ROYAL ET LES 35H AU COLLEGE ( par Claudie Martens, co-secrétaire générale du SNES)

dimanche 12 novembre 2006.
 

Ségolène Royal a affirmé en janvier 2006 qu’elle souhaitait que les enseignants restent 35h au collège. Que provoque cette déclaration au sein du milieu enseignant ?

- Les propos tenus par Ségolène Royal dans cette vidéo suscitent beaucoup d’étonnement, de colère et d’indignation chez les enseignants.

Il s’agit d’une vidéo pirate datant de janvier, il est donc clair qu’elle a été diffusée dans l’intention de nuire à Ségolène Royal, à une semaine du vote des militants socialistes.

Cependant, si elle reprend maintenant ces propos, c’est grave. Cette vidéo prouvent que les réalités du métier d’enseignant sont méconnues. L’affirmation selon laquelle des enseignants donnent des cours dans le cadre d’entreprises privées est fausse. Il s’agit en réalité d’étudiants ou d’enseignants au chômage qui travaillent pour ces organismes. Cette vidéo soulève néanmoins de vraies questions qui sont plus que jamais d’actualité : le temps de travail des professeurs et le soutien scolaire. Par le biais d’un décret, Gilles de Robien veut augmenter le nombre d’heures de cours des enseignants. Cela ne règlera en rien la question du soutien scolaire.

Nous voulons un débat démocratique et transparent sur cette question.

Comment se répartissent les heures de travail des professeurs ?

- On entend souvent dire qu’une fois les 18 heures de cours données, on ne travaille plus. Or, selon une récente enquête, le temps de travail des enseignants est de 42 h hebdomadaires. Une heure de cours, c’est une heure où l’on ne fait rien d’autre que d’être en classe. Autour, il y tout un travail périphérique. Le volume global des heures est constant, mais la nature des tâches est variée. Il y a les cours à préparer, les copies à corriger, les sorties à organiser, le suivi des stages, les échanges avec les collègues, les réunions avec les parents, les conseils de classe, la formation personnelle ...L’enseignant doit anticiper et réajuster en permanence.

Que proposez-vous pour lutter contre l’échec scolaire ?

- Il faudrait mieux encadrer les élèves. Cela passe par des efforts en terme d’effectifs. Le soutien scolaire doit être pris en charge par l’Etat. Un dialogue sur le temps de travail s’impose. Si les enseignants se chargent du soutien, il s’agira alors de diminuer leur heures de cours. Par ailleurs, le soutien scolaire privé est financé par les déductions fiscales : cet argent devrait être réinjecté dans l’Education nationale.

Un élève a besoin d’un accompagnement tout au long de son parcours scolaire. Des missions nouvelles doivent être mises en place, mais cela a un coût. Malheureusement, le seul guide du gouvernement est de faire des économies. Par exemple, on a supprimé la catégorie des étudiants-surveillants, qui étaient qualifiés pour aider les élèves à faire leurs devoirs. Il est pourtant nécessaire d’avoir une exigence par rapport au personnel.

Propos recueillis par Bérénice Rocfort-Giovanni


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