Dimanche 12 août sur france 3 à 11h30 :" Les saisonniers sont des salariés à part entière "

dimanche 12 août 2007.
 

Compte-rendu de la campagne CFDT de l’été 2007 : Une campagne pour un été de pleins droits

L’objectif de la campagne niçoise est double : il s’agit non seulement de rencontrer des travailleurs saisonniers mais également de sensibiliser les vacanciers à leurs difficultés. Une famille rencontrée par les militants approuve la démarche et récupère quelques tracts sur lesquels figurent les coordonnées des permanences CFDT. Ils les distribueront ainsi aux saisonniers rencontrés pendant leur séjour.

Sur la plage, l’accueil des estivants profitant du soleil est plutôt favorable aux militants. Aurélie a déjà travaillé en tant que saisonnière et connaît donc les difficultés de cette activité. Elle apprécie qu’un syndicat s’intéresse à ces questions et se montre très réceptive au discours de Chantal, du syndicat des Alpes-du-Sud. « On travaille 60 heures par semaine pour 1 100 € par mois, c’est difficile ». Chantal lui laisse le guide, lui explique l’intérêt de se syndiquer et récupère ses coordonnées. Bruno est coiffeur. Il sait qu’il commencera une activité saisonnière dans quelque temps, l’été sur les plages et l’hiver dans les stations de ski. Il laisse également ses coordonnées, ce qui permettra au syndicat de lui envoyer des informations et de rester en contact avec lui.

« Nous voulons engager le dialogue avec ces jeunes, recueillir des informations sur la façon dont ils vivent leurs situations et les sensibiliser à l’action de la CFDT, explique Céline Gillier Amrouche. Le but est aussi de rajeunir l’organisation. La CFDT est déjà perçue comme le syndicat des saisonniers. Nous voulons qu’elle devienne aussi le syndicat des jeunes. » La mobilisation des jeunes militants et des jeunes adhérents est également l’un des objectifs de la campagne.

« Ce n’est pas si compliqué, estime Jean Boudong. La preuve : aujourd’hui, nous avons deux jeunes militants avec nous, et ils viennent de loin. » Pour Céline, la méthode est simple : « L’Uri appelle les syndicats, qui joignent les jeunes militants ou adhérents susceptibles de participer à l’opération. Le contact direct avec les militants est plus efficace pour les convaincre de participer à la campagne. Il faut que la proposition vienne d’une personne que les jeunes connaissent bien, en qui ils aient confiance. »

Interpeller les pouvoirs publics sur le logement.

À Nice, l’après-midi est consacrée aux salariés des restaurants du port de Saint-Laurent-du-Var, où les établissements s’alignent par dizaines. Les militants poursuivent l’opération le lendemain jusqu’à Antibes et Cannes. Après quelques années d’interruptionls, ils retrouvent la campagne Saisonniers avec plaisir. « Dans la région, nous poursuivrons la campagne début août sur la côte varoise, en faisant appel à d’autres syndicats des Services, explique Charles Pellotieri, secrétaire général de l’Union régionale Provence-Alpes-Côtes-d’Azur. Au-delà de la campagne, nous essayons d’entamer une démarche politique avec les chambres patronales pour conclure des chartes de bonne conduite sur les conditions de travail et d’accueil. » J ean Boudong ajoute que « la campagne se prépare dès le printemps, dans les Forums Emploi destinés aux étudiants. C’est un travail qui dure toute l’année, car nous menons également la campagne en hiver dans les stations. Nous connaissons donc bien le phénomène de saisonnalité. Nous interpellons les pouvoirs publics afin de les sensibiliser aux problèmes de logement des saisonniers, crucial dans notre région ».

Pour la fédération des Services, il s’agit également de mettre en pratique l’accord sur le temps de travail conclu le 5 février dernier, qui supprime les heures d’équivalence et prévoit donc un paiement des heures supplémentaires dès la 36e heure de travail hebdomadaire. La fédération a d’ailleurs édité un guide spécial pour la branche HCR. « La campagne Saisonniers est un bon vecteur pour sensibiliser les salariés au respect de cet accord, explique Enrique Cuevas, secrétaire fédéral. Mais c’est aussi un travail de long terme. La fédération a édité 50 000 guides qui seront distribués à tous les syndicats qui en feront la demande ».n


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