Vénézuéla : Hugo Chavez et la presse

lundi 4 décembre 2006.
 

Hugo Chavez est arrivé " visiblement aphone" à la rencontre avec les journalistes. Pourtant, passé les premiers moments spécialement pénibles le président a réussi à répondre à huit questions. Mais cela a duré ...quatre heures.

J’ai lu un résumé de cette séance. On y a parlé aussi du mandat présidentiel. Je me suis amusé d’y voir citer la France et l’Espagne comme deux modèles de pays ou les dirigeants peuvent rester un nombre "incroyable" d’années au pouvoir parce que la Constitution de ces pays ne met pas de limite au nombre de fois où quelqu’un peut renouveler son mandat, que ce soit pour une municipalité ou pour le gouvernement du pays. Chavez cite Felipe Gonzalez et François Mitterrand à propos de cette sorte de longévité.

Ce sujet est venu parce que quelqu’un rappelait sa proposition de supprimer la limite du nombre de mandats qu’un vénézuélien peut faire à la présidence de son pays. Aujourd’hui deux mandats consécutifs seulement sont autorisés. Chavez a envisagé que cette limite soit abolie. Cette information avait été relayée de façon très malveillante et mensongère par le journal "Libération" (que je n’achète plus et je vous recommande d’en faire autant comme 99,9999 % des français de gauche). En effet, un pantouflard avait une fois de plus recopié les argumentaires de la droite vénézuélienne sans réfléchir à la stupidité de son affirmation compte tenu de la situation en France à ce sujet et du fait qu’ici existe la possibilité d’un référendum révocatoire du président convoqué par une pétition de 20 % du corps électoral.. "Chavez invente la présidence à vie" avait titré Libération ! Cette idiotie avait été recopiée sur le mode circulaire bien connu par trop d’autres journaux que j’achète régulièrement (dès fois parce que je ne peux pas faire autrement). Aussitôt Marie bobo et jean Patrick ainsi que plusieurs pintades à crêtes roses m’ont jeté des mails à la figure pour me notifier leur indignation de savoir que j’appréciais l’action d’un dictateur à vie ... Hier, Hugo Chavez a rappelé que de toutes façons, s’il devait décider une réforme constitutionnelle, il serait tenu de la faire constitutionnellement c’est à dire par référendum.

Cette anecdote me ramène à la lecture des réactions que je peux faire ici où là et parfois sur ce blog concernant ce que dit, fait, écrit Hugo Chavez. Deux caractéristiques : tout est dans l’excès (de zèle ou de haine) tout est global (on est supposé être absolument d’accord sur tout si l’on n’est pas absolument contre tout.) Naturellement cette bataille de mots se déroule sur la base des informations telles que transmises par la presse réputée par définition neutre et objective.

On sait ce qu’il faut penser sur ce point depuis les escroqueries à répétition du journal Libération et ses photocopies des tracts de l’extrême droite locale. Pour ma part je ne me crois pas tenu de faire le décompte de chaque aspect du chavisme.

J’approuve et soutiens sa rupture avec l’Empire et sa volonté d’aller loin au service des pauvres et du peuple dans un processus politique démocratique. La plupart du temps je ne suis pas capable de dire si telle ou telle mesure est ce qui peut se faire de mieux en la matière.

Mais pourquoi devrais je le faire ? La plupart du temps également je trouve ici matière à réflexion et à inspiration. Rien de tout cela ne m’empêche de conserver mon sens critique. Non par devoir de critiquer. Mais par devoir de comprendre.

Ainsi en est-il en ce qui concerne la politique de Chavez vis-à-vis d’un pays comme l’Iran, point sur lequel je me suis exprimé à de nombreuses reprises. Je ne le fais pas parce que je m’en sentirai obligé pour complaire aux griots imbéciles qui agitent ce motif comme une bannière prétexte. Ils ne m’impressionnent nullement. Je le fais en sympathie avec le Vénézuéla sur un sujet où je pense qu’une lourde erreur est commise finalement très défavorable à la cause qu’incarne utilement ce pays aujourd’hui dans le monde. Le point de départ est évidemment mon hostilité au régime de la république islamique d’Iran que je crois radicalement nuisible.

Son ambassade à Paris me le rend bien avec l’aide du journal Libération qui recopie servilement ses communiqués. Néanmoins je reste perplexe. Pourquoi chez nous Chavez fait-il l’objet d’une telle haine auprès de certains ? Par quel chemin passe l’incitation et la motivation à cette obsession de dénigrement ? Quel est le sens de cette traque à la moindre prise de position favorable ? Bien sûr il y a les naïfs. Leur bonne foi aveuglée. Ils répètent sans savoir ce qu’ils disent parce qu’ils n’ont rien vérifié et procèdent dans la foulée à de grossiers amalgames pour faciliter leur « démonstration ». Ceux là ne comptent pas vraiment. C’est le bruit de fond. La source principale, est matérielle.

Les Etats-Unis d’Amérique organisent une propagande et paient des gens pour la propager. Tous ceux qui pour une raison ou une autre bénéficient de la générosité de ce pays sont tenus de participer à son effort de guerre politique. La matière première de l’hystérie contre la République Vénézuélienne n’a pas d’autre point de départ que les bureaux du gouvernement Bush. Son vecteur essentiel est l’appétit de pétrole et le refus radical de l’indépendance politique des pays dans son arrière cour parce qu’elle préfigurerait celle du reste du monde.


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