Le ministre de l’Education explique aux recteurs comment supprimer de nouveaux postes

jeudi 10 juin 2010.
 

Le ministère de l’Education nationale a diffusé aux recteurs une douzaine de pistes pour supprimer des postes de 2011 à 2013, dans le cadre de la politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, selon des documents internes dont Libération a pu avoir copie et à consulter ici en pdf.

Selon ces documents confidentiels, le ministère demande aux recteurs de « quantifier, à partir de leviers d’efficience identifiés, les marges de manoeuvre par académie, notamment pour 2011 et 2012 ». Et ce, « sans dégrader les performances globales » du système éducatif.

Pour cela, le « schéma d’emplois 2011-2013 » énumère une douzaine de pistes, déclinées en autant de fiches thématiques.

En primaire, il s’agirait d’augmenter les effectifs par classe, de continuer à diminuer la scolarisation des enfants âgés de deux ans en maternelle, d’augmenter le nombre de professeurs vacataires (non-titulaires) pour faire des remplacements courts ou encore de transférer la formation continue des enseignants, « principale variable d’ajustement du remplacement », en dehors du temps scolaire (mercredi après-midi et vacances).

A l’école élémentaire (six-onze ans), la suppression d’environ « un millier d’emplois » d’intervenants extérieurs en langue vivante et d’assistants étrangers est évoquée, ce qui « devrait être sans conséquence sur l’enseignement des langues », selon le ministère.

Et toujours dans le premier degré, concernant les enseignants spécialisés dans la lutte contre l’échec scolaire (dits « Rased »), le document (à consulter ici s’agissant spécifiquement des Rased) évoque trois scénarios dont un de suppression totale de leurs postes, tout en notant « les difficultés rencontrées » dans la mise en oeuvre de cette politique en 2009.

En collèges, le ministère prône aussi d’examiner « la taille des classes », et de continuer à fermer des petits établissements ; en lycées, il est proposé de « rationaliser » l’offre scolaire et la carte des formations.

Ce « dialogue » entamé début mai entre le ministère et les académies doit aboutir le 15 juin à élaborer le « schéma d’emplois » pour les rentrées 2011 à 2013. Environ 40.000 postes ont déjà été supprimés dans l’Education nationale entre 2008 et 2010.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message