Les Français mettent leur santé à la diète

dimanche 1er juin 2014.
 

Une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie révèle que les Français sont de plus en plus nombreux à restreindre leur budget en matière de soins médicaux.

Ce sont des chiffres inquiétants qu’a publiés mercredi le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). Selon la dernière parution de l’enquête « Consommation et mode de vie », 13 % de Français déclarent s’imposer des restrictions budgétaires en matière de soins médicaux, contre 3 % en 1980. Une tendance encore plus forte chez les ménages les plus modestes. Selon le Crédoc, ces derniers se restreignent trois fois plus souvent que les ménages aisés.

Les classes moyennes aussi touchées

« Je ne vais chez le médecin qu’en cas d’extrême urgence », témoigne Marie, vingt-cinq ans, apprentie en assistanat de manager et mère d’un enfant. Depuis qu’elle a repris ses études en BTS, pour un salaire de 800 euros par mois, le budget soins s’est vite restreint. « Avec ce simple salaire, je ne peux soigner que ma fille… Et encore, je ne l’emmène plus chez le pédiatre, dont la consultation coûte 50 euros. Je vais chez le généraliste. » Pourtant, des centres de santé publics existent, où les consultations chez les spécialistes sont moins chères. Mais l’attente est souvent très longue. Cécile, vingt-deux ans, étudiante en lettres, confie y avoir eu recours. « Pour me concentrer sur le concours du Capes, j’ai arrêté de travailler. Du coup, je réfléchis à deux fois avant de me rendre chez le médecin ou chez le gynécologue, dont la consultation peut aller jusqu’à plus de 60 euros… J’ai été dans un centre de santé privé où les consultations étaient moins chères, mais ça m’a gênée car je préférerais que l’accès aux soins reste dans le domaine public. »

L’accès aux soins serait-il devenu un luxe  ? Le cas d’Aissata, trente ans, chargée de diffusion, mariée et mère de deux enfants, montre que les classes moyennes sont aussi touchées. Malgré des revenus plus que corrects (4 500 euros par mois), le couple fait désormais appel à un centre de santé rattaché à sa mutuelle. « Comme ça, je n’avance aucun frais. En contrepartie, je dois attendre une heure et demie pour une consultation chez le dentiste. »

Auteur de l’étude du Crédoc, Régis Bigot rappelle que « si le chiffre de 13 % peut paraître modeste, cela représente tout de même 8 millions de personnes ». Et, ajoute-t-il, ce sont « les réformes du système de santé que l’on observe depuis trente ans » qui expliquent ces chiffres.

Adama Sissoko

Source : http://www.humanite.fr/15_07_2010-l...


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