Rencontre avec le président "le plus vert du monde" : Raphaël Correa

vendredi 4 décembre 2009.
 

A l’occasion de sa visite officielle en Belgique et de sa rencontre avec Lothar Bisky, Président du groupe GUE/NGL au Parlement européen, et Jean-Luc Mélenchon, vice Président de la Commission des Affaires Etrangères et membre du groupe GUE/NGL, le président équatorien Raphaël Correa propose de cesser d’exploiter le pétrole, principale manne financière de l’Equateur, pour le bien de l’Humanité(1) et de lutter contre le déboisement de l’Amazonie, le « poumon du monde ». Dans un même temps, il précise que si l’Equateur prend ses responsabilités pour le bien de l’Humanité, le reste des Etats doivent lui rendre la pareille, sans quoi une telle politique serait insoutenable. Une idée qui dénote dans un monde globalisé où l’on a pris l’habitude d’échanger des biens marchands et non de l’intérêt général partagé. Une initiative à soutenir, sans aucun doute. Ce vendredi 27 Novembre, à Bruxelles, tous les regards latino américains et tous les regards de l’autre gauche étaient tournés vers le Président de l’Equateur, Rafael Correa, en visite officielle au Royaume de Belgique.

Elu en Novembre 2006 et réélu triomphalement au premier tour en 2008, cet économiste de formation et ancien ministre de l’Economie et des Finances est un président atypique dans un pays marqué par une forte instabilité politique (pas moins de 7 présidents en 10 ans de 1996 à 2006). Rafael Correa est connu en outre pour avoir mis sur pied l’Assemblée constituante équatorienne qui lui a donné sa nouvelle Constitution. « La Constitution la plus verte de l’histoire et du monde », comme il se plaît à le dire. Une constitution qui reconnaît explicitement des droits à la nature. Mais aussi une Constitution progressiste et profondément démocratique, qui introduit la possibilité pour le peuple de révoquer tout élu à mi-mandat.

Lors de sa visite, Rafael Correa a rencontré plusieurs hauts représentants belges et a donné une conférence très applaudie sur « l’intégration latino américaine et les relations avec l’Union européenne ». Durant cette conférence, il a salué en l’Union européenne « un exemple d’intégration régionale pour Amérique latine en ce sens que cette union s’est faite pour paix après les pires guerres et alors même que l’hétérogénéité culturelle et linguistique de l’Europe est beaucoup plus grande que celle de l’Amérique latine ». Mais il a surtout regretté le peu de cas qui était fait d’une Amérique latine qui évolue (« nous ne sommes plus néolibéraux, il va falloir qu’ils l’acceptent » a-t-il lancé) et la criminalisation de l’immigration par celle-ci qui « pourtant était une terre d’immigration massive jusqu’à il y a peu », souligne le président.

Rafael Correa a aussi profité de l’occasion pour rencontré ses pairs européens de gauche lors de deux rencontres de travail avec Lothar Bisky, Président du groupe GUE/NGL au Parlement européen, et Jean-Luc Mélenchon, vice Président de la Commission des Affaires Etrangères et membre du groupe GUE/NGL. Ces rencontres ont été l’occasion de resserrer les liens entre les partis de gauche de part et d’autre de l’Atlantique et de discuter de l’Intérêt Général et donc nécessairement de la question écologique.

Le président équatorien propose de cesser d’exploiter le pétrole, principale manne financière de l’Equateur, pour le bien de l’Humanité(1) et de lutter contre le déboisement de l’Amazonie, le « poumon du monde ». Dans un même temps, il précise que si l’Equateur prend ses responsabilités pour le bien de l’Humanité, le reste des Etats doivent lui rendre la pareille, sans quoi une telle politique serait insoutenable. Une idée qui dénote dans un monde globalisé où l’on a pris l’habitude d’échanger des biens marchands et non de l’intérêt général partagé. Une initiative à soutenir, sans aucun doute.

(1) Cette mesure évitera l’émission de 4 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère


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