Votez utile, qu’ils nous disent...

dimanche 7 juin 2009.
 

Il y a déjà quelques bonnes semaines que, sur les estrades d’ici et aussi d’ailleurs, j’explique aux gens pourquoi la simple notion de vote « utile » est une aberration. Ça fait déjà un bon bout de temps que le vote « utile » me gave, à un point que ça n’est même pas permis. Il ne se passe plus un jour sans qu’on nous distille dans les trompes d’Eustache que seul un vote « utile » va nous sauver du sarkozysme triomphant ! C’est Martine qui s’y colle, ces derniers matins. À coup d’arguments tellement usés et rabâchés qu’on leur voit la trame ! À grands coups de mensonges, aussi, comme ça, en douce, ça ne mange pas de pain…

Cette fois, mes amis, mes camarades, lecteurs de tout à côté ou de plus loin, (et même ceux qui ne vont pas aller voter dimanche, simplement parce qu’ils ont oublié cette foutue procuration, c’est malin Ludo, on t’avait pourtant prévenu !) il n’y a qu’un seul tour.

Ici, on ne vous dira pas de voter « utile », simplement parce qu’on ne sait pas à quoi ça rime ce truc nouveau. On n’a jamais su. Ici, on vote pour, pour nos idées, pour notre idéal d’égalité et de justice sociale, pour l’avenir de nos petits-enfants, pour une Europe de paix et de fraternité, pour des lendemains plus clairs. Ici, on vote contre, contre les profits écœurants, contre le travail forcené, contre le traité de Lisbonne, et contre ceux qui nous le vendent. On est clairs dans nos choix. On ne veut pas laisser perdre nos rêves d’une Europe où, enfin, le bonheur serait un peu plus qu’une utopie, aussi douce soit-elle.

Ici, on a été élevé dans une famille où on croyait qu’un jour, les lendemains allaient se mettre à chanter, et on y croit encore. Une famille où on ne votait pas par défaut, où on choisissait la couleur de son bulletin, en harmonie avec la grande cause, celle des travailleurs qu’on était. Voilà ! Si les anciens nous voient « voter utile », ils vont en faire une drôle de tête ! Quoi, tout ça pour ça ? « Ça va pas, non ? » qu’ils vont nous dire !

Ne votez pas pour être « utile », mes camarades.

Votez parce que vous aurez entendu, lu, pesé le pour et le contre, estimé les avantages et les inconvénients. Ne vous laissez pas prendre au piège de la voix perdue. Les seules voix perdues sont celles qui manqueront à NOS listes, nos belles listes de notre beau Front de Gauche. Celles pour lesquelles nous nous sommes battus de toutes nos forces, avec nos convictions et nos énergies rassemblées.

Notre force, ce n’est pas l’utilité (déjà, le mot ! rappelez-vous ce que ça signifie, jouer les utilités ! nous, nous ne serons les « utilités » de personne c’est promis), notre force, c’est l’unité, c’est la conjugaison de nos différences, qui seules, peuvent amener à une victoire audacieuse et sans compromission.

Nous ne serons pas utiles, nous serons convaincus.

Nous aurons choisi notre camp, comme des hommes et des femmes libres, conscients, responsables et éveillés.

brigitte blang pg57


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