatif ». Et d’ajouter pour appuyer ses propos, « aujourd’hui, un tiers des militants du PS par exemple nous soutient, sans compter les sympathisants. »

« Une belle vitrine »

Pour lui, Biarritz est « une belle vitrine ». Mais elle ne représente pas « un modèle de société équilibré ». C’est « l’une des seules villes d’Aquitaine aujourd’hui qui perd chaque année des habitants, plus 3 000 ces dix dernières années, soit 10 % de sa population.

Résultat, les écoles se vident et ferment. Les ménages, les gens qui travaillent, les classes moyennes sont chassés en périphérie et à l’intérieur des terres. Reste les gens aisés, les résidences secondaires et ce que j’appelle le Biarritz invisible, la face cachée pauvre. »

Même constat critique au niveau de la vie municipale. « Le maire fait ce qu’il veut, quand il veut. Il est de toute façon le seul à avoir un projet. Autour, c’est le vide, les querelles d’hommes, de partis.

Dans l’opposition, on retrouve d’ailleurs les mêmes composantes que dans la majorité. Une opposition bien inaudible ».

Rassemblant la gauche unitaire, le PCF, le parti de gauche, la gauche syndicale, une partie du NPA, le Front de gauche sera donc pour la première fois représenté dans ces cantonales. Un test grandeur nature en vue d’autres échéances. « Nous avons déjà un groupe au Conseil régional. Jean-Luc Mélenchon a également été élu député européen du grand Sud-Ouest. Nous entendons jouer un rôle dans les instances locales, remettre en question le monopole du PS. »

Pour ces cantonales, le Front de gauche fait campagne autour d’un thème fort, le logement et les questions d’emploi, de formation, de santé, de transport, qui sont des domaines de compétence du département.

Coopération avec l’intérieur

« Nous sommes partisans d’une autre politique. Sur la question du logement, il faudrait arriver à trouver une coopération entre la côte et l’intérieur au lieu d’opposer les deux. Entretenir dans l’arrière-pays, une agriculture paysanne, raisonnée, avec des circuits courts au lieu d’encourager la construction de logements qui jettent la population sur un réseau routier mal adapté. Le logement est la priorité car on voit qu’il conditionne tout, y compris l’aménagement du territoire, la place des transports collectifs. Quand on voit que le PS souhaite investir 76 millions d’euros dans la LGV Tours- Bordeaux. C’est le rôle de l’État. Il y a mieux à faire dans les solidarités locales notamment. »

OLIVIER BONNEFON


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