" Il faut changer de système, pas de climat" : création unitaire de l’UCJS (dont le PG) , Urgence Climatique et Justice Sociale

dimanche 22 novembre 2009.
 

1) Présentation d’Urgence Climatique et Justice Sociale

2) La table ronde du 18 novembre , un point presse exceptionnel

3) UCJS : plate forme

Premiers Signataires :

4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable), Acme France (Association pour le Contrat Mondial de l’Eau), Action Consommation, A.C.! Agir ensemble contre le chômage, AE2D (Agir pour un Environnement et un Développement Durables), Aitec – IPAM (Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs – Initiatives Pour un Autre Monde), Amis de la Terre, Attac France, Avenir Climat, Bizi !, CADTM France (Comité pour l’annulation de la dette du Tiers Monde), Centre national d’information indépendante sur les déchets (Cniid), Colllectif « Areva ne fera pas le loi au Niger », Collectif Tchinaghen, Confédération Paysanne, Ecorev’, Europe solidaire sans frontières (ESSF), Fac Verte, France Libertés Fondation Danielle Mitterand, Fondation Copernic, Fondation Sciences Citoyennes, France Amérique Latine, France Tibet, FSU (Fédération Syndicale unitaire), IDD (Immigration Développement Démocratie), LDH (Ligue des Droits de l’Homme), Mémoire des Luttes, Mouvement de la Paix, MRJC (Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne), Réseau Féministe « Ruptures », Réseau Sortir du Nucléaire, RITIMO (Réseau d’Information et de documentation pour le développement durable et la solidarité internationale), Union des Familles Laïques (UFAL), Union Syndicale Solidaires, Vélorution Paris Île-de-France, Zone d’Ecologie Populaire (ZEP)

Soutenu par :

Alter Ekolo, Alternative Libertaire, Bretagne Ecologie, Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE), Gauche Citoyenne, Gauche Unitaire, Jeunes Verts, Les Alternatifs, Les Verts, Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS), Parti de Gauche, NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), Union Démocratique Bretonne, Utopia

1) Présentation d’Urgence Climatique et Justice Sociale par Pierre Lucot UCJS

Devant l’enjeu que constitue pour l’avenir climatique le sommet de Copenhague, près de 40 organisations citoyennes se sont reconnues dans une nouvelle revendication : celle mettant en avant le lien existant entre l’urgence climatique et la justice sociale.

Pour la première fois, un collectif d’organisations citoyennes a su dépasser les clivages pouvant exister entre objectifs environnementaux et sociaux pour établir ce lien posant les bases d’un nouveau paradigme militant.

Celui-ci est porteur du constat suivant : les réponses à apporter à l’urgence climatique sont indissociables de la justice sociale.

Non seulement parce que les premières victimes d’un dérèglement climatique seront en premier lieu les actuelles victimes de l’injustice sociale, mais aussi parce que les réponses politiques à apporter au défi environnemental sont indissociables d’un projet de société fraternelle mettant radicalement en question le système socialement injuste à l’origine de la catastrophe climatique annoncée.

Pourtant, ce n’est pas seulement parce que le gauche est historiquement porteuse des combats de la justice sociale, qu’elle serait aujourd’hui capable de répondre au défi climatique.

Cette incapacité sera en effet sans appel si son projet alternatif ne s’appuie pas sur une remise en cause fondamentale des mécanismes politiques, sociaux et économiques dont la simple réforme est incompatible avec l’ampleur et l’urgence de l’enjeu climatique.

Cette urgence, si celle-ci est vécue quotidiennement par le milliard d’êtres humains souffrant de la faim ou par les autres milliards d’individus vivant dans la précarité, n’est qu’une simple variable adaptable pour toute une oligarchie politique et économique pour qui la seule urgence est celle du profit, de la croissance et de la consommation.

L’illusion de sa réponse est à la hauteur de son aveuglement : elle a pour formules « progrès technique » ou « croissance verte », inscrites dans des perspectives temporelles qui prennent en compte la seule capacité d’évolution du système en vue de sa sauvegarde.

Cette urgence, cette temporalité associée à l’action et au projet politique est cependant une donnée nouvelle pour beaucoup de ceux qui combattent depuis toujours les injustices issues de cette domination.

C’est pour évaluer avec l’ensemble de ses composantes ses capacités à apprécier et analyser l’urgence de l’enjeu historique que le collectif UCJS a pris cette première initiative de débat avec les organisations de gauche autour des thématiques principales énoncées à l’occasion du sommet de Copenhague.

Puisse cette première rencontre, ouvrir un processus permettant à la gauche de mesurer l’ampleur de la réforme idéologique nécessaire afin qu’elle puisse être porteuse de l’espoir d’une transition fraternelle, inscrivant durablement et entre tous la répartitions des richesses, c’est l’appel que l’ensemble des organisations du collectif lui lance.

2) La table ronde du 18 novembre , un point presse exceptionnel

Un mois avant la fin des négociations de Copenhague, le collectif Urgence Climatique Justice Sociale, regroupant plus de quarante associations, mouvements et partis*, a organisé un point presse exceptionnel.

Les représentants et responsables environnement / climat des principaux partis ou mouvements de gauche – PS, Verts, PCF, PG, NPA, Alternatifs, Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique et Objecteurs de Croissance – ont répondu à une liste de "6 questions pour le climat" et ont accepté de présenter et confronter leurs positions et propositions sur le rendez-vous de Copenhague à l’occasion d’une table ronde qui a réuni pour la première fois les représentants politiques de toute la gauche.

Le Collectif Urgence Climatique Justice Sociale a invité les organisations politiques de gauche à débattre devant la presse de leurs réponses autour de trois thématiques principales :

1 - L’impasse de Copenhague : quelles mesures prioritaires à prendre, comment en garantir l’application et peut-on sauver le climat sans changer de système

2 - Les relations Nord/Sud, la question de la dette écologique et des MDP

3 - La financiarisation du carbone et la fiscalité écologique

3) UCJS : plate forme

Nous sommes à la croisée des chemins. Issu de l’activité humaine, dans le cadre d’un modèle de production agricole et industriel que les sociétés industrialisées ont mis en place et qui se répand sur l’ensemble de la planète, le réchauffement climatique met en danger les moyens d’existence et les vies de milliards d’êtres humains, et menace d’extinction des millions d’espèces. D’ores et déjà, des populations entières sont affectées, en particulier les femmes, les peuples indigènes, les paysan-ne-s et, de façon générale, les plus défavorisés.

Face à cette crise écologique et sociale, mouvements sociaux, organisations écologistes, politiques et scientifiques du monde entier appellent à une action urgente et radicale.

Du 7 au 12 décembre prochains, la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique se tiendra à Copenhague. Elle doit déterminer les objectifs et les solutions à mettre en oeuvre à l’échelle internationale pour prolonger le protocole de Kyoto, qui prend fin en 2012.

Selon les climatologues, il faudrait que les pays industrialisés, premiers responsables de l’émission des gaz à effet de serre (GES), réduisent leurs émissions de 25 à 40 % d’ici à 2020 et de 80 à 95 % d’ici à 2050 (par rapport à 1990). Faire diminuer les émissions dans ces proportions est impératif pour limiter à 2°C la hausse des températures par rapport au niveau de l’ère préindustrielle. Au-delà, l’emballement climatique se produirait. Il ne serait plus possible de maintenir une température vivable sur terre.

Les politiques actuelles sont dans l’impasse

Jusqu’ici, les mesures mises en oeuvre et prévues par les différents États sont tout à fait insuffisantes. Les mesures que préconise notamment l’Union Européenne, qui n’envisage de réduire ses émissions que de 20 % en 2020, sont très en deçà des enjeux. Et alors que leurs émissions de GES par habitant sont les premières au monde, la proposition des Etats- Unis (réduction de 5 % des émissions sur la même période) est, quant à elle, une véritable provocation vis-à-vis des autres Nations.

Les solutions proposées actuellement ne sont pas crédibles. Car elles reposent essentiellement sur les mécanismes de marché alors que la crise économique et financière a, une fois encore, montré leur incapacité à se substituer à l’action publique et collective. La politique du « marché pilote » international de droits à polluer est clairement défaillante et les projets de l’Union européenne et des Etats-Unis en la matière relèvent du mirage idéologique.

Les fausses solutions sont également technologiques. Le nucléaire, outre qu’il s’agit d’une technologie porteuse de risques majeurs, ne peut être en aucun cas la solution : même un développement ambitieux du parc nucléaire ne réduirait les émissions de gaz à effet de serre que de façon très marginale. Les agrocarburants industriels quant à eux posent de nombreux problèmes environnementaux et aggravent la crise alimentaire sans contribuer à la baisse des émissions.

Des mesures véritablement alternatives sont nécessaires

Les objectifs de réduction des émissions de GES à atteindre ne peuvent l’être que par l’adoption, par les collectivités, les pays et les ensembles régionaux, de mesures radicales et alternatives :

. Démocratisation de l’économie, qui doit être orientée vers la satisfaction des besoins sociaux et le respect des contraintes écologiques, et non par le profit à tout prix, par les diktats de la société de consommation et du productivisme ; cela implique le soutien aux circuits courts, à l’économie sociale et solidaire, au secteur coopératif ;

. Réorientation des investissements (notamment de recherche) vers les énergies renouvelables, la cogénération, l’efficacité énergétique et les projets écologiquement soutenables ; valorisation de la sobriété énergétique ;

. Reconnaissance et protection des biens publics mondiaux tels que l’énergie, le climat, les forêts, la terre et l’eau ; arrêt de la déforestation, protection des forêts primaires et des océans, et, de façon générale, défense de la biodiversité sauvage et cultivée ;

. Relocalisation des activités économiques, rapprochement des lieux de vie et de travail, maîtrise de l’urbanisation, développement des transports collectifs, limitation du transport aérien ; taxation juste et progressive, au niveau national et international, de l’énergie et des transports les plus polluants ;

. Retour à la régulation du commerce international, garantissant notamment la souveraineté alimentaire et le développement massif de l’agriculture paysanne, au Nord comme au Sud ;

. Promotion d’un modèle alimentaire alternatif au modèle des pays industrialisés (majoritairement à base de protéines animales) afin de pouvoir diminuer les surfaces cultivées pour l’alimentation animale, donc réduire les émissions de GES du secteur agricole ;

. Rénovation massive des bâtiments et promotion de la construction écologique.

La Justice climatique et sociale doit être au centre des politiques mises en oeuvre

Les responsabilités historiques des pays du Nord et du mode de développement productiviste dans cette crise globale doivent être reconnues. La justice et l’équité exigent que soit réparée la dette écologique du Nord, a minima par l’annulation des dettes du Tiers-Monde. Les transferts technologiques respectueux de l’environnement et des sociétés au Sud doivent être financés et l’aide publique au développement augmentée, sans que cela exonère le Nord de ses propres objectifs de réduction des émissions. Les réfugiés climatiques doivent être reconnus et accueillis.

Au sein de chaque pays, des mesures d’accompagnement et de justice sociale sont indispensables afin que chacun puisse faire face aux changements à opérer, en ayant la certitude que les efforts seront partagés par tou-te-s. Il faut garantir un accès juste et équitable aux biens et services essentiels tels que l’énergie, qui ne doivent pas être laissés au marché mais faire l’objet d’une réappropriation par la société.

Une autre répartition des richesses doit permettre une transition solidaire vers des économies écologiques, au Nord comme au Sud. Le droit au travail pour tous est au coeur de cette répartition. C’est pourquoi un emploi décent permettant un revenu digne doit être garanti à chacun-e. Les revenus financiers et du patrimoine doivent être lourdement taxés afin de dégager les moyens nécessaires à la transformation des économies.

La gestion des financements doit être démocratique et garantir la participation des populations locales.

Les sommes colossales investies dans le sauvetage du système bancaire montrent que les moyens financiers existent. Les mesures à prendre doivent être débattues démocratiquement et faire l’objet de politiques publiques audacieuses, passant outre les intérêts des grands lobbies – notamment des hydrocarbures, et définissant une production industrielle axée sur les besoins et non sur le profit ainsi qu’une répartition plus juste des richesses naturelles et produites.

En France, nous appelons les associations de défense de l’environnement, syndicats, associations de solidarité internationale, organisations politiques, collectivités locales, et plus généralement tous les citoyen-ne-s à rejoindre la mobilisation internationale et à organiser des initiatives communes pour peser sur les décisions du sommet de Copenhague de décembre 2009.

Mobilisons-nous maintenant pour le climat et la justice sociale


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