Conseil européen du 16 septembre 2010 Le ramassis des eurocrates a encore frappé

mardi 28 septembre 2010.
 

La réunion du Conseil européen du jeudi 16 Septembre 2010, a été plus riche que nous ne l’avons appris par les grands médias fascinés par l’échange "musclé et viril" de Messieurs Sarkozy et Barroso à propos des expulsions de Roms. Les conclusions de ce Conseil n’ont pourtant rien à voir avec la question des Roms. Qu’y trouve-t-on ? D’abord une émouvante ode à la mondialisation et aux politiques sécuritaires de l’UE "première puissance commerciale du monde" capable de "partager les responsabilités pour une sécurité globale" face à la crise. Mais oui ! A l’heure où les peuples européens souffrent le plus de la crise et se faire seriner avec la « menace terroriste croissante », ça ne manque pas de sel ! Ensuite nous trouvons une belle célébration du Traité de Lisbonne "qui va permettre à l’Europe de prendre tout son poids sur la scène internationale". Mais comment ? Peut-être grâce au triumvirat qui "représente" l’UE, les ébouriffants Barroso, Van Rompuy et lady Ashton ? Non : "par la sécurisation des étapes nous menant à des accords de libre échange avec nos principaux partenaires" et par la "maximisation des bénéfices potentiels du partenariat transatlantique". Coucou, revoilà le grand marché transatlantique (GMT) dont il est impossible de parler en France. Et pourtant ! Mazette ! Ce partenariat est intronisé "cœur du système international", rien que ça ! Enfin le conseil, ami de l’argent et de ceux qui le possède achève sa prose par une grande révérence au système européen de surveillance financière. Crèvent les travailleurs ! Ils ne sont pas le sujet de la pièce en cours. Car les principaux objectifs du magnifique système européen de surveillance financière sont bien loin d’eux. Il s’agit pour lui de protéger les investisseurs, les épargnants et les assurés et d’assurer « l’intégrité, l’efficience et le bon fonctionnement » des marchés financiers. Fermez le ban. Voila pourquoi la madame Viviane Reeding, commissaire à je ne sais quoi qui nuit aux gens, peut se permettre de faire des grosses remarques à Sarkozy alors qu’elle représente un état voyou de la finance et des banques. Le Luxembourg ! Un pays irréel, montré du doigt même par le G 20 pendant quelques heures, avant que les maîtres chanteurs aient sans doute fait taire tout ceux qui ont des comptes offshores au Luxembourg repeint aussi sec en Etat vertueux !

Trois déclarations sont annexées aux conclusions du Conseil Européen. Trois merveilles.

L’une concerne la politique extérieure de l’Union. Elle soutient le principe d’une voix unique de l’Union au niveau international. Pas moi. Elle demande la mise en place rapide du Service Européen d’Action Extérieur qui remet tout le pouvoir de nomination et d’application de la représentation diplomatique entre les mains de Mme Ashton. Cet enterrement de notre indépendance internationale et de nos moyens diplomatiques dans les mains d’un pur suppôt des américains me révulse.

Une autre déclaration annonce une aide humanitaire pour le Pakistan. Dans ce document le Conseil glisse subrepticement la nécessité pour le Pakistan de mettre en place des politiques commerciales ambitieuses et conformes aux règles de l’OMC. Ceux qui ne comprennent pas du premier coup apprennent quelques lignes plus loin que le conseil affirme sa volonté de mettre en place des mesures libre-échangistes plus poussées entre l’UE et le Pakistan. Pour une fois pas de prêchi prêcha sur la démocratie et les droits de l’homme. Cet article là est réservé à Cuba et à la Chine et ne saurait être appliqué au modèle démocratique qu’est le Pakistan.

La dernière résolution porte sur le processus de paix au Proche Orient. Le Conseil réitère sa volonté de voir à terme deux Etats viables. Ca ne mange pas de pain. Elle demande à ce que la Palestine soit un Etat démocratique. Evidemment. Bien sûr on peut se demander ce que cela vient faire dans une déclaration sur la paix. Et pourquoi au passage les abus innombrables des ultras religieux hébreux dans la société et au gouvernement ne méritent pas le moindre mouvement de sourcil de madame Viviane Reeding championne des indignations sélectives. Ce beau document enfin renvoie les deux Etats dos à dos en demandant qu’ils "s’abstiennent d’actions qui pourraient affecter gravement le processus de paix". Sans un mot explicite pour demander la levée du blocus de Gaza et comme si les palestiniens étaient en train de coloniser Jérusalem ouest. En Israël l’opposition des artistes et créateurs à la colonisation illégale est mille fois plus courageuse que le ramassis des eurocrates qui écrivent ces documents. Heureusement personne ne les lit. Pas mêmes ceux qui les signent. Ils ne coutent qu’à ceux qui les payent.


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