Européennes : L’UMP MENT

mardi 19 mai 2009.
 

L’exigence de vérité, c’est le cadet des soucis de l’UMP.

Le 7 mai, elle a présenté 30 propositions pour « Une Europe qui agit et qui protège ». Un grand nombre de ces propositions, issues du discours de Nîmes de Sarkozy sont absolument contradictoires avec le traité de Lisbonne. Inapplicables. L’UMP ne peut être à la fois partisane du Traité et exiger des choses que le dit traité interdit.

Ainsi à propos de la Protection des salariés, directement en cause dans mon exemple. L’UMP propose :« nous voulons combattre le dumping social, monétaire ou fiscal, qui crée des concurrences déloyales au sein de notre marché européen. Nous n’accepterons pas une Europe au rabais, ni le dumping social. » Plus loin l’UMP ajoute vouloir :« Combler le fossé qui existe entre les Etats en matière de normes sociales communes pour ériger un marché du travail plus cohérent. »

Mais le Traité de Lisbonne interdit toute harmonisation sociale, qui permettrait de combler le fossé entre Etats. Le traité n’autorise que des actions sociales dérisoires « à l’exclusion de toute harmonisation des dispositions législatives et réglementaires des États membres ». Cette clause d’interdiction de l’harmonisation s’applique à l’emploi (article 129 TFUE), aux politiques sociales et de protection sociale (article 137) et à la politique industrielle (article 176 F). Cette absurdité n’est pas la seule.

Dans le domaine des droits sociaux, la mode des amis du traité de Lisbonne est à la louange de la Charte des droits fondamentaux qui leur tient lieu de programme bouche trou chaque fois qu’ils sont pris de court dans un débat. Ainsi L’UMP affirme qu’il faut « Adopter le traité de Lisbonne pour rendre juridiquement contraignante la Charte des Droits fondamentaux »

A examiner de près. De très près. Car même si un article du Traité de Lisbonne indique que « la Charte des droits fondamentaux « a même valeur juridique que les traités », sa portée juridique est très limitée puisque son article 51 prévoit qu’elle ne s’applique qu’ « aux institutions de l’Union ainsi qu’aux Etats membres uniquement lorsqu’ils mettent en œuvre le droit de l’Union ». Et encore le même article de la Charte précise qu’ « elle ne crée aucune compétence ni aucune tâche nouvelles pour la Communauté et pour l’Union » Donc la Charte n’a rien de juridiquement contraignant et notamment en matière de droits sociaux.

Elle ne va rien changer à ce que mes pauvres Bulgares vont vivre après que mes pauvres Françaises auront été dépouillées. Même pire. Sur le plan politique, elle est même reléguée au second plan puisqu’elle ne figure plus en tant que telle dans le Traité de Lisbonne alors qu’elle était dans la Constitution européenne de 2005.


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