France Télécom SA : rien ne justifie 22000 départs, si ce n’est... la Bourse (communiqué SUD)

samedi 2 décembre 2006.
 

La direction de l’entreprise a pris l’initiative d’un discours extrêmement menaçant devant une association de cadres supérieurs. A la demande des élus du Comité central d’entreprise elle viendra s’expliquer mercredi 29 lors d’une séance extraordinaire.

Alors que Didier Lombard affiche une satisfaction sur les résultats de l’entreprise et indique que "La stratégie que l’on a affichée en juillet 2005 se déroule convenablement et les autres opérateurs sont obligés de l’adopter également.", il maintient l’objectif de dégagement d’un free cash flow de 7 milliards d’euros et pour cela, use de la menace vis à vis du personnel et des cadres de l’entreprise.

"Si on n’arrive pas à faire ça (22 000 départs) on n’échappera pas à des mesures plus radicales. Pour le moment je n’en veux pas. Mais si on n’y arrive pas je serai obligé d’y venir... Sur le reste, il faut qu’on sorte de la position mère poule. O. Barberot va vous parler de ce que l’on a en tête. Ce sera un peu plus dirigiste que par le passé. C’est notre seule chance de faire les 22 000 pour pouvoir recruter les 6000 car on a un problème sur les nouvelles technologies. Il faut un peu de souplesse sur les recrutements. Il faut bien se dire qu’on ne peut plus protéger tout le monde. Il faut se poser la question de quelle va être notre carrière ? En 2007, je ferai les départs d’une façon ou d’une autre." Et il évoque un "crash programme" pour le durcissement des mesures de mise en oeuvre des suppressions d’emplois programmées sur les années 2006, 2007 et 2008.

Et Olivier Barberot de poursuivre : "Donc on ne va plus être dans un discours basé sur un volontariat un peu mou, on va être beaucoup plus systématique." Ce qu’il faut "c’est fixer une liste nominative et commencer une démarche de coaching et d’accompagnement soit vers un domaine prioritaire soit à l’extérieur du groupe."

Alors que le plan de départs à 55 ans se termine ce 31 décembre, la direction de France Télécom entend faire pression pour forcer au départ le personnel :postes déclassés, listes nominatives, personnel taxé d’inemployable, pressions sur les plus faibles, sur les mères de 3 enfants fonctionnaires qu’on entend contraindre à partir en retraite dès qu’elles ont 15 ans d’ancienneté, chasse au postes d’adjoint, fermeture de sites dans les villes moyennes... tout sera bon même si les signes de malaise social voire de désespoir se multiplient dans l’entreprise. Et si cela ne suffit pas, ils laissent entendre que cela pourrait être pire.

La fédération SUD réaffirme son opposition au sacrifice des emplois pour la seule satisfaction des marchés financiers alors qu’une autre politique pour garantir le bon fonctionnement des services de France Télécom (qualité du réseau, des services et du SAV) est possible et nécessaire.

Elle rappelle que le personnel a toujours défendu son droit à l’emploi à France Télécom, en défendant le statut de fonctionnaire de la grande majorité du personnel et en s’opposant aux licenciements.

La fédération SUD propose à l’ensemble des organisations syndicales une première réponse unitaire dans les semaines qui viennent.

La Fédération SUD


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