Prix Sakharov du Parlement européen : une nouvelle orgie de bonne conscience enrobée au miel de droits de l’homme

samedi 25 décembre 2010.
 

J’allais me coucher et j’ai jeté un dernier œil sur la page de garde de mon ordinateur portable qui est une composition de unes de journaux. Toc : « Mélenchon aime la dictature cubaine et ne le cache pas ». Il est déjà minuit. J’éclate de rire. La une de « Libération.fr » sur Google. Mazette ! Clic ! Clic ! Bien vite il m’apparait que c’est un vrai cadeau de noël ! En effet c’est « mossieur » Quatremer en personne qui écrit. Personne n’est plus détesté du monde des électeurs du « non » au traité constitutionnel que ce Quatremer. Il avait été un propagandiste du « oui » grossier et méprisant. Il l’est resté ensuite avec une morgue et un mépris pour les autres qui l’ont signalé de longue main au dégout des gens qui achètent un journal pour s’informer plutôt que pour se faire catéchiser. Il est vrai que le nombre de ceux là s’est élargi lorsque ce donneur de leçons tous azimuts se permit de faire la morale sur ses mœurs sexuelles à Dominique Strauss-Kahn avant son départ au FMI. Que s’est-il passé ? La haine a donc suffi à monsieur Quatremer pour le tirer de son interminable sieste dans les bureaux de l’union européenne ? Monsieur Quatremer avec son titre à deux balles ferait-il donc enfin quelque chose pour justifier sa paye ? Il écrit. Sur la base d’une information qu’il n’a pas recueilli lui-même cela va de soi. Il commente, après avoir prétendu m’avoir appelé au téléphone pour connaitre mon point de vue. Farceur ce Quatremer ! Et menteur. Je n’ai aucune trace de son appel dans mon téléphone. Que n’a-t-il fait comme sa collègue de l’AFP qui s’est donné le mal de me chercher dans le Parlement ? Elle m’a trouvé sans peine à une réunion publique sur l’eau ? Tiens ! En plus Quatremer aurait pu écrire quelque chose sur cette réunion qui voyaient Eva Joly, José Bové, Jean-Luc Benhamias et moi, côte à côte, pour parler devant une assemblée convoquée par l’euro députée Michelle Rivasi, en présence de Danielle Mitterrand et Bandana Shyva. On avait fait des photos de groupe avant et le thème tombait avec le dépôt d’un projet de résolution sur la question de l’accès de tous à l’eau potable. Bon d’accord il aurait fallu bosser. Mieux vaut se la couler douce et se contenter d’écrire mon nom en gros avec une énormité et trois lignes pour avoir de la reprise. Sacré Quatremer ! Quelle couleuvre ! Et maintenant voici mes arguments. Ce fainéant aurait pu les avoir en sortant de son bureau, en supposant qu’il ait été à Strasbourg ce jour là, en se trainant jusqu’à l’ascenseur, en faisant trente mètres ensuite jusqu’à la salle en libre accès où je me trouvais. Ça aurait fait plus sérieux que de se donner des verges pour se faire battre. Sacré Quatremer, quel boute en train !

Je n’ai pas voulu être associé si peu que ce soit à la cérémonie d’attribution du prix Sakharov. Pour la troisième fois en sept ans, il s’agissait de « rendre hommage » Bla Bla Bla à un opposant cubain anti castriste. Ces attributions obsessionnelles, à répétition, à des anti castristes sont le fait d’un comité composé des seuls présidents de groupe. Le but est de pure propagande. Le parlement ne vote jamais donc sur les lauréats. Nous sommes seulement invités pour applaudir et entendre des nobles paroles. Cette fois-ci nous savions que nous allions être régalés de couplets contre le « communisme sauvage » et diverses prières au Christ « premier dissident ». Ce fut bien le cas. Et ce parlement en rang serré applaudissait. Pas moi. Je suis sorti de la salle comme tous mes collègues du Front de Gauche français. Comme plusieurs socialistes français également. Je persiste et signe. Ni cette fois ci ni aucune autre je ne me laisserai prendre au prétexte de la défense des droits de l’homme pour cautionner une pure opération de propagande de nos adversaires de droite et sociaux démocrates latinos qui n’en sont qu’une variété comportant un nombre considérable de corrompus et d’assassins. Ce genre de gesticulations est exclusivement destiné à leur donner la belle posture de défenseurs intraitables de ces droits de l’homme dont ils sont en vérité de constants adversaires sur le terrain. Le vote du parlement européen ne sert qu’à donner des prétextes et de la légitimité supplémentaire à leur sale propagande en Amérique latine. Que cela vienne de ce parlement prétentieux, et si cruel en matière d’échanges internationaux notamment avec l’Amérique du sud, aggrave le cas. Le Parlement européen devrait plutôt avoir honte et demander pardon à la déclaration universelle des droits de l’homme. Car il n’a même pas eu une minute pour voter une condamnation du coup d’état au Honduras ! Depuis, plus de deux cent personnes ont été persécutées, assassinées ou torturées dont sept journalistes. Ce n’étaient pas des défenseurs de la liberté en chambre type Quatremer ceux-là ! Ce parlement n’a pas eu une seconde pour afficher la moindre solidarité avec le président de l’Equateur après que la police de son pays lui ai tiré dessus et l’ait séquestré. Ce parlement n’a pas manqué une occasion de manifester son insupportable « deux poids, deux mesures ». Toujours du côté des USA et des thèmes de propagande de leurs officines ! Ainsi encore au cours de cette même session, nous avons déposé des amendements au rapport sur la politique de droits de l’homme de l’union européenne. L’un d’entre eux demandait que les Etats-Unis respectent les délibérations de l’ONU exigeant à l’unanimité moins trois voix que cesse le blocus de Cuba. Ces mêmes bonnes âmes l’ont rejeté ! Nous demandions que les cinq cubains de Miami détenus de façon absolument inadmissible depuis dix ans par les USA, soient jugés honnêtement et que leurs familles disposent normalement d’un droit de visite. Ils ont voté contre. Ces cinq là, monsieur Quatremer, trahissant ses sources d’inspiration, les nomme « les cinq espions de Miami ». Coucou la CIA ! Bonjour la Contra ! Tout est dit.

Je signale que la conférence des présidents aurait pu avoir d’autres choix. Par exemple celui que lui proposaient plusieurs députés de tous les groupes de gauche, Verts, sociaux démocrates et GUE. Ils demandaient le prix Sakharov pour l’ONG des soldats israéliens « breaking the silence » qui lutte courageusement pour dénoncer et faire cesser les crimes de guerre de l’armée israélienne dans le conflit avec les palestiniens. Il me semble que cela avait du sens l’année de l’arraisonnement sanglant de la flottille devant Gaza. Et davantage encore avant le départ de la prochaine flottille de la paix pour Gaza. Rappelons que cette ville est assiégée contre toutes les résolutions de l’ONU et de toutes les instances civilisées de « la communauté internationale ragnagna » ! Cela aurait pu être une contribution efficace à l’exigence de paix au Moyen-Orient. Et une protection pour ceux qui luttent pour cette paix jusque dans leur propre armée. Mais la CIA aurait couiné. Il y avait aussi une candidate africaine. Bref, il y avait mieux à faire. Je suis fier d’être sorti de cette mascarade. Les gesticulations et agressions verbales incroyables que cela me vaut depuis sont la meilleure des propagandes contre ce genre de récompense bidon dans les rangs des militants qui ne réalisaient pas jusqu’à ce point de quoi il s’agissait. Une fois de plus mes amis pensez-y ! Il faut toujours tenir bon et ne céder jamais à la meute

Quand la presse hurle contre Jean-Luc Mélenchon suite à l’attribution du prix sakharov


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