Cayo Lara lance un appel formel pour « une rébellion démocratique solide pour battre le gouvernement », au cours du rassemblement convoqué par Izquierda Unida à l’extérieur de La Moncloa :« Arrêter les coupes budgétaires, la régression sociale et le recul de la démocratie, c’est possible ! ».
Le leader d’Izquierda Unida, Cayo Lara, a fait aujourd’hui, au nom de cette formation, un appel formel à « une rébellion démocratique solide pour battre le gouvernement » accusé d’avoir appliqué des politiques de coupes budgétaires et de « réajustement brutal » qui causent tant de souffrances précisément à ces populations qui paient les plus dures conséquences de cette grave crise économique ».
Lara a fait cet appel lors de l’intervention qu’il a effectuée aux portes du complexe présidentiel de La Moncloa pendant le rassemblement convoqué par IU auquel ont assisté près de 200 dirigeants, responsables publics et sympathisants de l’organisation –alors que se tenait la réunion du Conseil des Ministres pour approuver le plafond sur lequel se rédigeront les Budgets Généraux de l’État pour 2013
Le leader d’Izquierda Unida a lu l’ « appel à une rébellion démocratique », titre du manifeste élaboré à cet effet pour cette action, dans lequel on invite explicitement les citoyens « à rejoindre cette rébellion, à se mobiliser, à participer activement dans la lutte pour une autre politique par leurs actions et leurs propositions. Nous recouvrerons la dignité qu’ils nous refusent. « Arrêter les coupes budgétaires, la régression sociale et le recul démocratique, c’est possible ! ».
Lara a remis le document qui se termine par ce message, au secrétariat du Bureau du Porte-Parole du Gouvernement, où il a été enregistré officiellement. Il a été accompagné dans cette démarche officielle par le porte-parole parlementaire d’IU au Congrès, José Luis Centella, l’eurodéputé et responsable de la Politique Internationale, Willy Meyer et par le député régional de Valencia, Ricardo Sixto. Dehors, pour des raisons de sécurité, attendaient les dirigeant des fédérations d’Aragon, Asturies, Pays Valenciá, Castilla y Leon, Castilla-La Mancha, Estrémadure, Andalousie, Murcie et Madrid, entre autres, ainsi que des sympathisants et responsables autonomiques et municipaux de ces fédérations.
Quelques minutes plus tôt, Cayo Lara s’était adressé aux personnes présentes dans ce rassemblement, venues en représentation de la plupart des fédérations qui forment l’IU, tous entourés par un important dispositif de sécurité installé par la Délégation du Gouvernement de Madrid.
Le leader d’Izquierda Unida a qualifié de « Coup d’État économique contre la société espagnole » la politique de coupes budgétaires qu’applique le Gouvernement de Mariano Rajoy. Il a affirmé que « face à cette attaque qui se produit, le peuple va descendre chaque fois plus dans la rue car la souffrance augmente chaque fois plus. Que les manifestations de protestation soient les bienvenues ! », faisant allusion aux presque 80 mobilisations qui ont parcouru hier après-midi les villes espagnoles.
En relation à ces manifestations auxquelles ont participé des centaines de milliers de personnes, Lara a estimé que l’unité d’action qui s’est produite entre les différentes organisations syndicales et les mouvements sociaux est un élément très important.
Cela a permis, a-t-il dit, que les rues se remplissent de gens dans une manifestation massive et pacifique qui va continuer parce que « leur demande au Gouvernement, c’est de faire un référendum » afin que les citoyens soient ceux qui décident des coupes budgétaires. « On ne peut pas voler de façon aussi sauvage leurs droits, la souveraineté de l’État et la démocratie ».
Pour Lara, « c’est l’heure de la résistance » pour renverser les politiques appliquées par le PP, car « elles appauvrissent, font souffrir la majeure partie de la population et sont imposées par la dictature des institutions européennes, dirigées par des marchés et des instances économiques qui n’ont pas été élues démocratiquement.
Lara a souligné que cette « rébellion », face à une « situation d’émergence maximale » et à une société « exsangue », est indispensable pour « arrêter les coupes et s’interroger sur les politiques qui les fondent, vaincre la logique de la stabilité budgétaire et en finir avec l’idée que le déficit et la dette priment sur le bien-être des gens et du pouvoir des droits démocratiques.
« Si, parmi les politiques qu’applique le Gouvernement, analyse-t-il, il existait un atome d’espoir que nous puissions entrevoir une société qui pourrait se refaire dans un laps de temps plus ou moins long, quelqu’un pourrait penser que ça vaut la peine. Mais le problème, c’est qu’on ne connaît aucun pays qui, en pratiquant des politiques néolibérales pour sortir de la crise au moyen de coupes et de réajustements, aient relevé la tête ».
À la fin de la lecture du manifeste, les personnes présentes ont repris en chœur des slogans comme : « Ce n’est pas une crise, c’est de l’arnaque », « Où sont-ils, on ne voit pas les emplois du PP », « Mariano, Mariano, tu ne tiendras pas jusqu’à l’été »,« Cette crise, nous ne la paierons pas » » ou encore « Vive la lutte de la classe ouvrière ». Les assistants entonnèrent également l’Internationale.
(TEXTE LU PAR CAYO LARA A L’EXTÉRIEUR DE LA MONCLOA PENDANT LA MANIFESTATION.
Au cours de notre histoire la plus récente, nous, les citoyens espagnols, hommes et femmes, avons vécu des situations très difficiles qui ont engendré l’humiliation, la douleur et la souffrance, conséquences de l’imposition des privilèges et de l’enrichissement démesuré d’une minorité de la société.
Cette minorité n’a jamais hésité à utiliser toutes les mesures à sa portée, rupture de la démocratie et violation des libertés, pour assurer la concentration du pouvoir et de la richesse dans peu de mains.
Depuis la perte des libertés et pendant les 73 dernières années, toujours dans des conditions très difficiles, les travailleuses et travailleurs,- aux côtés des représentants et représentantes du monde de la culture et des sciences- se sont mobilisés pour défendre la liberté et les conquêtes sociales qui contribuent au bien-être des citoyens espagnols.
Ce n’a pas été facile. Ce fut et c’est encore un processus long et pénible mais ça en vaut la peine.
Les travailleuses et travailleurs, les secteurs les plus combatifs de nos peuples et, avec eux, l’ensemble de la société, nous avons obtenu des conquêtes relatives à l’amélioration des conditions de travail, des services publics, santé, éducation, retraites dignes, une réduction progressive du temps de travail, etc. En définitive, des améliorations de nos conditions de vie auxquelles nous ne devons ni n’allons renoncer. Toutes ces conquêtes, qui n’ont pas été des cadeaux, sont menacées aujourd’hui par les décisions des nouveaux Gouvernements d’Espagne qui, en application de la dictature de la Commission Européenne, du Fonds Monétaire International et de la Banque Centrale Européenne, prétendent nous les supprimer pour sauver les escrocs des banques et les spéculateurs.
Ils réduisent les salaires, ils augmentent les années de travail et les heures par semaine, ils nous expulsent du marché du travail par des licenciements rapides et bon marché, ils détruisent les services publics, de la santé, de l’éducation et de l’aide à la dépendance, ils menacent les retraites, mettent en péril la recherche et la culture et nous laissent sans droits en réduisant les libertés et en limitant la démocratie, qui est aussi une conquête du peuple.
Izquierda Unida considère que le moment est venu d’organiser une rébellion démocratique solide et massive dans laquelle se retrouvent tous les secteurs, collectifs et personnes qui sont soumis à de coupes budgétaires ou qui en souffrent et qui n’ont pas d’autre alternative que de régresser cinquante ans en arrière.
C’est le moment de la résistance, de la mobilisation et du choix pour mettre fin à cette politique qui appauvrit et fait souffrir la majorité de la population espagnole, qui humilie et impose une régression morale qui veut nous arracher notre dignité humaine.
Nous appelons tous les hommes et les femmes d’Espagne, les travailleurs et les travailleuses, le monde de la culture, la communauté scientifique, la jeunesse, les élus, tout le peuple, afin d’organiser une véritable rébellion face à cet authentique coup d’État antidémocratique contre la majeure partie de la société. Cette rébellion doit arrêter les coupes budgétaires et s’interroger sur les politiques qui les fondent, vaincre la logique de la stabilité budgétaire et en finir avec l’idée que le déficit et la dette priment sur le bien-être des gens et sur le pouvoir des droits démocratiques.
Cette rébellion doit servir à obtenir que le peuple se prononce et prenne entre ses mains les destins du pays pour faire payer la crise à ses auteurs, les spéculateurs, les escrocs financiers acceptés et encouragés par les élites antidémocratiques qui dirigent les destins de l’actuelle politique de l’Union Européenne, de connivence avec la social-démocratie et la droite des pays européens.
Pour toutes ces raisons,Nous appelons tous les démocrates à battre le Gouvernement et ses politiques.
Nous appelons tous les citoyens et les citoyennes à rejoindre cette rébellion, à se mobiliser, à participer activement à la lutte pour une autre politique par leurs actions et propositions.
Nous recouvrerons la liberté qu’ils nous refusent.
« Arrêter les coupes budgétaires, la régression sociale et le recul démocratique, c’est possible ! »
Lundi 23 Juillet 2012 Traduction : Françoise Bague
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