Clémentine Autain s’embarque sur le bateau d’Olivier Besancenot (article de Libération)

jeudi 28 août 2008.
 

L’ancienne élue parisienne, (apparentée PCF) présente à l’université d’été, soutient désormais l’initiative d’Olivier Besancenot.

Une tête blonde et des lunettes de soleil qui n’ont échappé à personne, pendant la dernière université d’été de la LCR (Ligue communiste révolutionnaire). Sur la terrasse du village vacances des Carrats, à Port-Leucate (Aude), Clémentine Autain profite de la fraîcheur matinale. Dans quelques instants, « Olivier (Poste, 92) » doit prendre la parole dans une salle toute proche. Elle est déjà pleine. Le leader de la LCR s’apprête à parler du socialisme du XXIe siècle. Celui du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste, un nom provisoire), celui de la « vraie gauche ».

Pas tendre. Pendant les derniers jours, les journalistes ont interpellé plusieurs fois la médiatique jeune femme de 35 ans. L’ancienne élue (apparentée PCF) du XVIIe arrondissement de Paris, ex-adjointe de Bertrand Delanoë, qui a tenté de se présenter à la présidentielle en réunissant la gauche anti-libérale, puis de s’implanter à Montreuil (Seine-Saint-Denis) aux côtés de l’ancien maire (apparenté PCF) Jean-Pierre Brard, n’a pas toujours été tendre avec la LCR et le NPA. « Je me souviens, il y a un an, elle n’arrêtait pas de cracher sur la Ligue. Elle nous rejoint parce qu’elle voit que ça marche », souligne Leila Chaibi, militante NPA, membre du collectif Jeudi noir. « On a toujours eu des discussions », relativise Olivier Besancenot. Qui sourit : « Souvent en s’engueulant. » Comme leur leader, les « historiques » de la LCR préfèrent afficher un large sourire et éviter la polémique. Tout le monde assure que c’est un plaisir de la voir s’intéresser au nouveau parti. « C’est très bien. Ça prouve que la fonction de rassemblement du NPA marche. Des gens qui étaient hostiles nous rejoignent. La force du NPA, c’est qu’il n’y a pas de sélection. Tout le monde est le bienvenu », se satisfait Alain Krivine.

Clémentine Autain ne cache pas qu’elle a pu avoir quelques réserves par rapport au NPA. « La question n’est pas tant de savoir si la LCR va noyauter le NPA mais : "Comment on va créer une culture nouvelle ?" » Elle croit dans un « saut générationnel » et retient que la LCR a choisi de « s’autodissoudre. Un acte hyperimportant pour une organisation politique. Il y aura plus de nouveaux adhérents que de gens de la Ligue ».

« Part d’aventure ». Pour elle, il y a « une situation politique nouvelle. Il faut s’engager si on veut faire du neuf, une gauche digne de ce nom. On ne peut pas dire que le NPA sera une LCR-bis et ne pas s’engager. Il y a une part d’aventure ». Une aventure qui se négocie. Elle aurait obtenu des garanties, de la part de certains « historiques » de la Ligue, que des courants comme le sien puissent s’exprimer. Pour Olivier Besancenot, qui souhaiterait la voir rejoindre ses rangs, rien n’est encore conclu : « Elle ne nous a pas rejoint en tant que telle, à ce que je sache. » Il ajoute : « Aujourd’hui, elle participe au processus. »

Depuis quelque temps, Clémentine Autain milite avec le comité NPA de Montreuil. En mai, elle avait cosigné une tribune collective avec le philosophe Michel Onfray, le sociologue Luc Boltanski et d’autres. Intéressés, ils attendaient quelques éclaircissements sur l’esprit du nouveau parti. « Nous allons bientôt avoir des discussions, puisque nous avons été interpellés publiquement », leur promet Olivier Besancenot.

Libération 27 août 2008


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