Avec le squat de Jeudi noir, Rue Matignon

samedi 22 janvier 2011.
 

Cette semaine m’a placé à deux reprises au contact du monde tel que la finance l’a remodelé.

Je suis d’abord allé faire une visite au squat de Jeudi Noir, rue Matignon. Il y avait déjà eu beaucoup de délégations surtout le premier jour de l’occupation. A ce moment-là, le ministère de l’Intérieur était sans doute extraordinairement vexé de s’être fait rouler dans la farine à cent mètres de sa propre porte. Les comportements étaient très durs sur place. Mes camarades élus régionaux et parisiens étaient bien présents dans ces heures-là. Je ne le raconte pas parce que tout le monde l’a lu et vu à la télé. Moi je faisais partie de la deuxième vague de ceux qui venaient, histoire de montrer que l’occupation est vue et protégée par un large arc de forces politiques et de personnalités. Il n’y avait aucun risque à être là, à ce moment là, et mon passage a donc été parfaitement paisible.

Ce qui m’a frappé, c’est l’audace des jeunes femmes et hommes qui sont là et qui ont monté l’opération. Et aussi leur courage. Oui, c’est surtout cela qui m’a impressionné. Je suis toujours sensible à l’aspect humain de l’engagement, à ce qu’il nous apprend sur les autres et sur nous-mêmes. J’ai toujours pensé que l’action politique en même temps qu’elle est une action sur la cité est une action sur soi-même. On se transforme en transformant le monde. En tous cas, en voyant cette nouvelle génération de lutteurs, si mixte aussi, j’étais joyeux. Je trouve tout cela très réconfortant, si je tiens compte de la morosité et résignation ambiante dans les catégories sociales dont ils sont issus. Je parle de la classe moyenne. Ensuite, j’ai appris beaucoup de choses en bavardant avec eux.

Les choses que l’on apprend de cette façon sont celles que l’on mémorise le mieux. Et comme vous le savez, pour ce que j’ai à faire, j’ai intérêt à apprendre beaucoup pour clouer le bec au parti de « mais-avec-la-mondialisation-vous-savez-bien-que-ce-n’est-pas-possible ». Comme d’habitude, la finance est au cœur du problème. Et donc des solutions. S’il y a tant de mètres carrés vides, m’a-t-on expliqué, c’est que les mètres carrés vacants sont considérés comme fluides, c’est-à-dire rapidement vendables. Dès lors, le patrimoine considéré est de « meilleur qualité » pour un financier. La note du possesseur monte. Il donne accès alors à de meilleurs prêts. Ainsi un géant a-t-il acheté 13 000 logements à Dresde pour les garder vides afin d’avoir une meilleur note au moment d’emprunter pour une opération à Hong Kong. Les sdf, les mal logés, ceux qui dorment dans leur voiture ou au camping, comprendront sûrement que la « compétitivité-de-nos-entreprises-dans-la-mondialisation-les-chinois-les-indiens-comment-faites-vous-monsieur-Mélenchon pour financer » donne du sens à leur souffrance.

Mais avant cette soirée somme toute assez tranquille, je suis allé à la rencontre des syndicalistes CGT en lutte de l’entreprise Camaïeu.

Entreprise Camaïeu (Roubaix) : 23 millions d’euros pour le patron, 1050 euros nets pour le salarié titulaire

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