Campagne du 31 mai au 7 juin dans l’Est. Demain, on s’attaque à l’invincible espoir.

samedi 20 juin 2009.
 

Dimanche 31 mai Dernière ligne droite. À peine éveillée d’une fête de samedi soir, dès le dimanche aux petites aurores, ça repart. Sur le chemin, deux ou trois patelins pas encore décorés aux couleurs qui nous plaisent. Dans le coffre, depuis deux bons mois, en permanence le seau de colle et le paquet d’affiches. Le temps de le dire et l’oubli est… oublié ! L’après-midi, comme tous les autres après-midis, séquence pliage. Faire efficace, rapide et surtout rationnel. Pliés, tu mets cinq fois moins de temps à les boiter, les 4 pages tout neufs. L’habitude, certainement, ça va plus vite que la semaine dernière. Du coup, il reste une heure pour aller distribuer. Allez zou ! En route ! La semaine qui s’annonce va être intense. S’agit pas d’accumuler trop de sommeil en retard. Derniers coups de fil, se caler avec les copains pour le lendemain et aux plumes.

Lundi Un autre mois commence. Pique-nique militant du comité de soutien des Vosges du Nord. On y retrouve les camarades d’un peu partout, même de Strasbourg. Zut ! On ne m’avait pas prévenue et il faut que je parle. Je suis à peu près au point maintenant. Même sans notes, on y arrive. Mais il va falloir retravailler un peu tout ça, d’ici jeudi, il manque un je ne sais quoi d’un peu personnel, qui me laisse à un goût d’inabouti. Je m’y colle le soir.

Mardi Marché. Le passage obligé de tout candidat qui se respecte un minimum ! Heureusement, il fait beau. Des copines passent, avec leurs légumes. L’une m’annonce que décidément, non, elle ne votera pas pour nous. Parce que tous ces papiers, par terre, franchement, ce n’est pas très écologique. Et que donc elle votera vert. Verts ? Quels verts ? Ceux qui avaient dit oui, ou ceux qui avaient dit non ? Ça lui semble un brin osé ma remarque… Ah bon ? Il y a deux ans, elle avait essayé de me convaincre que Ségolène était la meilleure. Y a un truc qui m’échappe. La fatigue, sans doute ! Pendant ce temps-là, la vie continue, et même on va trouver deux heures pour le repassage. Et quelque part, au fond du cœur, la petite musique qui chante : « On va gagner ! On va gagner ! » Le soir me surprend endormie devant un film qui était censé me redonner du jus ! « Nous nous sommes tant aimés ». On n’en sortira pas des engagements de longue haleine !

Mercredi La réunion chez moi. Dans ma ville. Pas de soucis. Ici, ceux qui viendront ne sont pas hostiles. Toute la matinée, déco : des cartons pour flécher le parcours, les bouteilles d’eau à prévoir, toutes ces petites choses qui font une campagne. L’après-midi, tractage. Manquait 3 villages hier soir et les copains n’ont plus le temps. Ça ira pour en caser un encore avant 19 heures. Le public est moins nombreux que je pensais. Pas bien grave. Mais en effet, nul n’est prophète, etc.

Jeudi Réveil à 5 heures. Il reste finalement 5 villages à faire avant demain. Les 4 premiers, c’est du billard. Toutes les boites sont groupées. Le dernier, le cauchemar. Rien que de l’individuel… Et au bout de nulle part, planqué derrière des arbres et surveillé par des chiens moyennement sympathisants. La technique cycliste, ça marche : une giclée de flotte et le fauve est maté ! Dans une autre vie, je jure que je ne serai jamais facteur. Mais d’ici là, les facteurs, vous savez bien ce qu’ils seront devenus… Départ pour Joeuf. Stéphane m’annonce que ça y est, il adhère. Chic alors ! Un vrai militant, et qui nous a choisis. C’est le dernier meeting de campagne officielle. C’est aussi, c’est surtout l’anniversaire d’Hélène. La salle est belle. Les orateurs se succèdent. Roger, Céline, Marie-Pierre, Marc, et moi aussi. Ce dernier discours, je le dédie à ma Lucie, pour qui je rêve une Europe de justice et de Liberté, une Europe d’égalité et de fraternité, une Europe laïque et éclairée, enfin. Voilà, elle était là, la petite touche perso que je cherchais depuis lundi. Lucie. On cherche souvent bien loin. Le retour se fait en silence. On a partagé toutes ces soirées, tous ces instants de bonheur, d’abattement aussi parfois, d’énervement souvent, et voilà. Ça va bientôt être fini. Il faut vite vite écrire trois lignes pour Vie de Gauche, envoyer les photos. Je me couche à 4 heures. Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas quasiment fait un tour d’horloge !

Vendredi Plus calme, a-priori. Tu parles. On annonce encore des panneaux officiels non collés. C’est reparti ! Quelques courses, quand même, faut bien se nourrir, entre deux coups de pinceau ! Les coups de fil succèdent aux textos, eux-mêmes suivis de plein de mails. N’oublier personne dans la liste des étourdis qui pourraient bien manger l’info et la date ! À la télé ce soir, un curieux objet, un film de belles images en papier glacé. Home, ils l’ont appelé. Avant de m’endormir, je me dis que cette chose-là pourrait bien nous apporter quelques surprises. Au bas mot, 3 heures de spot électoral… Ça me laisse rêveuse. Et inquiète…

Samedi Derniers tracts, derniers collages, dernières actions d’éclat, comme de convaincre le voisin. C’est pas gagné. On verra bien. Je décide de dormir. Encore raté ! La bande à Gollnisch nous a surcollés. On y retourne. Bon, on dormira… une autre fois.

Dimanche 7 juin Le grand jour. Mal dormi. Comme dans le coton, toute la journée. Filer à Metz. On se retrouve au siège des copains du PC. La télé ne marche pas. La radio pas beaucoup mieux. On se rabat sur Internet. Les résultats tombent… La déception est bien là. Hélène mérite mieux que ce score injuste. On boit un coup quand même. On casse la croûte. Bernard fait exploser un bouchon. Ça nous détend un peu. Gagnants ? Les verts. Les verts ? Quels verts, au fait ? L’effet bio-Hulot-vertitude, ça marche encore… Quelle misère ! La semaine est finie. La campagne est finie. Le vrai boulot commence. On se retrousse les manches. Le bureau est en bataille. On va s’y coller, et tout de suite. Demain sera un autre jour. Demain, on s’attaque à l’invincible espoir.

brigitte blang pg57


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