Pour une démocratie socialiste autogestionnaire (extrait du Manifeste de la LCR)

lundi 17 novembre 2008.
 

Les libertés politiques et l’égalité des droits constituent un progrès historique.

Le pluripartisme et la libre confrontation des programmes sont nécessaires pour résoudre les contradictions sociales et les conflits d’intérêts qui n’ont pas disparu.

Le pluripartisme politique, et la distinction entre partis, syndicats et État exigent une codification institutionnelle (une Constitution) des conditions de fonctionnement, d’expression, et de participation à l’exercice du pouvoir. À la lumière de l’expérience historique, l’indépendance des syndicats et des mouvements sociaux envers l’État et les partis, la liberté de la presse, la liberté en art, l’autonomie de la justice, la garantie du pluripartisme, le droit à l’autodétermination des nationalités constituent autant de principes fondamentaux. Il en va de même des garanties des droits individuels vis-à-vis des pouvoirs publics et des différentes institutions.

Un système d’assemblées élues

L’égalité des droits et le suffrage universel sont des éléments clés de toute démocratie. Toutefois, une démocratie socialiste autogestionnaire devra multiplier les formes d’organisation en vue de gérer démocratiquement l’ensemble des aspects de la vie sociale et économique. Il serait vain de vouloir décrire d’avance en détail les multiples formes d’organisation qui peuvent naître de la lutte et de l’expérience. Personne n’avait imaginé la Commune de Paris avant qu’elle naisse de l’imagination collective.

Dans ses fondements, cette démocratie vise à représenter réellement les citoyens et les producteurs, selon le principe « un homme/une femme égale une voix », à travers un système d’assemblées élues à la proportionnelle, au niveau central comme local, et sur les lieux de travail.

Une démocratie socialiste autogestionnaire devrait aussi lutter contre « les dangers professionnels » du pouvoir en développant des formes de responsabilité et de révocabilité des élus par leurs mandants, en interdisant le cumul des mandats électifs, en limitant leur renouvellement et en plafonnant le salaire des élus au niveau d’un salarié qualifié. Elle devrait promouvoir une réelle égalité politique entre individus, en particulier entre hommes et femmes. Elle devrait développer les formes de contrôle des mouvements populaires sur les assemblées, à travers des comités de quartier, des assemblées de citoyens, et le recours possible aux référendums d’initiative populaire.

La socialisation du pouvoir contre l’étatisation de la société

La démocratie socialiste autogestionnaire met donc l’accent non sur l’étatisation de la société, mais sur la socialisation du pouvoir. Elle articule aux assemblées représentatives une démocratie sociale et économique. Elle ne peut être décrétée par en haut mais relève d’un processus historique qui dépend notamment d’une transformation radicale de la division sociale du travail.

La réduction du temps de travail, l’existence de réseaux modernes de communication directe peuvent favoriser l’intervention permanente des intéressés, permettre de réduire les délégations de pouvoir et l’autonomie de l’État.


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