Le Parti de Gauche soutient la mobilisation du monde de la culture

samedi 26 décembre 2009.
 

Nous sommes face à un projet de société d’une droite cynique qui a compris que pour mieux dominer il faut casser les outils républicains qui permettent à l’intelligence individuelle et collective de s’épanouir : l’école et le service public de la culture.

Le parti de Gauche était présent à la conférence de presse organisée par l’intersyndicale du ministère de la culture qui avait pour but d’alerter sur les conséquences de la mise en oeuvre de l’acte 2 de la Révision Générales des Politiques Publiques( RGPP ) qui prévoit un départ à la retraite sur deux non remplacé.

Cela touche l’ensemble des établissements publics, musées, théâtres, opéras, bibliothèques, écoles....

Cette conférence s’est déroulée le mardi 21 décembre au Théâtre du Rond- Point des Champs Elysées en présence de son directeur Jean-Michel Ribes.

Etaient présentrs :

la FSU / Sud

le SNAC / FSU

la confédération CGT

la fédération CGT spectacles

la fédération fonctionnaires CGT

la fédération culture CGT

Union syndicale Solidaires

le SYNDEAC

pour les partis politiques

le PCF

le NPA

le PG

Ecologie / verts

Le PS était dans la salle et n’a pas pris la parole

Notre camarade Claire Pessin-Garic, ancienne conseillère générale du 93 et membre de la commission culture y a fait la déclaration suivante aunom du Parti de Gauche :

Je tiens tout d’abord à remercier l’intersyndicale du ministère de la culture de nous avoir invités à venir nous exprimer à leurs côtés.

Sous prétexte d’une Révision générale des politiques publiques, le gouvernement affiche clairement ses objectifs et dans ce cas précis, ils sont doubles :

1°) Désengagement de l’Etat à travers un affaiblissement du service public 2°) Volonté affirmée de ce gouvernement que la culture n’est pas sa priorité, son mépris affiché des professionnels du service public de la culture, des artistes et des créateurs, mépris de la population au moment même où il célèbre le 50ème anniversaire de la politique de démocratisation culturelle voulue par André Malraux qui prônait l’accès pour tous à la culture.

Ce gouvernement n’est pas à une contradiction ni à un mensonge près !

Il préfère réduire les moyens d’intervention des services de l’Etat au profit d’un Conseil privé dit de la création artistique « Karmitz » exempté, lui, de tout contrôle démocratique, ne devant rendre compte à personne surtout pas aux élus de la République !et doté de moyens financiers considérables (deniers publics qu’on refuse à ceux-là même qui ont la légitimité du service public).

Au prétexte d’une décentralisation dont il déforme les objectifs initiaux, il se défausse sur les collectivités territoriales dont il affaiblit en même temps les moyens en voulant supprimer la taxe professionnelle mais aussi en remettant en cause la clause générale de compétences.

Or, on sait que les collectivités territoriales pour beaucoup ont pris rang dans le champ culturel et répondent ainsi au soutien à la création en même temps qu’à la formation des publics.

C’est dire que votre combat pour vos emplois est aussi le nôtre, combat pour une politique culturelle publique à l’échelon national affirmant la culture comme un droit fondamental au même titre que tous les autres droits fondamentaux de la personne

Moins de finances publiques dans la culture, c’est certes moins d’emplois, mais c’est aussi du coup moins d’offre publique culturelle et donc encore plus d’inégalité des citoyens devant l’accès à la culture.

La maltraitance dont vous êtes victimes rejaillit sur les artistes et les créateurs et la population, qui ont besoin de vous tous pour pouvoir construire leurs projets artistiques pour les uns et développer leur esprit critique pour les autres, gagner sa liberté de citoyen éclairé et respecté en pleine maîtrise de ses choix.

La culture est un enjeu essentiel de résistance au modèle capitaliste où la marchandisation et les pouvoirs financiers à l’échelle mondiale laminent pour mieux les dominer les individus.

Le parti de gauche est un parti ayant au cœur de son projet la République sociale, or l’émancipation des individus est elle-même au cœur du projet républicain.

L’accès à la culture met en jeu cette vertu émancipatrice.

La culture, c’est offrir aux gens la possibilité de leur épanouissement individuel, la capacité à s’interroger en permanence, c’est empêcher l’anesthésie des esprits, c’est accepter de remettre en cause ses certitudes, c’est accepter le risque de sa transformation, c’est être capable d’accueillir, de recevoir, d’interroger ce qui est nouveau, différent.

Chaque être est unique et il faut l’aider à ne pas se noyer dans l’uniformisation que la culture de masse développe aujourd’hui via les médias, la télévision, la grande distribution. Elle permet à chacun au contact du nouveau, de l’inattendu, à travers l’art, les œuvres, la rencontre avec les artistes, les créateurs de lutter contre des postures conservatrices de repli et de crainte de l’autre, elle rend possible la construction d’une société progressiste, humaniste, ouverte à la diversité, capable de résister à toute uniformisation.

Le marché se substitue au service public, on passe des subventions dans des cadres contractuels, à des appels d’offre dans le cadre des marchés publics et des mises en concurrence.

Votre combat est donc essentiel pour que continue à vivre ce service public qui est le vôtre, qui est le nôtre et qui garantit la mise en œuvre d’une ambition culturelle émancipatrice qui ne doit pas être réservée qu’aux seuls initiés.

Et la liste est longue qui justifie cette résistance commune, liste des contre réformes qui visent entre autres à vider le ministère de la culture de son sens et de sa fonction

Je n’en citerai que quelques unes pour ne pas risquer une liste à la Prévert :

- la RGPP qui vous touche de plein fouet,

- la loi HADOPI qui vise à défendre les profits des grandes maisons de productions et introduit un nouveau degré dans la politique répressive et liberticide du gouvernement sans répondre à la légitime revendication des auteurs à une juste rémunération de leurs droits,

- la numérisation des fonds de la BNF et leur exploitation par une société privée, Google

J’arrête là, cette énumération qui pourtant est loin d’être complète ! J’aurai pu parler de tout ce qui touche le secteur public de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la survie du cinéma indépendant, de la précarité qui touche toujours plus les artistes, les intermittents

Je rajouterai la question de la démocratisation culturelle (accès à la culture pour tous) qui n’est toujours pas résolue et celle à construire de la démocratie culturelle (participation des acteurs culturels et des publics à l’élaboration des politiques publiques).

Hélas, les dernières campagnes qu’elles soient législatives, présidentielles, européennes ont montré à quel point la culture ne fait pas partie des priorités et ne forme pas un axe constitutif d’un projet de société, sauf pour le parti communiste qui s’est exprimé régulièrement sur cette question et maintenant le parti de gauche.

Nous serons à vos côtés pour redonner au ministère de la culture son rôle essentiel d’organisation des politiques publiques en prenant notre part pour qu’une politique culturelle ambitieuse à l’échelon national, s’appuyant sur les valeurs républicaines d’égal accès pour tous, de reconnaissance du droit des artistes et des créateurs et de leur liberté d’expression, soit définie avec les moyens financiers nécessaires.

Le parti de gauche s’est doté d’une commission de travail sur la culture. C’est un parti « creuset » qui souhaite rassembler toutes les intelligences dans le domaine de la culture comme dans d’autres, afin de définir collectivement un projet culturel qui réponde à la fois à l’attente des artistes et des créateurs et des personnes.

Nous sommes face à un projet de société d’une droite cynique qui a compris que pour mieux dominer il faut casser les outils républicains qui permettent à l’intelligence individuelle et collective de s’épanouir : l’école et le service public de la culture.

Claire Pessin Garric

Pour le Parti de Gauche


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