Réponse du Parti de Gauche à l’invitation et au communiqué du NPA

vendredi 27 novembre 2009.
 

Chers camarades,

Nous souhaitions répondre à la fois à votre invitation pour lundi et en même temps à votre communiqué, qui, bien que nous ne l’ayons pas reçu directement, l’accompagne manifestement. Abordons les choses franchement : ce communiqué nous blesse. Nous avons en effet l’impression, à sa lecture, que vous êtes passés de la phase argumentation à celle de la "communication". Et qu’il est maintenant davantage question de masquer le problème politique qui nous est posé au profit d’un "jeu de rôle" futile : qui va apparaître comme le "diviseur" ? Ce communiqué interprète lourdement la réalité, contrairement à vos habitudes plutôt directes jusqu’a ce jour. En effet, jamais nous n’avons dit à la réunion du 10 que le texte proposé par le Front de Gauche le 28 octobre était "à prendre ou à laisser". Tout au contraire nous avons même dit que la plupart des amendements n’en changeaient pas la nature profonde. Et nous n’avons pas davantage expliqué que nous allions maintenant "débuter la campagne électorale". Nous voulons bien plus raisonnablement et simplement passer à une nouvelle phase de travail concrète avec ceux qui le souhaitent. Nous avons assez discuté stratégie pour savoir à quoi nous en tenir sur ce sujet. Vous savez ce qui déterminera notre accord.

La réunion que nous avons tenue ensemble le 10 novembre, a été programmée à cette date à votre demande car vous vouliez connaître l’avis de votre CPN. Elle devait servir à connaître les réponses de chacun à un texte de cadrage que l’ensemble des délégations, dont la vôtre, avait estimé positif le 28 octobre. Les rédacteurs de ce texte, c’est à dire les composantes du Front de Gauche, n’ont rejeté qu’un seul de vos amendements. Ce n’était pas une surprise pour vous. Et la majorité de votre CPN qui a adopté cet amendement le savait parfaitement et l’a d’ailleurs adopté comme point de mise au pied du mur. Nous ne vous reprochons pas une position politique. Nous vous demandons de l’assumer comme telle. Cet amendement c’est celui qui revient à exclure la possibilité, quelles que soient les conditions obtenues, de gérer une région avec le PS et les Verts dès lors que nous n’aurions pas la majorité absolue à gauche. Et tous les participants à la réunion du 10 novembre ont pu noter que Olivier Besancenot en a revendiqué le sens politique : "pas de majorité de gestion avec le PS et les Verts". C’est un retour à la case départ de nos discussions sur ce point. Nous, composantes du Front de Gauche, ne feront pas campagne sur cette stratégie d’isolement. La discussion a montré que nous n’étions pas les seuls sur cette position, loin de là.

Nous espérions que le NPA aurait pu évoluer sur cette question, au moins à propos des Régions. Au moins en tester la possibilité. Que craignait-il ? A notre sens, le cadre proposé par notre texte garantissait en effet que nous n’irions pas appliquer dans les régions une politique différente de celle pour laquelle nous aurions été élus. Nous avons d’ailleurs rappelé que nous étions disponibles pour préciser le contenu programmatique de ces conditions. Nous avons dit que nous devions faire confiance aux militants et élus au niveau local pour apprécier si ces conditions seraient remplies au soir du premier tour. C’est l’un des objectifs de la réunion que nous avons proposé à tous le 18. Est-ce que c’est encore possible avec le NPA ?

Nous le souhaitons, et dans ce cas nous pourrons faire l’unité la plus large. Devons-nous, à l’inverse, poursuivre des réunions de tout le groupe de travail comme si de rien n’était, en faisant fi de cette hypothèque sur la stratégie de notre alliance ? Compte tenu du sujet dont il est question, ce serait rendre un mauvais service au débat politique. Nous enverrions un message de confusion à ceux qui attendent de nous autant de cohérence intellectuelle que politique. Vous dites dans votre communiqué que cette demande de notre part est "inélégante" car cela reviendrait à vous forcer la main alors que seuls vos militants pourront entériner la position finale de votre parti.

Pourtant vous proposez vous mêmes une réunion à partir de vos amendements, "qui ne sont pas à prendre ou à laisser, et que nous sommes prêts à compléter d’autres éventuellement." Si on suit votre logique, nous comprenons donc que dans cette réunion vous ne pourrez, même si les forces invitées le demandent, supprimer cette phrase (ou le sens de cette phrase) qui empêche aujourd’hui un accord national le plus unitaire possible. A partir de là vous conviendrez que ceux qui, comme nous, n’imaginent pas de faire campagne sur cette position, ne se sentent pas concernés par une réunion qui part de cet a priori. Mais si vous en changez sur ce point nous sommes prêts a reprendre la discussion. Sinon de quoi parler utilement ?


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