Le NPA juge son score de 4,8 % aux européennes "plutôt satisfaisant" et veut poursuivre sa route seul (article du Monde et réponse du NPA Nice)

jeudi 18 juin 2009.
 

1) Article de Sylvia Zappi dans Le Monde du 16 juin 2009

Le texte a été envoyé aux quelque 500 comités locaux du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), après avoir été débattu en comité exécutif. La ligne est désormais fixée : le résultat du parti d’Olivier Besancenot aux européennes du 7 juin est "plutôt satisfaisant" et ses dirigeants sont décidés à continuer en solo sans rien changer. Une nouvelle réunion de direction est prévue lundi 15 juin pour faire passer le message avant une réunion du conseil politique national les 20 et 21 juin.

En recueillant 4, 8 % des voix et en n’obtenant aucun élu, le NPA n’a pas réussi sa démonstration d’être "la seule vraie gauche", face au reste de la gauche radicale. Les militants sont déçus et la minorité "unitaire" critique le refus de rallier la proposition d’union faite par le Front de gauche - alliance du Parti communiste (PCF), du Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon et de la Gauche unitaire (ex-NPA) - et les Alternatifs.

La direction a pourtant décidé d’adopter un discours résolument positif et volontariste, résumé dans une résolution sur "la situation politique après les élections européennes". Selon son auteur, Pierre-François Grond, bras droit d’Olivier Besancenot, si le NPA n’a pas obtenu de meilleur score, c’est surtout la conséquence de facteurs extérieurs. Pour lui, le pari de lancer un "Nouveau Parti anticapitaliste", seule relève à gauche, était juste et le demeure.

L’abstention massive des jeunes et des classes populaires est présentée comme la première cause du score du 7 juin. Si elle exprime "un rejet de la construction actuelle de l’Europe", elle serait aussi "l’expression d’une colère et d’un rejet de la crise du système capitaliste". Alors que la campagne appelait l’électeur à se servir du vote NPA pour "exprimer sa colère", peu l’ont fait : " (Cela) a évidemment joué un rôle dans notre campagne et sur notre score", explique le texte.

"BULLE MÉDIATIQUE"

Cette abstention aurait été renforcée par une baisse des mobilisations sociales, une "inversion de la courbe" des luttes, dont "les directions syndicales portent l’essentiel de la responsabilité".

Quant au meilleur sort connu par le Front de gauche, il ne serait dû qu’à la présence d’un électorat du PCF "plus structuré et plus âgé", qui s’est "massivement mobilisé pour le scrutin".

Au final, analyse-t-on au NPA, le Front de gauche "ne réalise pas de percée réelle mais parvient à contenir (la) progression" du parti d’Olivier Besancenot. S’allier avec lui n’a pas de sens puisque "les divergences se sont confirmées".

Pierre-François Grond cite le choix du Front de gauche de "coller à la stratégie des directions syndicales sans aucune critique" dans les mobilisations sociales. Ou celui de ne pas parler de "la lutte exemplaire du LKP" en Guadeloupe.

Enfin, si le NPA n’a pas mieux percé, c’est aussi du fait de l’existence d’"une bulle médiatique très exagérée" autour d’Olivier Besancenot, "finalement malveillante autour de nous".

Il faut donc continuer, avec comme ligne de fond les luttes à venir, et en "consolidant et implantant le NPA". Pour les élections régionales de 2010, la direction propose d’entamer des démarches "unitaires", auprès de Lutte ouvrière (LO), des Alternatifs, du PCF et du PG. Toujours sur "un programme anticapitaliste" et en refusant d’entrer dans les exécutifs avec le Parti socialiste. Samedi, le NPA annonçait son alliance avec LO pour la municipale partielle de Perpignan.

Sylvia Zappi

2) Le comité NPA de Nice tient à apporter un démenti ferme et clair à l’article de Sylvia Zappi paru dans le Monde du 16 juin

En effet, il est tout simplement faux, comme le prétend Sylvia Zappi dans son article, d’affirmer que le NPA compte poursuivre son chemin "seul" après les européennes et il est faux aussi d’affirmer que le NPA a prétendu incarner "la seule vraie gauche". Nous rappelons que le NPA est justement né d’une volonté de rassemblement des forces de gauche anticapitalistes, qui l’a conduit en moins d’un an à rassembler bien au-delà de l’ancienne LCR. Nous rappelons aussi que, conformément à ses principes fondateurs, le NPA se veut force de proposition et d’unité à gauche du PS, et que la question d’un rassemblement des forces de gauche radicales sur des bases clairement indépendantes du socio-libéralisme est pour lui une priorité. Le NPA a ainsi dès le lendemain des élections européennes décidé de rencontrer rapidement les instances nationales du PC, du PG, des Alternatifs, de LO, entre autres, pour discuter d’un rassemblement unitaire. Au niveau local, les comités NPA sont en train ou sont sur le point de rencontrer ces mêmes organisations pour savoir ce qu’il est possible d’envisager ensemble à l’avenir. Enfin, la prochaine réunion du Comité Politique National du NPA, qui se tiendra les 20 et 21 juin, aura à se prononcer sur la question du rassemblement, et on ne saurait préjuger comme le fait Sylvia Zappi des décisions qui seront adoptées démocratiquement par l’assemblée représentative des 500 comités NPA du pays.

Il est tout aussi faux de laisser entendre que le NPA aurait décidé par avance de ne participer à aucun exécutif pour les prochaines élections régionales. Certes, le NPA ne saurait (contrairement à d’autres) se satisfaire d’une cogestion socio-libérale des régions avec le PS. Mais le NPA est prêt à participer à des exécutifs régionaux, à condition que ce soit sur la base d’un projet clairement anticapitaliste et indépendant du PS ! Là encore, il serait malvenu, comme le fait Sylvia Zappi, de préjuger du résultat des discussions en cours, au niveau national et local, pour caricaturer sans autre forme de procès le NPA en le rejetant dans une posture "isolationniste" et de "repli contestataire" qui est en totale contradiction avec ses principes fondateurs et sa volonté politique d’unité durable de la gauche de gauche.

Il est encore faux d’affirmer sans nuances que le NPA a rejeté la proposition d’unité du Front de Gauche (puisque, nous le rappelons encore, le NPA a proposé une unité durable pour les européennes et au moins pour les régionales au PC et au PG, et que ces deux organisations l’ont rejetée pour décider de constituer alors un "Front de Gauche" limité aux seules européennes au moment de sa constitution). Il est faux enfin d’affirmer que le NPA aurait rejeté une proposition d’unité des Alternatifs, puisque ce n’est pas ainsi que les discussions se sont déroulées : tout simplement, le NPA a proposé un rassemblement aux Alternatifs pour les élections européennes, et ceux-ci au terme d’une consultation démocratique interne, ont décidé pour ce scrutin de ne rejoindre ni le NPA ni le Front de Gauche en absence d’une unité large à gauche du PS. Nous tenons d’ailleurs à rappeler qu’à Nice, le NPA est engagé depuis un an et demi dans un travail d’unité des forces de gauche radicales, au sein de l’association Nicea, qui regroupe le NPA, les Alternatifs, ainsi que des militant-e-s associatifs et syndicaux et des citoyen-ne-s, qui ont permis de présenter des listes d’union de la gauche indépendantes du PS aux municipales à Nice et aussi aux récentes élections cantonales partielles dans les 12e et 11e cantons.

Enfin, il est faux de présenter le NPA en concurrence avec le Front de Gauche, comme si la vie politique du NPA, du PCF et du PG devait se résumer (et se réduire) à se combattre de manière stérile au moment précis où les luttes de la population ont plus que jamais besoin d’un rassemblement de toutes celles et ceux qui veulent transformer la société ; au moment précis où un Parti Socialiste affaibli et à la dérive permet d’entrevoir la possibilité de construire une gauche de gauche forte et capable de relayer dans les institutions la voix et les luttes de toutes celles et ceux qui ne veulent pas se résigner à une société injuste, sécuritaire, liberticide, antisociale et xénophobe et anti-écologique. Nous ne nous trompons pas d’adversaire, et c’est bien la droite et Sarkozy qu’il faut affronter !

Des initiatives de rassemblement récentes, comme l’unité de la gauche de gauche aux élections cantonales partielles de Mantes-La-Jolie (réunissant le NPA, le PCF, Décil, les Verts, le Parti de Gauche, Alternative Citoyenne et les Alternatifs), ou pour les municipales à Aix-en-Provence prouvent si besoin en était que l’unité est possible, n’en déplaise à toutes celles et ceux qui ont intérêt à faire croire de façon caricaturale que le NPA voudrait faire "cavalier seul", ou qu’il chercherait à "diviser" à gauche du PS.

Le NPA entend bien, dans les mois à venir, consacrer toutes ses forces à réaliser cette unité, à Nice comme ailleurs, et rappelle qu’il va engager (ou a déjà engagé) des discussions unitaires au niveau national et local avec toutes les organisations politiques désireuses de travailler à la construction d’une gauche de combat, indépendante du social-libéralisme et porteuse de transformations sociales.

Le 17 juin 2009,

Pour le comité NPA de Nice,

Antonio Molfese


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