Chers Amis, Chers Camarades,
Pour nous, l’enjeu est simple : pour battre vraiment une droite de combat, une droite arrogante et décomplexée, il faut changer la gauche ! Il faut qu’au cœur de la gauche s’impose une force qui redonne l’espoir au peuple, aux travailleurs, aux jeunes, aux sacrifiés de toujours…
Pour le dire autrement, nous voulons sauver la gauche en faisant renaître une gauche qui place la satisfaction des besoins populaires au cœur de sa politique.
Nous voulons faire renaître une gauche qui entend prendre l’argent où il est, du côté des profits de ceux qui ont provoqué la crise et qui s’y sont éhontément enrichis. Vous savez, ce n’est pas un effet de manche que de dire cela ! Savez-vous qu’il suffirait d’une augmentation de 0,25 point de la part patronale aux cotisations retraites pour financer le versement des pensions, à leur niveau de 1993 (c’est-à-dire avant la première contre-réforme Balladur)… jusqu’en 2040 ? C’est le Conseil d’orientation des retraites qui l’a établi dès 2001… Vous comprenez pourquoi, nous, nous ne transigerons pas sur le droit de partir en retraite à 60 ans…
Nous voulons faire renaître une gauche pour laquelle la démocratie, c’est la souveraineté du peuple dans tous les domaines, à la cité comme à l’entreprise…
Nous voulons faire renaître une gauche pour laquelle la sauvegarde de la planète et la lutte contre les émissions de gaz à effets de serre exigent, en premier lieu, de taxer les industriels pollueurs, comme Total ou Bouygues… Nous voulons une gauche qui s’inscrive dans le grand combat pour une autre mondialisation que celle des marchés, cette mondialisation au service des peuples dont le contre-sommet de Copenhague a démontré toute l’urgence.
Voilà notre objectif.
C’est pour l’atteindre que nous voulons rassembler toutes celles et tous ceux qui veulent que ce soit une gauche bien à gauche qui devienne majoritaire dans notre camp.
Séparés, tous ceux qui ne se résignent pas aux injustices du système ne pèsent rien. Ils ne pèsent sur rien. Mais unis, ils peuvent renverser la table. Ils peuvent changer la donne… Comme notre Front de gauche a commencé de le faire aux élections européennes.
Evidemment, nous ne pouvions manquer le rendez-vous de ces régionales. D’abord, parce qu’il s’agit d’un enjeu politique national. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est Sarkozy… Et nous, nous relevons le défi en proposant de sanctionner la droite au moyen d’un vote vraiment à gauche. Un vote 100% mouvement social et 100% combat contre les injustices générées par le système capitaliste.
Ensuite, parce que nous voulons faire des régions, non des instances où l’on se contente d’amortir aux marges les effets de la politique de la droite sans s’y opposer frontalement, mais des points d’appui pour les résistances. Des lieux où se met en œuvre une nouvelle politique audacieuse de rupture avec le libéralisme en matière d’emploi, de services publics, de modèle de développement.
Enfin, parce qu’il faut imaginer ce qui se passerait si une majorité de régions devenaient des relais pour la mobilisation populaire… Est-ce que ce ne serait pas une fantastique avancée vers la contre-offensive dont nous avons le plus urgent besoin ?
Vous l’avez compris, nous n’entrons pas dans cette campagne pour simplement témoigner. Non ! Nous voulons créer une dynamique, afin de pouvoir appliquer, à la direction des régions, des points essentiels du programme que nous allons soumettre aux électeurs et aux électrices.
Ce qui est vrai à l’échelle du pays l’est tout autant ici, dans notre région.
Celles et ceux, parmi nous, qui ont travaillé dans la majorité sortante du conseil régional n’ont pas démérité. Ils ont même bien travaillé. Ils ont fait avancer des dossiers importants. Ils se sont battus pied à pied. Au second tour, toute la gauche devra se rassembler pour faire mordre la poussière à Mme Barèges.
Mais tout l’enjeu du premier tour est de construire un nouveau rapport de force pour aller plus loin.
Bien plus loin…
La liste que je conduis veut tout mettre en œuvre pour stopper définitivement le moins-disant social, fiscal et environnemental, qui pousse à détruire l’emploi en délocalisant dans des pays à bas coût mais à exploitation maximale des travailleurs. Nous proposons de transformer les pôles de compétitivité et leurs 150 millions d’euros d’argent public en pôles de coopération et de mutualisation pour l’emploi, la recherche, l’innovation.
Nous nous engageons à maintenir et à relocaliser les activités essentielles et vitales pour nos sociétés. Plus jamais de Molex en Europe, en France et en Midi-Pyrénées ! Pas un centime d’euro à des entreprises qui empochent les subventions et licencient ou délocalisent sans vergogne pour accroître les profits de leurs actionnaires. Il faut protéger les entreprises socialement utiles, qui développent les territoires, par des aides ciblées et contrôlées par les citoyens et leurs représentants.
La liste que je conduis, parce qu’elle est celle de la gauche qui a l’intérêt général chevillé au corps, préfère la régie publique à la délégation de service public confiée aux intérêts mercantiles du privé. Nous nous battrons pour maintenir et étendre les services publics, sources d’égalité et de redistribution de richesses pour les populations et pour l’ensemble des territoires. Et pour cela, nous mettrons la Région Midi-Pyrénées hors Accord général sur le commerce et les services, qui légalise la privatisation des services publics.
Nous mettrons en application notre démarche dans le domaine de l’eau, avec la création d’une agence régionale destinée à aider les collectivités locales à gérer ce bien commun en régies publiques.
Nous nous engageons pour que la Région soit actrice d’une sécurité emploi-formation et qu’elle agisse pour la création d’un véritable service public de la formation continue. Le lycée professionnel doit rester dans le service public et les CFA doivent être sous statut public. Enfin, nous nous prononçons en faveur d’un fonds régional pour l’emploi et la formation.
Les transports sont, avec 577 millions d’euros, le premier poste budgétaire de la région. Nous proposons de sortir du tout-routier pour les personnes et les marchandises, en donnant la priorité aux réseaux de transports ferroviaires. Nous voulons mettre en place un véritable réseau express régional, avec des fréquences renforcées pour les trains entre agglomérations. Nous voulons développer des politiques tarifaires attractives : tarifs combinés entre transports publics, instauration d’un ticket groupes et familles le week-end, généralisation de la carte Pastel.
Nous voulons encourager les modes doux, comme les véloroutes et les voies vertes, avec cofinancement de plusieurs grands axes jalonnés de service aux cyclistes et aux familles.
Nous agirons afin que la Région soutienne techniquement et financièrement les projets de transports en commun dans les villes et les territoires de Midi-Pyrénées, qu’elle appuie aussi le projet de Ligne à grande vitesse Toulouse-Paris via Bordeaux, en associant les riverains, les usagers, les collectivités territoriales aux études d’impact, car il serait inconcevable de ne pas prendre en compte l’intégralité des nuisances sociales et environnementales induites.
Nous voulons maintenir une agriculture paysanne, indépendante des lobbies agro-industriels. Une agriculture qui fasse vivre dignement les 60 000 travailleurs de la production et de la transformation. Nous favoriserons le maintien et l’installation de paysans nombreux sur tous les territoires, en favorisant les activités non délocalisables et en s’appuyant sur la polyculture, la valorisation locale des productions ou encore les circuits courts de distribution. Nous aiderons tous les secteurs agricoles à mettre en place des filières sans OGM. Nous encouragerons les créations d’entreprises de la filière agricole et alimentaire, dont la production répond à des besoins locaux, afin de favoriser les circuits courts de distribution et l’approvisionnement local des cantines, des marchés et des Amap.
Dans le domaine de la culture, la Région doit aider à la création. Elle s’engagera à la démocratiser par une politique tarifaire juste, généreuse et ambitieuse, ainsi que par la médiation associative. Chaque territoire de Midi-Pyrénées doit avoir accès sans discrimination aux arts, aux sciences et à la culture.
La liste que je conduis fait et fera le pari de la jeunesse, mettant en cohérence et développant les politiques en direction des jeunes et, plus particulièrement, ceux qui sont en difficulté ou en situation de précarité. Nous sommes en faveur d’aide à la personne pour s’équiper, pour l’accès aux loisirs, à la culture, aux sports et à la formation de son choix. Il faut que la Région participe à l’aide au logement, à la santé, à l’obtention du permis de conduire. Les jeunes doivent pouvoir bénéficier de la gratuité des transports collectifs et pouvoir bénéficier de la mise en place dune carte unique pour les loisirs avec les autres transports collectifs.
Ce ne sont là qu’une partie des propositions que nous développerons dans les semaines à venir.
Elles sont sous-tendues par une démarche de rupture avec les logiques capitalistes, libérales, productivistes. Celle-ci suppose toutefois de changer radicalement le rapport de l’institution régionale aux citoyens, aux salariés, aux usagers.
Il ne suffit pas d’informer la population des choix effectués en dehors d’elles. Il ne suffit pas de mettre en œuvre des procédures de « concertation », comme on dit. Il est temps de remettre les citoyens aux postes de commande, d’en faire les acteurs et actrices de leur destin.
Nous proposons ainsi que les grands choix budgétaires émanent d’un vaste débat public, d’un mécanisme d’élaboration participative. Nous proposons d’aller vers la création de comités de contrôle citoyens des politiques publiques. Nous proposons d’impliquer systématiquement les organisations syndicales et les associations à la discussion des grandes questions régionales. Et même, pourquoi pas, d’aller vers des référendums régionaux d’initiative populaire ?
Ce soir-là, résumant le sens de ce que nous cherchons à construire avec les listes « Ensemble pour des Régions à gauche », j’ai conclu mon propos sur ces mots : « Nous sommes la gauche ! La gauche à propos de laquelle Jaurès disait qu’elle n’a pour ambition que de ″rallumer tous les soleils″, tout simplement parce qu’elle est le nombre et la justice. Cette gauche-là, nous sommes en train de la faire renaître et, grâce à vous, on va le voir le 14 mars ! »
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