Du bon usage de l’affaire Woerth (éditorial national du PG)

jeudi 8 juillet 2010.
 

Ainsi l’affaire Bettencourt met le gouvernement et le président de la République en difficulté à travers l’un de ses hommes-clés, Eric Woerth. Bonne nouvelle. Non pas qu’il faille emboucher à cette occasion les trompettes consensuelles, qui de Bayrou au Monde, réduisent la critique du pouvoir à celle de son style. Bien davantage est en cause. Le lien de l’UMP avec les puissances d’argent est profond et connu. Pour ceux qui ne lisent pas Marx, une version toute en images a été donnée au Fouquet’s dès le soir de la victoire sarkozyenne. Le président de la République qui ne s’est jamais caché d’aimer les riches s’est juré de les faire aimer au pays.

Le problème est qu’il n’y parvient plus depuis quelques mois. Pourtant nous sommes arrosés de reportages people en papier glacé chargés de rendre si formidablement admirable et originale l’existence de l’oligarchie. Mais la crise montre à beaucoup de nos concitoyens que l’intérêt général et celui des plus puissants sont inconciliables. N’est-on pas en train de faire payer partout aux peuples européens la facture de la crise que le capital ne veut pas régler ? Comment qualifier autrement des plans d’austérité comme celui du Royaume-Uni, dont les études gouvernementales elles-mêmes estiment qu’il provoquera 1,3 millions de chômeurs supplémentaires ! 1,3 millions de personnes promises à la mort sociale pour rassurer des actionnaires qui veulent continuer à gagner à tous les coups. La soumission du pouvoir à l’argent était connue, ce qui est nouveau est qu’elle est vue comme un problème. La démission de Woerth ne règlerait rien bien entendu. Seule une révolution citoyenne peut en venir à bout, et permettre cette nouvelle « nuit du 4 août » , jour de l’abolition des privilèges donc Copé confesse qu’il a encore peur plus de deux siècles après !

Et c’est aussi le moment de se souvenir que Woerth est le ministre en charge des retraites. La semaine dernière, nous avons réussi une magnifique mobilisation. Près de deux millions de personnes ! L’affaiblissement du ministre est un atout supplémentaire pour nous dans une bataille qui va continuer et rebondir encore dès la rentrée. Ne laissons pas le spectacle (au premier rang, le foot !) nous détourner de l’essentiel. Dans ce moment de crise d’un pouvoir mis à nu, nous pouvons gagner sur les retraites.


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